Les océans, berceaux et sources de la vie, font que notre Terre se surnomme si joliment la "planète bleue" !
72 % de sa surface ne sont-ils pas recouverts par les océans ?
Milieu à la fois rassurant et inquiétant, invitant à l'aventure et au mystère, devant lequel l'homme se retrouve obligatoirement confronté à lui-même, la mer ne permet pas de tricher !
Dépassant largement l'individu, elle représente par ailleurs bien souvent des enjeux mondiaux tels qu'économiques, politiques, sociaux ... De petits pays ont dominé le monde grâce à leur maîtrise des océans. Aujourd'hui, 90 % du commerce mondial s'effectuent via les voies maritimes. Des cargos, des porte-conteneurs, des pétroliers toujours plus grands, plus imposants sillonnent le globe dans tous les sens.
Ainsi, il était inimaginable qu'Hergé n'y fasse pas régulièrement allusion dans les aventures de Tintin. Il suffit tout simplement de penser à l'acolyte, au partenaire, au faire-valoir (?) préféré de son reporter, j'ai cité le capitaine Haddock !
Apparu dans "Le Crabe aux Pinces d'or" (1941), loin d'être à son avantage, le piteux capitaine mais futur ami indéfectible sera la facette "bon vivant" de Tintin.
Ses qualités sont aussi vitales à la série que ses défauts. Un langage "verdoyant et fleuri", un humour parfois déjanté, une fidélité à toutes épreuve, il apprendra rapidement à mieux "gérer" son penchant pour certains breuvages dorés !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
A côté de cela, il apportera sa science et son savoir maritime, sa maîtrise des océans à de nombreuses occasions. Rappelez-vous "Le Secret de La Licorne", "Le Trésor de Rackham Le Rouge" (mes 2 préférés !), "Coke en stock" ou encore "L'étoile mystérieuse" !
Nous avions déjà pu nous immerger dans l'univers maritime d'Hergé, et donc de son capitaine au long cours, avec le numéro 10 de "Tintin, c'est l'aventure" (nov 2021 - jan 2022).
Ainsi thème déjà abordé mais qui mérite largement un Hors-série spécial !
C'est chose faite avec ce numéro-ci ...
Centré en partie sur le capitaine Archibald Haddock et ses différents visages, il nous invite par ailleurs à une meilleure compréhension de l'importance de la préservation de nos océans ... et de leurs grands fonds !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
En plus des traditionnels articles et rubriques consacrés au monde hergéen et à ses archives, petits trésors parfois méconnus, nous trouvons un fort intéressant entretien avec Jean-Luc Van den Heede, vainqueur de la "Golden Globe Race" en 2018, recordman du tour du monde en solitaire d'est en ouest et du nombre de passage du terrifiant Cap Horn !
De son côté, Cyrille P. Coutansais, directeur du Département Recherches du Centre d'Études Stratégiques de la Marine, nous dresse un état des lieux de la situation géopolitique des mers ainsi que des nouveaux rapports de force entre États. Les océans et leur maîtrise sont plus que jamais au centre des enjeux militaires. Le réarmement naval de certaines grandes puissances en est la preuve évidente.
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Autre question également abordée dans ce numéro : au XXIe siècle est-elle toujours propice à l'aventure ? La réponse ? Page 82 ...
"Haddock, un homme à la mer !", un hors-série qui évoque à la fois le personnage ayant le plus de panache dans l'univers d'Hergé, et son univers maritime.
Alors, larguez les amarres et bon vent, mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Autrement dit, bonne lecture !
Thierry Ligot
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Série : Tintin c’est l’aventure
Titre : Haddock, un homme à la mer !
Tome : HS 5
Éditeur : Éditions Moulinsart – Géo – Prisma Media
Parution : 19/7/2024
Nombre de pages : 96
Format : 21 x 29 cm
ISBN : 978-2-8104-4029-0
Prix : 16,99 €
Jérôme K.Jérôme Bloche, enquête à perpétuité !
Le privé au solex de Dodier est de retour. Il va d'ailleurs rouler en mobylette pour une fois. C'est un simple doudou perdu qui va l'emmener dans sa nouvelle enquête. Le second événement de l'hebdomadaire est un récit complet de Spirou et Fantasio signé par le trio Elric, Lemoine et Baril qui explique comment le groom et le journaliste ont emménagé ensemble.
Pendant ce temps, les abonnés vont construire un très original poptastic en accordéon représentant une scène de Spirou à Korallion
Spirou, ami, partout, toujours.
