Information générale concernant le monde de la BD
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Maxi humour au Moyen-Age.    Les folles aventures de Gibus 2 – Fantôme et sorcière

 

"-Salut Pa' ! Ça avance, le dressage de Dratar ?

-Halalala ! J'essaie de lui grimper dessus… Pas facile ! Il est fougueux ! Mais bon ! Je ne désespère pas de l'avoir dressé pour la prochaine bataille ! Au boulot !

-Hein ?! Quoi ? Notre petit Dratar à la guerre ?!

-Evidemment ! Un dragon dans son camp, c'est inestimable !"

 

 

 

 

 


                Les Puygras sont de retour. Enfin, nous sommes de retour chez eux, dans leur seigneurie, en plein Moyen-Âge, entre Chinon et Loudun. Nous allons donc, à leurs côtés, nous instruire à l’école, combattre l’Anglois, taquiner la sorcière et côtoyer ectoplasme et dragon. C’est parti pour une douzaine d’aventures au cœur de l’Histoire… avec humour, qu’on se le dise !

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Drogon de Puygras, Seigneur et accessoirement père de Gibus, n’a pas l’intention de perdre la prochaine bataille. Il dresse donc Dratar le dragon pour la guerre, ce qui n’est pas du tout du goût de Gibus qui ne souhaite pas qu’il arrive du mal à son animal de compagnie. L’histoire suivante est étonnamment d’actualité. Il y est question d’uniforme au collège. Mais notre gouvernement qui veut l’instaurer à l’école primaire n’a pas eu la même bonne idée que le directeur du collège de Gibus, à savoir demander aux élèves d’imaginer un costume. Ça aurait été plus fun. Pour pallier aux problèmes de vue de Brunissende, son frère va faire appel à la sorcière Prédestine. Pas sûr qu’elle soit d’un grand secours. Plus efficace sera le fantôme Méheu pour déchiffrer des écritures sur une vieille pierre découverte par Gibus.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Par trois fois, la famille Puygras va goûter de l’Anglois. Et ce n’est pas facile à digérer, surtout quand ils prennent possession du château familial et qu’il faut trouver des stratagèmes pour les en chasser. En effet, Drogon a capitulé devant le Général Mac Console. Son « chez moi » devient chez lui au grand dam du reste de la famille. Rassurez-vous, ça durera moins longtemps que la guerre de cent ans. Ils se retrouveront tous à la plage, au camp de vacances Les cocotiers, pour des joutes qui vont raviver leur rivalité. Les hostilités atteindront leur climax lorsque les anglois réclameront une rançon aux Puygras contre la libération de Mémé, qui se prend pour le Chevalier Noir depuis qu’elle est tombée sur la tête.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                D’autres aventures émaillent cet opus poilant signé Olivier Lhote et Sylvain Frécon, dignes descendants de la meilleure époque Dupuis. Peyo et Franquin auraient adoré.

                Les folles aventures de Gibus démontrent que l’âge d’or de la BD où les auteurs savaient allier humour et aventure avec maestria n’a pas disparu. Salvateur. On rêverait à présent de voir les personnages dans une grande histoire de longue haleine.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les folles aventures de Gibus

Tome : 2 – Fantôme et sorcière

Genre : Humour moyenâgeux

Scénario : Olivier Lhote

Dessins & Couleurs : Sylvain Frécon

Éditeur : BD Kids

ISBN : 9791036369704

Nombre de pages : 128

Prix : 11,50 €


 

 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


Par le prisme animal.   Nos rives partagées

 

"-Je ne comprends pas pourquoi tu t'intéresses à ces humains. Ils nous tuent avec leur mode de vie.

-Je ne m'intéresse pas aux humains. En tant qu'espèce, ils me répugnent. C'est la vie des spécimens qui sont installés ici que je veux connaître, les connaître individuellement.

-Pourquoi ?

-Ce sont nos voisins, c'est important pour nous de les comprendre.

-Mais pourquoi ceux-ci ?

-Pourquoi pas ? Le monde commence au pied de mon nénuphar… Ces humains-là valent bien les autres."

 

 

 

 

 