© Mathieu, Schwartz - Dupuis
Histoires à suivre :
Cavaliers de l'apocadispe (Les) sauvent la nature |
Libon |
Jérôme K. Jérôme Bloche : Perpétuité |
Dodier / Cerise |
Marsupilami (Le) : El Diablo |
Nesme / Trondheim |
Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus |
Lambil / Neidhardt / Leonardo |
Récit complet :
Spirou et Fantasio : La brosse à dents |
Elric / Lemoine / Baril |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Brad Rock |
Jilème / David |
Dad Flashbacks |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Patelin / Angèle |
Léon & Lena |
Clémence / Cerq / Alizon |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier ! |
Tom |
En direct du futur : Lucky Luke in town |
Achdé |
Interview |
Dodier |
Jeux : Les prodigieuses enquêtes de ce cher Lockholmes et du Doc'Teurwatson |
Emeriau & Casters |
Spirou et moi |
Plateau |
Supplément abonnés :
Poptastic : Spirou à Korallion |
Mathieu / Schwartz |
En kiosques et librairies le 25 Septembre 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
Les vacances sont désormais loin derrière nous, avec ses grands événements, sa météo parfois pluvieuse ou au contraire plus qu'estivale.
Bref le temps vire petit à petit à un été indien hésitant, voire un automne naissant.
Le moment idéal pour se plonger dans quelques lectures évasives par excellence. Or qui mieux que Tintin, l'éternel jeune reporter pour encore et toujours nous faire rêver, nous replonger dans l'incroyable univers d'Hergé !
Lui qui au travers ces différents albums à aborder tellement de thèmes différents dont le sport ou encore les transports, notamment dans de courses folles.
Tintin c'est l'aventure, 20 - Le sport, esprit olympique
Même si on y fait rarement allusion, au vu de ses aventures, le jeune journaliste possède une condition physique plus que remarquable.
Comme de nombreux héros me direz-vous ... Oui enfin, le capitaine Haddock, peut-être moins ! Rappelez-vous la fameuse scène dans "Tintin au Tibet", le début de la marche avec ... pour rejoindre la montagne. Fier et avenant au début, pour rapidement se retrouver loin derrière !
Mais bon, ...
Entre escalades, acrobaties de toutes sortes et dans toutes les conditions, nage, équitation, ... sans compter ses qualités de pilote ... automobile, moto, avion, ...
Bref Tintin est clairement un sportif accompli, même s'il n'en a pas l'air !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Quoi de plus logique dès lors à ce que le sport et l'esprit olympique soient le thème du 20e trimestriel de "Tintin, c'est l'aventure" (juin -août 2024).
Tout un numéro consacré à cet aspect inconsciemment connu de tous de Tintin. Hergé réalisa d'ailleurs de nombreuses illustrations sportives de son héros. Pour tel ou tel événement, pour illustrer des articles, voire pour des publicités, ... Tintin est maintes fois apparu pratiquant course à pied, vélo, ski, ...
Un sommaire, comme à chaque fois, riche et varié, tournant autour de certains exploits et sportifs de l'extrême que Tintin lui-même n'aurait pas reniés ! A moins évidemment qu'il ne les ait déjà réalisés ...
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Marion Poitevin, pionnière de l'alpinisme féminin ! Un parcours exceptionnel tourné exclusivement vers les hautes cimes ... au sens propre et figuré ! Première femme à intégrer le Groupe militaire de haute montagne (2008), avant d'en démissionner pour propos sexistes (2012). La même année, elle devient instructrice à l'École militaire de haute montagne. La suite de son CV est tout aussi impressionnant : cheffe d'équipe de secours aux CRS Alpes, création d'un groupe "cordée" 100 % féminin", ... En 2022, elle publie "Briser le plafond de glace".
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Des hautes cimes, plongeon dans les profondeurs de la terre avec un reportage de Patricia Oudit sous la Dent de Crolles, en Isére ! Initiation à la spéléologie ... comme Tintin ! Mais lui, c'était sur la Lune !
Mais connaissez-vous Florence Foster Jenkins, soprano américaine dont la voix aurait fait pâlir de rage la fameuse Castafiore !!!! A moins qu'elle n'ait inspiré Hergé ?
Et comme toujours, d'autres archives d'Hergé tirées tout droit d'une caverne d'Ali Baba ! Articles, dessins, croquis, trésors parfois oubliés, ... Bref toujours une excellente occasion d'en savoir encore et toujours plus sur le processus de création du père du 9e Art et de la ligne claire.
Série : Tintin c’est l’aventure
Titre : Le sport - esprit olympique
Tome : 20 (Juin – Août 2024)
Éditeur : Éditions Moulinsart – Géo – Prisma Media
Nombre de pages : 144
ISBN : 978-2-8104-3958-4
Prix : 19,99 €
Tintin c'est l'aventure, 21 - Les transports, à toute vitesse !