Les humains se plaisent à regarder les animaux. Il était temps que vienne le tour de ces derniers pour observer les hommes, de s'amuser à les voir se débattre dans leurs petites vies. C'est ainsi que, trônant sur un nénuphar, un crapaud charge chats, araignées, oiseaux et autres biches d'espionner la race des bipèdes, juste pour savoir ce qu'ils font. C'est à Dave Rivage, un village de la campagne belge, que les amours, les amitiés et les soucis de gens ordinaires jouent leurs partitions devant les yeux des bestioles.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Hugo est un lycéen dont le hobby est la photographie animale. Il initie sa camarade de classe Jill à sa passion. Ils ne sont pas indifférents l'un pour l'autre. Qui fera le premier pas et jusqu'où iront-ils ? Simon, le père de Hugo, est prof de français. En pleine correction d'examens, les copies lui donnent envie de vomir, pas comme Diane, la femme qu'il observe à sa fenêtre et qui a l'habitude de se baigner dans la rivière, en toute discrétion. Elle ne supporte pas les regards indiscrets et fait tout pour ne pas être vue. Elle habite à côté de chez Pierre, l'ancien amant de Nicole qui vient de temps en temps lui rendre visite. Pierre est en fauteuil roulant. Il a une maladie dégénérative, vit en solitaire avec un perroquet, joue de la guitare et passe l'essentiel de ses journées à sa fenêtre ouverte au rez-de-chaussée.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Vincent Zabus est un scénariste-poète. Après le sublime Mademoiselle Sophie et avant l'émouvant et sensible Les petits métiers méconnus, il livre ici une variation bucolique, analysant les sentiments humains avec une certaine rêverie. Lire un album signé Zabus, c'est la garantie d'être touché dans son âme. Au dessin, le stakhanoviste Nicoby s'accorde avec son camarade de jeu. Son trait jeté a beaucoup plus de profondeur qu'en apparence. Les culs-de-lampe des chapitres et quelques clichés de Hugo sont en couleurs crayonnées montrant une autre facette de son talent. Saluons les couleurs de Philippe Ory, simples et belles, qui vient de nous quitter.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Hugo/Jill, Simon/Diane, Pierre/Nicole, trois histoires de séductions s'entrecroisent sous les yeux des animaux… parce qu'ils partagent la même rive. Cela permettra-t-il aux uns comme aux autres de comprendre la vie ? Inexplicablement fascinant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Nos rives partagées

Genre : Emotion

Scénario : Vincent Zabus

Dessins : Nicoby

Couleurs : Philippe Ory

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782205212099

Nombre de pages : 160

Prix : 22 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


La bonne aventure.   Kernok le pirate

 

"-Dis-moi ce que tu veux.

-Savoir le passé et l'avenir, ma digne mère. Rien que ça. Ce qui est aussi possible que de filer dix nœuds, le vent debout !

-Ta main !

-Sottises que tout cela ! Je ne crois qu'à la lame demon poignard, ou à l'amorce de mon pistolet… Et quand je dis à mon ennemi qu'il va mourir, le fer ou le plomb accomplissent mieux ma prédiction que toutes les…

-Silence !"

 

 

 

 

 


Une nuit de Novembre, sombre et froide. Kernok le pirate ne croit pas à ces sorcelleries qui le faisaient frissonner dans son enfance. S'il vient se faire prédire la bonne aventure avant de prendre la mer, c'est sa compagne Mélie qui le lui a demandé. Pourtant, Kernok tremble déjà. La vieille lui prédit treize jours à vivre. Treize jours et son âme sera à Teus's. Elle ne prévoit pas mieux pour sa compagne. Un rocher noir sera leur lit nuptial avec les lames de l'océan pour rideaux et les cris de corbeaux pour chant de noces. Ça ne va pas empêcher le pirate de prendre le large à bord de l'épervier, son fameux brick, attendu par son fidèle second maître Zéli. La chasse aux trois-mâts marchands peut débuter, à moins que l'on ne croise un vaisseau anglais.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Kernok est un pirate sanguinaire mais sensible. A l'apparence d'une tête brûlée, il n'en reste pas moins humain et a ses failles. Quand il rencontre la voyante, la terreur des mers redevient un petit garçon qui ne peut cacher la trouille qu'il a à l'annonce de la madame Irma. Kernok est amoureux, amoureux fou de Mélie. Et c'est réciproque. Elle aurait tout donné pour lui. Il l'aime avec passion, à en crever de jalousie jusqu'à l'extrême. Enfin, Kernok est fédérateur. Son équipage est cosmopolite. Il est constitué de matelots recueillis dans tous les coins du globe : français, russes, égyptiens, américains chinois,… Le chef d'équipage a réussi l'exploit de créer une unité entre eux. Ensemble, ils écument les mers. La prophétie fatidique se réalisera-t-elle ou bien la voyante n'est-elle qu'un charlatan ?

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Frédéric Brrémaud adapte le roman d'Eugène Sue. Avec Kernok le pirate, l'auteur des mystères de Paris s'adressait à de plus jeunes lecteurs, pour un récit épique qui fait aujourd'hui figure de classique. Sue y mêle aventure, action, romance, mais aussi humour. Avec cette transposition très fidèle, avec de nombreux récitatifs laissant la narration à Eugène Sue lui-même, Brrémaud démontre comment, en 1830, le romancier feuilletoniste était aux avant-gardes d'un poly-genres intergénérationnel.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Alessandro Corbettini livre son premier album en lavis de gris. Le choix pourrait être discutable, tellement on aurait eu envie de découvrir certaines scènes en couleurs. C'est peut-être pour fondre la violence dans les combats. Corbettini a un avenir prometteur devant lui tant il explose de talent dans des scènes navales tout ce qu'il y a de plus complexe à représenter.