S'il y a bien une chose qui caractérise les aventures du reporter du "Petit XXe", ce sont ses courses ... A vouloir poursuivre les "méchants" ou à tenter de leur échapper, la course et la vitesse sont des éléments indispensables de ses aventures.
En train (dès sa 1ère aventure chez les Soviets), vélo, moto, voiture, avion, bateau ou autres, Tintin a utilisé tous les moyens de transport existants ... jusqu'aux plus improbables, le sous-marin ... et la fusée lunaire !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Le 21e numéro de "Tintin, c'est l'aventure" explore ainsi ces multiples moyens de transport.
Pourtant, toute vitesse suppose également des instants de pause. Pause dans la narration, pause intérieure invitant à la réflexion, à la poésie pour que le récit reste à dimension humaine et sensible.
Hergé avait compris qu'un excellent scénario devait tenir compte de ces 2 piliers : l'action, l'énergie d'un côté, de l'autre la réflexion et la sérénité.
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Mais si Hergé était si fervent de ces moyens de locomotion, il accordait une place importante à leur technologie et ses évolutions.
Une rencontre avec Jamy était inévitable ! L'incroyable animateur de "C'est pas sorcier" et "Le monde de Jamy" se décrit lui-même comme :
"J'ai la houppette de Tintin, la barbe de Haddock et les lunettes de Tournesol."
Un épicurien du savoir qui le cultive autant qu'il le partage !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Parmi les autres articles sur lesquels mon attention fut particulièrement attirée, le "Carnet de voyage" consacré à Jirö Tanighshi, le "Hergé japonais" sublimant la Sérénissime dans son "Travel Book Venise" édition Louis Vuitton.
Je pourrais encore vous parler de l'entretien accordé par Lewis Trondheim à Frédéric Granier ou le "Face à face" surprenant entre "Marcel Dassault et Laszlo Carreidas : les hommes au pardessus".
Et toujours des dessins inédits, ... à découvrir !
© Prisma Media – Tintinimaginatio 2024
Question bonus, quel sera le thème du prochain numéro ? Un indice ? Milou, effrayé, courant dans une nuit de tempête, éclairé par des éclairs, sur un chemin boueux !
Excellentes lectures ...
Thierry Ligot
Série : Tintin c’est l’aventure
Titre : Les transports - à toute vitesse !
Tome : 21 (Sept – Nov 2024)
Éditeur : Éditions Moulinsart – Géo – Prisma Media
Nombre de pages : 144
ISBN : 978-2-81043-987-4
Prix : 19,99 €
"-Bonjour, Viktor.
-Tu es bien matinal, Jörgen… Toujours tes insomnies ?
-Toujours… Mon boulot me fait de plus en plus chier, Viktor. Vingt ans au propaganabüro à lécher les pompes des chinois, j’en peux plus. (…) Et toi, ton tueur ? Tu avances ?
-Non. On n’a plus rien depuis la septième victime… Et ça date d’un mois, déjà..."
Berlin 1975. Viktor Eberhart est flic. Le policier enquête sur une série de meurtres, sans succès. Il pourrait se faire aider par les informateurs de son collègue Jörgen, mais si les chinois l’apprennent, ils risquent de lui retirer l’enquête. Les victimes ont pour points communs leur âge et leur sexe. Elles ne sont connectées ni par leur milieu social, ni par leur profession, ni par leurs fréquentations. Après chaque meurtre, l’assassin découpe ses proies et dispose ses organes autour du corps. Alors que ça fait un mois que le tueur n’avait pas fait parler de lui, une huitième victime vient d’être découverte au Treptower Park. L’inspecteur Eberhart se rend sur place sous une pluie battante, accompagné de son assistant, Mathias. Le commissaire Zhang Jing leur fait comprendre que les policiers allemands n’ont pas à intervenir. Dans une Allemagne envahie par la Chine, Eberhart n’a pas l’intention de baisser les bras et compte bien mener son enquête à bout.
© Clarke - Soleil
Nouvelle Chine est une dystopie. Les années 70 voient une capitale allemande sous occupation chinoise. Après l’invasion du Tibet en 1950, Mao a soutenu les forces vietnamiennes. La guerre d’Indochine gagnée, les occidentaux ont dû plier bagage et abandonner les comptoirs commerciaux en Asie. Pour empêcher une nouvelle alliance de se mettre en place, le grand leader Mao Zedong balance le Chuanranun virus. Les USA ferment leurs frontières et ne se mêlent pas du conflit. L’Europe et le Moyen-Orient sont décimés par le virus. En échange du vaccin, le Bingdu, l’Occident doit se convertir aux valeurs universelles du communisme. Cette fraternité obligée se traduit donc par des distributions hebdomadaires de doses et par la lecture obligatoire du fameux petit livre rouge dont des versions réactualisées sont régulièrement imposées. Au milieu de tout ça, Viktor, qui vit avec sa fille, tente de faire son travail entre chinois non soumis au grand timonier et allemands découvrant les dessous d’un embrigadement international.