Bien que le scénario soit librement adapté du roman d'origine, Brrémaud et Corbettini rendent hommage avec fidélité à Eugène Sue, raconteur d'histoires, qui aurait certainement touché à la bande dessinée si elle avait existé à son époque.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Kernok le pirate

Genre : Piraterie

Scénario : Frédéric Brrémaud

D'après : Eugène Sue

Dessins & Niveaux de gris : Alessandro Corbettini

Éditeur : Glénat

Collection : Treize étrange

ISBN : 9782344057629

Nombre de pages : 96

Prix : 17,50 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


150 ans de BD outre-Pyrénées.    Histoire de la bande dessinée espagnole

 

"C’est bien la vitalité de cette bande dessinée espagnole qui est à l’origine de l’intérêt du monde franco-belge pour sa production. Mais, paradoxalement, ce sont ses fragilités, structurelles pour les unes, contextuelles pour les autres, qui expliquent aussi bien cette présence si affirmée de cette école tant en France qu’ailleurs. On en conviendra, l’Espagne est un pays à forte tradition bédéesque, par ailleurs très sensible aux mouvances de l’Histoire. Malgré les bouleversements, transformations et mutations, certaines constantes transcendent cependant les époques." (Viviane Alary)

 

 

 

 

 


A l’occasion du festival SoBD qui lui a consacré sa treizième édition, cinq spécialistes de la bande dessinée espagnole retracent 150 ans d’histoire du Neuvième Art dans leur pays. Au fil de l’Histoire avec un grand H, ils nous invitent à dérouler le temps depuis 1857 pour comprendre comment les événements ont façonné un art et ses auteurs et ce que la bande dessinée espagnole a apporté au reste du monde.

© PLG

Manuel Barrero, docteur en communication, rédige le premier chapitre, consacré aux origines, de 1857 à 1939. Comme dans d’autres pays, la BD est née dans la presse bourgeoise avant de pénétrer les milieux populaires. Quand on pense Espagne, il faut penser à pays hispanophones comme Cuba, alors colonie espagnole. La revue La Charanga accueille dès 1857 des BD, avec des cases non détourées sans bulles, des planches légendées signées Victor Patricio Landaluze, alias Bayaceto. En Espagne même, c’est en Catalogne que la presse illustrée commence à se développer. Barrero montre comment des précurseurs ont apporté chacun leur pierre à l’édifice. Au début du XXème siècle, la bande dessinée jusqu’alors plutôt satirique et politique laisse peu à peu place à l’humour. Des revues sont fondées. Bientôt, viendra le temps des Tebeos, publications imprimées essentiellement faites de BD, devant leur nom au magazine TBO né en 1917. En même temps, le public s’élargit. La BD intéresse toutes les classes sociales, publics de tous âges et tous sexes. Dans les années 30, la BD américaine débarque avec des auteurs comme Alex Raymond, Lee Falk ou Harold Foster.

© PLG

Antonio Altarriba, essayiste et scénariste, raconte la bande dessinée sous le régime franquiste de 1940 à 1975. contre toute attente, l’Espagne du Caudillo impose la BD comme le medium dominant. Le réalisme, les sentiments et l’humour se partagent les pages des magazines. Au milieu des années 60, six millions d’exemplaires de Tebeos sortent de presse chaque mois. A l’orée de ces années, Francisco Ibañez créé dans le magazine Pulgarcito édité par Bruguera les aventures de deux détectives privés. Mortadelo y Filemon versent dans le loufoque et la parodie. La série sera éphémèrement éditée en France par les éditions Mon Journal. Considéré comme plagiaire de Franquin, surtout pour sa série …, Ibañez ne sera injustement jamais reconnu de notre côté des Pyrénées. Au début des années 70, le roman-photo prend le pas sur une certaine BD sentimentale. La BD d’aventure ne parvient pas à se renouveler. Les revues humoristiques ne se vendent plus aussi bien qu’autrefois. En 1975, la mort de Franco va marquer un tournant. Place à l’underground et aux Comics.

© PLG

Historien de la bande dessinée, Antoni Guiral prend en charge les années 1975 à 1999, du magazine au comic book. Les premiers titres novateurs ont déjà commencé à paraître depuis quelques années avec des fascicules et magazines pour adultes, notamment dans le domaine de l’horreur. En 1977, les revues Totem et Trocla/Troya scandent le début d’une nouvelle ère, en parallèle au déclin des magazines d’humour. Alfonso Font, Carlos Gimenez, Victor Mora et bien d’autres débutent leurs carrières. Les rapports entre auteurs et éditeurs se professionnalisent. En 1979, c’est la création d’El Vibora, qui deviendra un magazine révolutionnaire, en ouvrant ses pages aux ténors de l’underground, à de nouveaux auteurs comme Daniel Torres ou Jaime Martin, ainsi qu’à des artistes européens et américains (Muñoz, Sampayo, Burns, Clowes, König, Mattioli, Liberatore, Swarte, Tardi, Spiegelman, pour n’en citer que quelques uns). 1980, Corben signe la couverture du premier numéro de Illustration + Comix international. 1981, c’est le premier salon de la BD de Barcelone. Dans la décennie, Antonio Hernandez Palacios fait du western et Carlos Gimenez raconte son enfance dans Paracuellos. Les magazines se multiplient, jusqu’à l’avènement du manga avec, comme en France, Akira et Dragon Ball, et du Comics, versions espagnoles, dont Torpedo par Bernet et Abuli et un digne représentant.

© PLG

Le dernier chapitre, signé Noelia Ibarra et Alvaro Pons, professeurs d’université, s’attache au nouveau visage des Tebeos au XXIème siècle. Le marché a changé. La société est en mutation. Les habitudes de consommation évoluent. Les thématiques abordées se développent. De nouvelles maisons d’éditions voient le jour, comme Bang ediciones, qui ouvre grandement ses bras vers le marché francophone avec des petites pépites comme SuperPatata signé Artur Laperla. En 2023, le fanzine espagnol Forn de Calç reçoit le prix de la BD alternative à Angoulême. Le webtoon se développe également avec notamment Hooky, par Meritxel Garcia, édité en France chez Dupuis. Les auteurs du chapitre concluent sur le paradoxe entre la richesse des productions et les difficultés rencontrées par leurs auteurs. Créativement, la bande dessinée espagnole est au sommet. Il lui faut réussir son ouverture inévitable vers le numérique.

© PLG

Quand on parle de BD européenne, on a trop souvent tendance à la limiter au franco-belge. Cette histoire de la bande dessinée espagnole, publiée dans l’excellente collection Mémoire Vive des éditions PLG, démontre l’importance que revêt celle-ci. La voici enfin réhabilitée. Passionnant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Histoire de la bande dessinée espagnole

Genre : Ouvrage d'étude

Auteurs : Manuel Barrero, Antonio Altarriba, Antoni Guiral, Noelia Ibarra & Alvaro Pons

Éditeur : PLG

Collection : Mémoire vive

ISBN : 9782917837559

Nombre de pages : 192

Prix : 15 €


 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


Echange de données.   Les omniscients 5 – Le second squelette

 

 

"-Je n'en peux plus de tout ce bruit ! Je veux quitter New-York ! Je veux partir… Je veux être celle qui se battra contre le représentant des iconoclastes !

-Ta motivation, c'est juste parce que le prochain défi se passera en dehors de New-York ?

-Non. C'est aussi parce que tout ce qui arrive à cette ville est de leur faute ! Je ne supporte plus ce qu'ils lui font ! Ils ont réussi à programmer sa destruction !"

 

 

 

 

 


Jessica est bien décidée à battre les iconoclastes à plate couture ! L'omnisciente veut leur clouer le bec, les humilier. La destruction des bâtiments de New-York sous prétexte de fouilles autour d'un savoir absolu ne peut plus durer. Les jeunes dieux tazmèdes Diego et Diana viennent de transmettre les conditions du nouveau défi imaginé par les vieux dieux. Le but est de cartographier les contours exacts du territoire de l'ancienne civilisation tazmède. Ce duel va opposer Jessica à Eduardo. Cependant, les dieux ont décidé de corser le défi en inversant leurs pouvoirs pour tester leurs capacités d'adaptation. A elle, la faculté de se mouvoir de façon très discrète et d'anticiper les déplacements des autres. A lui, le pouvoir de remonter vers des connaissances détenues par des petits groupes de personnes.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

C'est la quatrième manche du combat omniscients/iconoclastes. Ces derniers mènent deux à un. Si les omniscients perdent ce défi, l'échec sera scellé. La difficulté pour Jessica, c'est que, en plus d'hériter du pouvoir d'Eduardo, elle écope de son handicap : il est sourd et muet. Elle le devient donc. Côté politique, la présidente des Etats-Unis inscrit définitivement sa politique dans la mouvance tazmède. Après avoir offert la nationalité américaine à Diego, elle décide de contribuer aux fouilles en dégageant un important budget. Diego refuse de devenir un élément de récupération.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

Inscrit dans la suite directe du tome précédent "Affrontements", qu'il est indispensable d'avoir lu, ce "Second squelette" poursuit le duel entre les jeunes gens détenant le savoir absolu. Comme dans le tome précédent, les auteurs Renata Castellani et Vincent Dugomier glissent des préoccupations mystiques et politiques qui font de la série plus qu'une saga adolescente. Pour preuve l'opposition entre la Présidente et son adjoint : "Pour une fois que les gens se tournent vers une croyance basée sur la science et le savoir plutôt que sur du mysticisme, je ne trouve pas ça plus mal…", "?!... Je vous rappelle que vous avez prêté serment sur la Sainte Bible !", "Oh, vous savez comme moi qu'il ne s'agit là que d'une coutume pour rassurer. Rien dans la constitution n'y oblige un nouveau président." On voit là l'influence persistance de la religion sur le pouvoir. La couverture montre la tempête dans la tête de Jessica. Portant sur elle le poids du destin de son groupe, elle doit avancer contre vents et marées.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

Sous couvert d'une aventure de jeunes, pas super-héros mais aux supers-pouvoirs, Les omniscients traite du passage de l'enfance à l'âge adulte, via l'adolescence, période de tous les questionnements, où l'on a l'envie d'influer sur la marche du monde qui ne tourne pas rond. Entre les lignes, Les omniscients est une série qui soulève des problématiques sociétales. Le prochain tome s'annonce comme une fin de cycle. On attend une impulsion dynamique qui relancera l'action.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les omniscients

Tome : 5 – Le second squelette

Genre : Thriller fantastique

Scénario : Vincent Dugomier

Dessins : Renata Castellani

Couleurs : Benoît Bekaert

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808212823

Nombre de pages : 48

Prix : 12,95 €

 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


La guerre Ă  bicyclette.   Maurice Tillieux 1940

 

"-Maurice ! Ne traîne plus ! Les allemands arrivent ! Tu dois aller loin le plus vite possible ! Vu ton âge, ils peuvent te réquisitionner… ou pire !...