© Clarke - Soleil
Clarke met l’Allemagne dans un rôle totalement inédit. Au lendemain de la seconde guerre mondiale (trente ans, ce n’est rien à l’échelle de l’humanité), les teutons se trouvent dans la position du pays envahi. Mais c’est la Chine, et non pas les Alliés, qui prend leur contrôle. Le polar n’aurait pas eu la même intensité si l’action avait eu lieu en France. L’enquête autour du tueur en série n’est qu’un prétexte pour traiter des relations humaines en cette période troublée. Les plus grands tueurs en série ont profité de situations politiques ou belliqueuses pour agir en marge d’un contexte attirant l’attention. Ici, ce n’est pas le coupable qui intéresse, mais la façon dont Eberhart va pouvoir mener son enquête, entre politique et résistance, avec les moyens dont il dispose.
© Clarke - Soleil
Après la trilogie Urbex, Clarke a choisi un traitement noir et blanc mettant en avant un trait sec, avec une certaine rigidité en parfaite adéquation avec le propos. Il ne ferme pas la porte à une éventuelle suite. On a encore beaucoup à apprendre sur son inspecteur. La dystopie est posée et a un potentiel certain à être développée.
Toute ressemblance avec une épidémie de Covid-19 serait purement fortuite… ou pas. Nouvelle Chine est un polar glaçant mené de main de maître par un Clarke au meilleur de sa forme.
Laurent Lafourcade
One shot : Nouvelle Chine
Genre : Polar distopyque
Scénario & Dessins : Clarke
Éditeur : Soleil
Collection : Quadrants
ISBN : 9782302102781
Nombre de pages : 104
Prix : 17,95 €
"-L’Islam est divisé. Les princes, malgré leurs liens de sang, sont trop occupés à se disputer le pouvoir pour faire bloc devant notre armée.
-A qui songez-vous pour prendre la tête de la croisade ?
-A l’Evêque du Puy : Adhémar de Monteil. Il a accompli un pèlerinage en Terre Sainte et connaît bien la question d’Orient. Je pense également aux barons français du Midi qui ont déjà mené la Guerre Sainte en Espagne. Le Comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, a déjà accepté. Nous pourrons aussi compter sur les normands de Sicile. Ils ont l’avant-garde de la latinité.
-Excellents choix.
-Et j’ai sollicité le concours de Godefroy de Bouillon et de son frère Baudouin de Boulogne."
Clermont-Ferrand, Novembre 1095. Dirigé par le pape Urbain II, le concile décide de chasser les turcs et les arabes des terres d’Orient qu’ils ont envahi. Deus lo volt ! Dieu le veut ! Il est temps de partir libérer la Terre Sainte et de délivrer Jérusalem. Il est promis à ceux qui perdront la vie la rémission de leurs péchés. Pendant ce temps, à Bouillon, un jeune chevalier s’entraîne avec son maître d’armes. Il s’appelle Godefroy. A vingt-huit ans , il défendait déjà son territoire des assauts du Comte de Namur. Il porte haut le titre de Duc de Basse-Lotharingie. Le temps est venu pour lui de prendre femme. Il ne va pas tarder à faire la connaissance d’Aëlys, une jeune servante, un brin sorcière, qui va lui faire tourner la tête. Mais est-elle bien pour lui ? Au monastère de Cluny, on prévoit un autre destin pour Godefroy. Lui et son frère Baudouin de Boulogne sont sollicités, avec d’autres barons français du midi, pour faire partie de la croisade en Terre Sainte. Il faut en profiter car les princes d’Islam sont préoccupés à se disputer le pouvoir.
© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach
Comment Godefroy de Bouillon prendra-t-il son destin en main ? Le premier tome de cette série pose les bases et la problématique de la vie de cet illustre personnage de l’Histoire de France. Le récit ne fait que commencer. On découvre dans cet album le caractère et la puissance de l’homme. Avant de l’engager sur les chemins de la guerre, les auteurs l’entraînent sur les sentiers de l’amour. Il va apprendre à ses dépens que l’amour est au moins aussi complexe que la guerre, surtout quand il y a manigances et trahisons. C’est peut-être cela qui va l’amener à faire les choix que l’on sait.
© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach
Les plus anciens lecteurs se souviendront de la biographie dessinée de Godefroy de Bouillon par Sirius, l’auteur de Timour et Bouldaldar jadis chez Dupuis. Le scénariste Rudi Miel prend la relève, avec plus d’aventure et moins de solennité, mais toujours dans une vérité historique au plus proche de l’esprit de l’époque, tout en comblant les vides des biographies. Godefroy n’était pas aussi lisse que dans l’imaginaire collectif. Les auteurs comptent bien montrer son côté sombre. Un dossier historique complète l’album. Au dessin, Théo Dubois d’Enghien s’est attaché les services d’un archéologue spécialiste dans les fortifications médiévales afin d’être crédible, cohérent et juste. Digne successeur d’un Philippe Delaby, il signe un album impeccable à l’encrage fin et maîtrisé.
© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach
Dans les années 80, nul doute que la série aurait été l’un des fleurons de feu la collection Vécu chez Glénat. Il y a même l’inévitable scène de sexe dans les pages 30, comme le passage obligé de l’époque. Pas nécessaire. Cela n’entache en rien ce bel album historique et aventureux qui annonce une série solide.
Laurent Lafourcade
Série : Godefroy
Tome : 1 - Le seigneur de Bouillon
Genre : Histoire
Scénario : Rudi Miel
Dessins : Théo Dubois d’Enghien
Couleurs : Felideus
Éditeur : Anspach
ISBN : 9782931105252
Nombre de pages : 56
Prix : 15 €
Cleio a donc connu sa première défaite dans l'arène face à Maximus, mirmillon du ludus impériale aux 25 victoires pour 3 défaites seulement.
Grièvement blessé, ses chances de survie sont limitées et celles de revenir un jour dans une arène encore plus.
De son côté, l'Empereur a fait le grand ménage autour de lui et dans les sénateurs. Parmi ces derniers, seul Marco, l'époux d'Adriana, a la vie sauve mais le couple est désormais exilé loin de Rome.
Quintus, profitant de la reconnaissance de l'Empereur pour lui avoir dévoilé le complot le menaçant, obtient faveurs et avantages. Et il espère bien pouvoir se venger des différents affronts de sa nièce.
Pourtant Adriana n'abandonne pas l'idée de pouvoir s'enfuir avec Cleio.
Oui, vous ne vous trompez pas ! Vous avez déjà lu ce chapeau dans une de nos précédentes chroniques !
Voici donc le final "hot" de ce péplum de gladiature haletant. Nous vous avions présenté la version "soft" chez Graph Zeppelin début juillet.
Lien : Thrace 3/3
© Trif - Celestini - Tabou BD 2024
Nous clôturions ainsi ce triptyque sur l'odyssée de Cleio ... d'esclave à gladiateur, amoureux et aimé d'Adriana, fille de son ancien dominus.
Mêlant adroitement intrigue politique, ambition personnelle et haine familiale, les différents protagonistes ne peuvent qu'arriver à cette apothèose de violence ... Le sable de l'arène aspirera sang et espoir de chacun et chacune ! Ainsi se dissiperont les rêves des uns, tomberont les masques des autres, et la vérité se révélera !
"- Pauvre Giulia, tu me fais pitié. Quand comprendras-tu que tu n'es rien d'autre qu'une esclave toi aussi.
Ainsi est Rome !
Ubi maior minor cessat." *
© Trif - Celestini - Tabou BD 2024
En effet, que serait la grandeur de Rome sans ses complots et sa profonde perversité ?
C'est tout ce minestrone antique que cette série présente avec élégance, sagacité et violence.
Un scénario à la fois romantique et sanglant avec une fin digne des plus profondes tragédies grecques ... pour rester dans le ton !
© Trif - Celestini - Tabou BD 2024
Omnia vincit amor ... ou non !!!
Thierry Ligot
(* Devant un grand, le petit s'écarte)
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Version "hot" :
Série : Thrace
Tome : 3/3 - Omnia Vincit Amor (L'Amour triomphe de tout)
Scénario et dessins : Trif
Couleurs : Andrea Celestini
Traduction : Claire Nyman & Mastertabou
Éditeur : Tabou BD
Genre : péplums, histoire, érotisme
Public : adulte et averti
Parution : 25/09/2024
Format : 23,5 x 32,3 cm
Pages : 64
ISBN : 978-2-35954-194-6
Prix : 19 €
Pour rappel, version "soft" :
Série : Thrace
Tome : 3/3 - Usque ad finem et ultra (Jusqu'au bout et au-delà)
Scénario et dessins : Francesco Trifogli
Couleurs : Andrea Celestini
Traduction : Claire Nyman & Thierry Plée
Éditeur : Graph Zeppelin
Genre : péplums, histoire
Public : tout, adulte
Parution : 17/07/2024
Format : 23,5 x 32,3 cm
Pages : 48
ISBN : 978-2-38038-009-5
Prix : 17 €
Tout ne nous est pas forcément dû ! Tous nos droits et libertés ne sont pas forcément naturels !