-T'en fais pas m'man ! J'ai déjà traversé une bonne partie de la France à vélo. Et si je peux, j'embarquerai directement vers l'Espagne ou le Portugal.

-Ne perds pas l'adresse à Lisbonne que je t'ai donnée. Ta tante et son mari t'y attendent. Je leur ai écrit een janvier, craignant l'éclatement d'une vraie guerre !

-Ça ira, m'man… J'essayerai de te donner de mes nouvelles…"

 

 

 

 

 


New York 1972, au Congrès international de la BD, dessinateurs européens et américains se rencontrent autour d'un bon verre. L'un d'eux a des origines bretonnes. Plus exactement, le berceau de sa famille se trouve à Guéméné. Le nom de cette ville du Morbihan va raviver des souvenirs à Maurice Tillieux, le dessinateur de Gil Jourdan. Il y a passé plusieurs mois, en 1940. En Mai de cette année-là, à tout juste dix-neuf ans, il quittait Bruxelles et sa mère, sur son vélo, pour éviter de se faire réquisitionner par les allemands qui envahissent le pays. Direction la France, dans l'espoir d'embarquer vers l'Espagne ou le Portugal. Après la traversée du Braban Wallon, Tillieux franchit la frontière française. Il trouve refuge dans des fermes, évite les bombardiers allemands, ce que n'ont pas réussi à faire toutes les personnes qui ont emprunté les mêmes routes que lui. Pas toujours facile de se faire accepter par les français. Ayant capitulé, les belges sont considérés comme des traîtres. Le cycliste traverse la Loire sans trop de difficultés et se dirige vers La Rochelle. Arrivé sur place, c'est la désillusion. Les allemands mitraillent tout ce qui s'éloigne des côtes. Impossible de rejoindre la péninsule ibérique. Maurice n'a pas d'autre choix que de remonter vers la Bretagne.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Adorateur de l'œuvre du papa de Gil Jourdan, Bruno Bazile, déjà auteur de M'sieur Maurice et la Dauphine jaune consacré à son idole, est ici accompagné d'Etienne Borgers pour raconter l'escapade de Maurice Tillieux. En vingt-huit planches sublimes au lavis, on est embarqué dans une époque chargée d'Histoire sur laquelle se basera l'avenir d'un des plus grands auteurs de l'âge d'or de la bande dessinée franco-belge. Il est temps que Maurice Tillieux soit enfin réhabilité. Au même titre que Jijé, il fait partie de ces auteurs pas forcément connus des profanes en BD. Il a pourtant autant d'importance qu'un Roba, qu'un Jacobs, qu'un Peyo. C'est l'occasion de saluer l'incroyable travail que font depuis des années les éditions de l'Elan pour sa bibliographie.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Ce Maurice Tillieux 1940 n'est pas qu'un récit de BD. C'est un bel album composé d'un riche dossier introductif dans lequel les auteurs Daniel Depessemier, Etienne Borgers et Gérard Guégan relatent l'escapade de Tillieux, le contexte historique, les lieux de l'action et la genèse de ce livre. Après l'histoire au lavis, une version noir et blanc montre un autre point de vue du trait émouvant de Bruno Bazile, avant de finir sur un carnet de croquis et d'essais.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Pas uniquement réservé aux tillieuphiles, cet album raconte par le prisme du destin d'un jeune homme un pan de l'histoire du monde qui aurait pu changer celle du Neuvième Art s'il ne s'était pas bien terminé. Inévitable. Attention, tirage limité.

 

Laurent Lafourcade


One shot : Maurice Tillieux 1940

Genre : Biopic

Scénario : Etienne Borgers

Dessins & Lavis : Bruno Bazile

Dossier : Daniel Depessemier, Etienne Borgers & Gérard Guégan

Éditeur : Editions de l'Elan

ISBN : 9782931072066

Nombre de pages : 96

Prix : 39 €


 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4508 – 4 Septembre 2024

 

 

Vive la rentrée !

 

 

 

 

 

 

 

Alors que Ondine court pour rejoindre sa classe, au grand désespoir de Dad, pour les cavaliers de l'apocadispe, la rentrée va être moins conventionnelle. Kid Paddle est déjà en examen de français, tandis que dans la Family life, Papa s'affole. Même la fille de Brad Rock va aller à l'école. Suivra-t-elle le tuto de Psychotine ? Et grâce à Nelson, Lucie fait une rentrée ambiance vacances. Bien d'autres héros sont dans le thème pour un numéro bien rigolo.

 

Pendant ce temps, les abonnés vont orner leurs cahiers de stickers à l'effigie des héros du journal.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 


© Batem, Janry, Midam, Mayen, Nob, Dequier - Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Marsupilami (Le) : El Diablo

Nesme / Trondheim

Poltron Minet : Le protocole Seth

Mad / Mayen

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus

Lambil / Neidhardt / Leonardo

 

 

Récits complets :

 

Cavaliers de l'apocadispe (Les) : reprennent l'école aujourd'hui

Libon

Family life

Louis

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Brad Rock

Jilème / David

Crash Tex

Dab's / Gom

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Jumelles (Les)

Rizbo

Kid Paddle

Midam / Patelin / Angèle

Léon & Lena

Clémence / Cerq / Alizon

Nelson

Bertschy

Nouvelle année au lycée (Une)

Erre / Fabcaro / Greff

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Rentrée bien préparée (Une)

Tofy / Cosson

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Tutos de Psychotine (Les)

Zimra / Pujol

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein  / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier !

Nesme

En direct du futur : Imbattable

Jousselin

Jeux : Pas du tout prêts pour la rentrée !

Mouk

Spirou et moi

Sandrine Martin

 

 

Supplément abonnés :

 

Autocollants : Etiquettes de cahier

Batem / Janry / Midam / Mayen / Nob / Dequier

 

 

En kiosques et librairies le 4 Septembre 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 



Publié le 03/09/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4507 – 28 Août 2024

 

 

El Diablo Aux origines du Marsupilami

 

 

 

 

 

 

 

Alexis Nesme et Lewis Trondheim proposent une nouvelle variation du héros à la queue de six mètres. Nous sommes à l'époque des Conquistadors. Un Marsupilami va se retrouver psychiquement lié à l'un d'entre eux. Nesme livre des planches sublimes.

Côté récit complet, comme chaque année, on peut lire l'histoire lauréate du prix Atomium Spirou. Voici le vainqueur de l'année 2023 : Pascal Thivillon.

 

Pendant ce temps, les abonnés vont coller des stickers Spirou et Fantasio signés Schwartz.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 


© Schwartz, Guerrive, Abitan Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Marsupilami (Le) : El Diablo

Nesme / Trondheim

Poltron Minet : Le protocole Seth

Mad / Mayen

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus

Lambil / Neidhardt / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

Une inventure (Prix Atomium 2024)

Thivillon

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

100 instruments

Thiriet / Duhoo

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Tebo

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En kiosques et librairies le 28 Août 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 



Publié le 03/09/2024.


Source : Boulevard BD


 

Salon-de-Provence, été 1939, une certaine insouciance règne encore ici et là.

Une jolie jeune fille, fraîche comme de l'eau de rose tente de traverser un petit ruisseau sans se mouiller les pieds afin d'apporter son déjeuner à son père.

A quelques mètres de là, un jeune homme en maillot observe la scène et lui propose de la porter sur l'autre rive.

Soleil, fraîcheur de l'eau, innocence dans l'air ... échange de regards, de quelques mots ... on se taquine gentiment sans se connaître.

 

 

Elle, 18 ans, est la fille du puisatier Pascal Amoretti chargé de creuser et d'entretenir les puits de la région.

Lui est le fils Mazel, l'un des plus gros commerçants du village et propriétaire du "Grand Bazar Mazel". Mais il se garde bien de le lui dire.

Un monde les sépare mais un regard les rapproche au point qu'ils seraient heureux chacun, sans se l'avouer, de se revoir et de faire mieux connaissance

 

 

© Stoffel - Van der Zuiden - Ralenti - Grand Angle 2024

 

Travaillant avec le puisatier, Felipe, gentil garçon, un peu simple mais courageux et honnête, aimerait également que Patricia fasse plus attention à lui. Venant d'hériter d'une grosse somme d'argent, nouveau propriétaire d'une automobile, il pourrait être un parti correct à ses yeux et à ceux du puisatier.

 

"Ce que tu m'as dit en mangeant de ma fille, j'y ai pensé tout l'après-midi ... Un jour, il faudra qu'elle se mari. Moi, franchement, un homme comme toi, ça me plairait ...

Alors moi, si tu étais le mari de ma fille, tu me remplace rais un peu le garçon que j'ai pas pu avoir."

 

Pour l'impressionner, il invite Patricia à l'accompagner, en auto, à Salon pour un meeting aérien. Jacques, qui est également aviateur, y sera pour des acrobaties.

Forcément, Patricia et Jacques se recroisent. Felipe n'a plus aucun espoir ...

Retrouvailles intenses entre les 2 tourtereaux qui sans demander leur reste "fautent" gravement.

 

 

 

© Stoffel - Van der Zuiden - Ralenti - Grand Angle 2024

 

Mais la guerre éclate. Jacques est obligé de partir immédiatement, sans avoir le temps de revoir Patricia pour lui dire combien il l'aime. Il compte sur sa mère pour lui remettre une lettre ... Mais chez les Mazel, on ne se mélange pas avec des ouvriers ...

 

Sans le savoir, il a pourtant "laissé un petit souvenir" à Patricia ... qui naîtra 9 mois plus tard en déshonorant le nom des Amoretti.

Et voilà que Jacques disparaît en mission ... Patricia se retrouve seule avec le petit André Pascal Amoretti ... vraiment seule ...