Des combats ont été menés, des années de lutte souvent pour pouvoir d'abord parler, sortir du silence, convaincre et peut-être obtenir ces droits et libertés qui aujourd'hui semblent parfois si "normaux".
L'enseignement, la culture, les congés, les voyages, la liberté de pensée et de culte, ... et évidemment celui de vote ! Le droit de pouvoir choisir librement nos "dirigeant(e)s", voire de pouvoir en devenir un ... ou une !
Les XVIIIe, XIXe et XXe siècles ont été riches de ces combats sociaux ! Des luttes souvent dures, longues, menées parfois par des hommes et des femmes qu'au départ rien ne prédestinait à "faire changer les choses" ! A déplacer des montagnes !
Certains de ces droits que nous trouvons aujourd'hui fondamentaux n'ont même pas un siècle ! Ou à peine !
En France, le droit de vote des femmes ne "remonte" qu'à 1944 (ordonnance du 21 avril 1944, article 17, "les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes"). C'est ainsi qu'elles iront, pour la première fois, voter aux municipales le 29 avril 1945 !
Mais ce combat pour cette obtention aura pris des décennies ! 2 guerres mondiales passeront aussi par là pour d'un côté ralentir leur marche et de l'autre accélérer leur reconnaissance à jouer ... "mériter" ... un rôle plus important et visible dans la construction de l'avenir de la France.
De nombreuses femmes prendront part à ce combat. Parmi elles, Louis Weiss !
© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024
Née à Arras le 25 janvier 1893, elle montre très jeune son amour pour les lettres et l'écriture.
"Les étoiles du destin et les chemins de l'écriture m'ont portée à cette tribune pour y vivre, présidente d'un jour, un honneur dont je n'aurais jamais osé rêver un jour et une joie ... La joie la plus forte que puisse éprouver une créature au soir de son existence, la joie d'une vocation de jeunesse miraculeusement accomplie."
Louise Weiss, Discours d'ouverture de la 1ère session du nouveau Parlement Européen à Strasbourg, 17 juillet 1979
Vivant à Paris avec ses parents, après avoir reçu son diplôme au Collège Sévigné, son père, peu enclin à encourager sa fille dans des études littéraires, l'envoie à l'école ménagère pour y "parfaire l'allemand et son rôle futur : maîtresse de maison !"
© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024
Loin d'être satisfaite, elle y "monnaie" ses corvées et travaux contre l'écriture de lettres ou autres pour ses condisciples. Néanmoins, sérieuse et investie, au bout de 3 mois, elle réussit à prouver à son père ses bonnes qualités de future ménagère et obtient de lui l'autorisation de ne plus retourner dans cette école ! Une libération pour elle qui se lance alors, au Lycée Molière, à l'obtention de l'agrégation des lettres. C'est chose faite en août 1914 ... Elle est l'une des premières agrégées de France ! Elle n'a que 21 ans ! Elle sera ensuite diplômée de l'université d'Oxford.
Mais la 1ère guerre mondiale éclate, engagée d'abord comme infirmière, très vite elle décide de partir pour Bordeaux rêvant de journalisme ...
"Je parlerai de la guerre et du droit des femmes dans les journaux".
Un parcours que nous pourrions qualifier d'épopée épique commence alors pour celle qui deviendra en fur et à mesure de ses actions (radicales, originales mais toujours non-violentes), et malgré que les années passent sans que rien ne change, le phare qui éclairera cette lutte jusqu'à sa victoire un jour d'avril 1944 !
© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024
Journaliste, romancière, dramaturge, essayiste, autrice de récits de voyages ou encore de contes, Louise Weiss s'impliqua corps et âme dans de nombreux combats et domaines. Entre sa lutte pour le droit de vote aux Françaises, le féminisme, la recherche et la compréhension de la paix dans le monde (notamment via son institut de la polémologie - science de la compréhension des conflits), ... elle ne cessa jamais de promouvoir, diffuser et encourager ses contemporains à une plus grande écoute et un respect mutuel en vue d'un meilleur !
C'est tout cela que Marie Moinard raconte avec passion et admiration dans ce roman graphique sublimement mis en images par Marine Tumelaire.
Une narration, au départ un rien floue au point de vue chronologique, mais très rapidement prenante, notamment par le graphisme réaliste et la mise en couleur doucement pastelle.
Loin d'être sur un ton agressif ou revendicatif, les dialogues de Marie Moinard sont emprunts d'une fluidité et d'un naturel positif. Quelques touches d'humour ici et là rendent l'ensemble clair, lisible et accessible à tout public.