 

"Maintenant, je comprends qu'il faut se méfier des gens qui vendent des outils, mais qui ne s'en servent jamais."

 

 

 

© Stoffel - Van der Zuiden - Ralenti - Grand Angle 2024

 

Sujet essentiel de ce scénario de Pagnol, les filles-mères ! Mais l'époque est là ! 1940 ! La guerre vient chambouler les projets de Pagnol car la France est vaincue ! Impossible pour lui de ne pas y faire allusion.

La société française de province des années '40 avec un père omniprésent qui décide encore de tout. Mais également où les mésalliances sont refusées !

Structure patriarchale où l'honneur peut encore pousser à répudier sa fille "fautive". Pourtant l'amour familial demeure et le pardon face au sourire d'un bambin chose humaine !

 

 

© Stoffel - Van der Zuiden - Ralenti - Grand Angle 2024

 

Une remarquable adaptation BD d'un film de quasi 3 h en un seul one-shot de la part d’Éric Stoffel. Il a, une fois de plus dans cette collection, réussi à n'en garder que la "substantifique moëlle. Une narration fluide, coulant de source dans un récit prenant, humain réhaussé par la couleur des dialogue succulents conservés de l'œuvre originelle.

Idem pour le dessin ! Une ligne des plus claires, parfois simplifiée afin de rendre un maximum d'espace à la narration. Cette technique élégante offre la possibilité à Emilio Van Der Zuiden de se centrer sur l'essentiel des scènes, d'offrir une visibilité accrue aux moments forts du récit.

Le travail est sublimé par la superbe palette de couleurs d'Albertine Ralenti dont nous avions déjà apprécié la maîtrise dans des albums parfois fort différents les uns des autres ("Le Petit Théâtre des Opérations 4", "L'homme qui voulut être roi", "Bérézina" ou encore "Va-t'en guerre")

 

 

© Stoffel - Van der Zuiden - Ralenti - Grand Angle 2024

 

Et comment ne pas s'immerger plus encore dans cette Provence qu'en se plongeant dans le dossier clôturant l'album et centré sur le film de Pagnol ? 11e dans sa filmographie, il revient sur un thème qu'il avait déjà abordé dans "Angèle".

Découvrir son contexte historique (n'oublions pas que nous sommes alors en guerre, 1940), ses conditions de tournage mais également certaines anecdotes de celui-ci avec des "stars" comme Fernandel, Raimu, Josette Day. Un pur régal où, en le lisant, on attend les voix de ces acteurs, leur accent méridionaux et la fraîcheur de leurs rires, le tout avec comme bruit de fond les chants de cigales.

 

 

Une véritable pépite de poésie dramatique pour cette rentrée !

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Marcel Pagnol

Titre : La Fille du puisatier

Scénario : Eric Stoffel

D'après : Marcel pagnol

Dessins : Emilio Van Der Zuiden

Couleurs : Albertine Ralenti

Editeur : Bamboo Edition

Collection : Grand Angle

Public : tout

Parution : 28 août 2024

Pages : 80

Format : 24,2 x 32,1 cm

ISBN : 979 1 0411 0408 6

Prix : 17,9 €



Publié le 03/09/2024.


Source : Bd-best


1798, désireux de se "débarrasser" pour un moment d'un général un rien trop populaire après sa glorieuse campagne d'Italie, le Directoire envoie le général Bonaparte loin, loin ... en Egypte.

Aux pieds des pyramides, le fougueux Corse s'apprête à livrer bataille contre les terribles Mamelouks de Mourad Bey !

 

"Soldats ! Vous êtes venus dans ces contrées pour soustraire cette belle partie du monde au joug de l'Angleterre ! Songez que du haut de ces pyramides, 40 siècles vous contemplent !"

 

Disposant son infanterie en carrés de 6 rangs, les combats font rage durant plusieurs heures. Finalement, les Français l'emportent au prix de lourdes pertes.

 

Si jusqu'à présent, tout semble être fidèle à la vérité historique, quelques petits "détails", disons "méconnus", viennent troubler ce début d'histoire.

Parmi les troupes françaises se trouvent d'étranges créatures ainsi que quelques unités plus surprenantes dont on ne parle pas dans nos livres d'histoire ! Face à eux, les Mamelouks semblent également seconder par de curieuses créatures.

Féés éclaireurs, mages artilleurs d'un côté contre momies et autres géants guidés par de puissants prêtres !

Bref magie et puissances surnaturelles en lieu et place de l'artillerie et la technologie classiques !

 

Le décor est planté !

 

 

 

© Gay - Bingono - Drakoo 2024

 

Après sa victoire, Bonaparte explore la grande pyramide, accompagné de l'adjudant Guillaume Reboutand et du 1er classe Nicolas Chardonneray, 2 mages du 2e régiment de mages à pied de la Garde impériale. Il y découvre de mystérieux parchemins auxquels il ne comprend. Il décide de les emporter et de les confier à Gaspard Monge, son chargé de mission scientifique dans son expédition en Egypte.