On est emporté par l'enthousiasme de cette suffragette française, Louise Weiss, convaincue par la justesse de ses combats féministes, pour la paix et le pacifisme.
© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024
Dans le même ordre d'idée, ce slogan est également le titre d'un docufiction sorti en 2007. Écrit par Bruno Fuligni, réalisé par Fabrice Cazeneuve, il relate les événements entre 1906 (année de la proposition de loi du député Dussaussoy pour le droit de vote des femmes en France), sa présentation et son vote à la Chambre qu'en 1919, pour ensuite traîner et être à chaque fois, à partir de 1922, rejeté par le Sénat ... jusqu'à l'ordonnance de 1944, passant outre le refus systématique du Sénat !
Autre documentaire, plus récent (avril 2024), et tout aussi important à diffuser, celui réalisé par LCP - Assemblée Nationale, à l'occasion du 80e anniversaire du droit de vote des femmes en France. Louise Weiss y est abordée en détail à partir de la 29 min 33".
A visionner éventuellement en complément et tout en lisant ce roman-graphique indispensable dans la mémoire de la lutte pour plus d'égalité homme-femme et de la place de celle-ci dans la vie politique française du XXe siècle !
Thierry Ligot
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Titre : La Française doit voter - Les combats de Louise Weiss
Scénario : Marie Moinard
Dessin & couleurs : Marine Tumelaire
Editeur : Marabout - Marabulles
Catégorie : roman graphique
Genre : histoire, société
Parution : 18/9/2024
Pages : 124
Format : 19,2 x 25,2 x 1,7 cm
ISBN : 978 2 501 16361 3
Prix : 23,95 €
- Capitaine Drun, capitaine Ludmir. Cette fois, c'est la bonne, hein ? Angleon va enfin connaître la fureur d'Arnor.
Allez, souriez, soldats !! Ce n'est pas tous les jours qu'on part en guerre !!
Voilà, tout est dit ... Arnor part en guerre contre Angleon et l'objectif du roi Rinzem est très clair ! Prendre Angleon, la capitale des félins, les exterminer. Puis s'attaquer aux autres royaumes et devenir le Maître des 5 Terres !
Pour cela, il a mis 10 ans à rassembler sous sa bannière les 8 clans majeurs de sa Terre. Tout est prévu, il a déjà envoyé son fils aîné Khalden vers le royaume de Lys en vue de capturer la reine Astrelia ... avec le résultat que nous connaissons (voir tome 12, "La première à mourir"). Mais cela, Rinzem ne le sait pas encore !
Il confie son Royaume aux mains de sa fille Harin.
Resté également à Arnor, son fils cadet, Genkin, revenu d'Angleon de ses années d'otage. Trop jeune, trop gentil, trop naïf, trop peu "ours" pour déjà partir en expédition contre leurs ennemis mortels !
Rinzem est ainsi convaincu d'avoir tout prévu, d'avoir tout sous contrôle pour pouvoir partir loin en expédition contre Angleon sans s'inquiéter de ce qui se passerait dans son dos. Mais a-t-il réellement bien tout envisagé ?
© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024
A Angleon, l'arrivée surprise des Ours est totale. La panique et la peur poussent les habitants à se battre "comme des lions". Mais difficile de résister à une telle marée sanguinaire. Un véritable carnage avec comme seule consigne : "Tuez-les tous" !
Il est l'heure pour eux de venger la défaite de Dhakenor.
Parmi les assaillants, la Pointe de Drun ! Petite unité d'élite de 8 soldats choisis parmi les meilleurs : 6 ours, 1 loup et 1 chien ! Elle est le fer de lance des opérations les plus périlleuses, ...
"les derniers à la soupe, les premiers au combat !"
Un commando dont le rôle ne fera qu'augmenter probablement dans les tomes suivants de ce 3e cycle ! Nouveau cycle, nouveaux personnages donc, plutôt agréables et sympathiques aux premiers abords ...
Mais comment chacun va-t-il évoluer dans les albums suivants ? Quel sera leur rôle dans la guerre contre Angleon et les félins ?
© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024
Nouveau cycle donc de la série à succès "Les 5 Terres", nous voici avec les Ours ! Après l'univers plutôt moyenâgeux des félins, asiatiques des Singes, voici le monde viking des Ours !
Vivants en clans, leur société est basée sur la violence et la force. Plutôt bourrus et agressifs, ils se semblent briller ni en diplomatie et politique parfois machiavélique (comme les félins), ni en sagesse, en raffinement ou en sens commercial (comme les singes).