 

10 ans plus tard, lors de la conférence d'Erfurt, l'Empereur tente de convaincre le jeune Tsar Alexandre de signer une alliance bilatérale. Lui, en plus d'épouser la sœur du tsar et de lui abandonner les provinces danubiennes, n'interviendrait pas en Pologne, pays lorgné par la Russie. En échange, le tsar inciterait la Grande-Bretagne à une paix durable avec la France et à soutenir son ancien ennemi en cas d'attaque de l'Autriche !

 

"Unis, nos empires pourraient gouverner l'Europe sans opposition."

 

© Gay - Bingono - Drakoo 2024

 

Mais tous n'y sont pas favorables dans l'entourage de Napoléon. Son ministre Talleyrand, surnommé le "diable boîteux", notamment :

 

"Le peuple français est civilisé, son souverain ne l'est pas.

Le souverain de la Russie est civilisé, son peuple ne l'est pas. C'est donc au souverain de la Russie d'être l'allié du peuple français.

Je suis certain que vous ferez le bon choix."

 

Mais voici que les mystérieux parchemins de la pyramide disparaissent. L'Empereur soupçonne son homologue russe. Il décide ainsi de refaire appel à Reboutand et à Chardonneray pour les retrouver. Pour cela, avec leur protectrice Flore, nostalgique de la Révolution et de ses idées confisquées par Napoléon, ils accompagneront l'ambassadeur Caulaincourt qui rentre en Russie avec le tsar !

 

Un voyage qui leur promet bien des surprises et des retournements inquiétants. Le diable pourrait bien se cacher là où nos héros ne s'y attendent pas !

 

© Gay - Bingono - Drakoo 2024

 

Un savant mélange de fantasy dans un récit historique offrant de larges possibilités de développement. Une uchronie installée dès la première page de l'album. Il est vrai que mêler Napoléon, sa campagne d'Égypte, le mystère de ses pyramides et y ajouter quelques créatures classiques des légendes locales ou européennes offre un cocktail détonnant ! C'est ainsi que momies zombies, vampires, sorcières, vodianoï et surtout la grande Baba Yaga viennent s'insérer tout naturellement dans la grande Histoire pour la dynamiter.

Personnages historiques aux faces cachées, pouvoirs surnaturels et sorts magiques s'entremêlent dans une enquête politico-ésotérique surprenante.

Fan des grandes périodes historiques telles la Grèce antique, l'Empire romain, ... et forcément le Premier Empire, Olivier gay voit ici l'occasion d'y mêler sa seconde passion : la magie et le surnaturelle.

 

Historiquement parlant, cette conférence d'Erfurt marque clairement un tournant dans l'épopée napoléonienne. Si elle avait été couronnée de succès, l'Empereur aurait réussi à stabiliser le continent, à y imposer une paix qui lui aurait peut-être permis d'enfin construire l'Europe dont il rêvait : une Europe qui lui soit favorable ... Pour cela, il lui fallait "désigner" un ennemi commun à tous, Français, Russes, Anglais ... et cela aurait été l'Autriche ! Mais voilà, "l'ennemi commun" pour tous, c'était lui ! Il représentait une bien trop grande menace pour les autres souverains ...

Avec l'échec de l'entrevue Erfurt, son sort sera scellé à plus ou loin court terme.

 

Bref, un scénario parfaitement charpenté d'Olivier Gay autour d'un thème toujours porteur et laissant énormément de liberté d'extrapolation.

 

 

© Gay - Bingono - Drakoo 2024

 

Par ailleurs, avouons que le graphisme de Brice Bingono s'associe idéalement avec le côté noir et fantasy de la narration. Un trait à la fois réaliste et sombre mettant en valeur chaque étape de l'intrigue.

Après avoir exploré la BD d'aventure, d'aviation, de piraterie d'horreur et d'anticipation, le voici pour un premier album dans le fantasy historique.

 

Petit regret néanmoins, avoir tout condensé en un seul volume ... La matière est en effet assez vaste pour pouvoir en réaliser plusieurs. Ne serait-ce sur les 10 années écoulées de batailles et de conquêtes entre la découverte des parchemins dans la pyramide et leur vol par le Tsar. Les 2 héros ont évolué. Ils ont pris du galon, se sont vu accordé une protectrice, Flore, ont vécu des moments de remise en cause, des batailles sanglantes en utilisant leurs pouvoirs, ...

Que voilà de quoi imaginer quelques épopées bien fantastiques ...

 

Ceci dit, un one-shot nous accorde la possibilité de faire travailler notre imagination ...

Et une suite serait, d'après l'aveu même d'Olivier Gay, une hypothèse plausible ! Il aurait déjà quelques idées de scénario en tête. Quant à Brice Bingono, il serait également partant ....

Plus qu'à espérer, tout en se délectant de ce tome "1" ...

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : Les Mages de Bonaparte

Scénario : Olivier Gay

Dessins : Brice Bingono

Couleurs : Nuria Sayago

Editeur : Drakoo

Genre : fantasy historique

Parution : 28 août 2024

Pages : 48

Format : 24,3 x 32,1 cm

ISBN : 978 2 3823 3111 8

Prix : 14,9 €



Publié le 01/09/2024.


Source : Bd-best


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