Nous les avions déjà découverts dans le tome 1 ("De toutes mes forces"). La princesse Mileria proposait alors un mariage à Khalden en vue d'empêcher Hirus, neveu et successeur désigné du quasi défunt roi Cyrus, de provoquer une guerre avec Arno sitôt monter sur le trône ! Mais les événements avaient alors vite dérapés du côté d'Angleon.
N'hésitez pas à vous replonger dans toute la saga pour vous rafraîchir éventuellement la mémoire.
Ici clairement, on a un peu l'impression que la boucle se referme ... la guerre que Mileria voulait à tout prix éviter s'est "finalement" déclarée ... même si les rôles sont inversés !
© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024
Un scénario général qui ne cesse donc de se développer tout en se renouvelant ! Nouvelle intrigue, avec déjà quelques sous-intrigues naissantes, dans la trame globale à tiroirs de la saga.
Un démarrage explosif, directement au cœur de l'action ... et des "grains de sable" quasi immédiats dans ce troisième cycle ...
Ce ne sont donc pas les surprises qui manqueront pour nous scotcher aux personnages !
La gigantesque toile imaginée par les scénaristes allant plus que probablement rassembler ici les trois premiers mondes connus : Angleon, Lys et Arnor.
Restera pour des cycles futurs Erinal et Ithara ! Mais restons pour l'instant sur Arnor et sa guerre de conquête !
© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024
Côté graphisme, la magie continue à fonctionner. Personnages, décors, scènes d'action, ... tout est fait pour rendre la narration la plus vivante possible. Un dessin soignant les détails des costumes, des paysages, des habitations, ... avec une mise en couleurs jouant sublimement sur les ombres et nuances.
Des planches à couper le souffle avec des cadrages et des découpages toujours aussi efficaces !
Pas à dire, ce "Game of Thrones" anthropomorphique est bel et bien une saga unique en son genre qui n'a pas fini de nous émerveiller !
Et dire que le tome 14 ("Juste des ennemis") est déjà annoncé avec un petit pitch plus qu'alléchant !
Mais si vous voulez garder un peu de suspense ... ne lisez pas les lignes qui suivent !
"Tandis que Khalden apporte à son père les nouvelles de sa victoire navale contre la flotte d'Astrelia, le Yern Holdan, lui, repart pour Arnor. Sous ses ordres, un bataillon et deux Pointes, celle de Drun et celle de Ludmir. Leur but : retrouver les loups entrés en rébellion, les tuer et libérer Genkin, le fils cadet du roi. Une mission facile... en apparence."
Couverture du tome 14 "Juste des ennemis" - © Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024
Thierry Ligot
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Série : Les 5 Terres
Cycle : 3
Tome : 13 - Rester vivants
Scénario : Lewelyn (Andoryss, Chauvel & Wong)
Dessin : Jérôme Lereculey
Couleurs : Dimitris Martinos
Éditeur : Delcourt
Genre : héroïc fantasy
Parution : 28/8/2024
Pages : 64
Format : 23 x 32 cm
ISBN : 978 2 413 08163 0
Prix : 15,95 €
"-Tous ensemble !
-Bordez !!
-Je ne crois pas que je ne me lasserai jamais de cette jolie mélodie du vent sifflant dans la mâture !... Ah ! Mr Harvey, que donne la mesure du loch ?
-Nous filons à peu près 11 nœuds, Lieutenant !
-Pas davantage, alors que nous sommes aux limites de tension ?!...
-Le vent se renforce et commence à souffler en rafales…"
Forêt de Chizé, Haut-Poitou, octobre 1307, une troupe de templiers s'apprête à rejoindre La Rochelle. Philippe Le Bel souhaite l'anéantissement de leur ordre. Alors que le premier rayon de soleil perce l'horizon, les combattants larguent les amarres les coffres remplis d'un trésor constitué d'argent, d'archives et d'artefacts ramenés de Terre Sainte. Ils comptent bien rebâtir leur ordre au Nouveau Monde.
© Puerta, Bec - Le Lombard
Près de cinq cents ans plus tard, à Gibraltar, le lieutenant Bruce J.Hawker embarque sur le Victory pour y retrouver l'amiral Nelson qui le congratule pour ses exploits maritimes. Il y rejoint ensuite son vaisseau "Le Lark" pour prendre le large et rejoindre l'Angleterre. Le sort en décidera autrement. Pris pour cible par un navire espagnol dont ils franchissent les eaux territoriales, le bateau ne résiste pas à la tempête qui s'ensuit. Bruce et ses hommes, naufragés, sont recueillis par une goélette française qui les embarque, direction la Nouvelle-Ecosse, comme main d'œuvre de luxe, pour dénicher le fameux trésor qui avait fait le même trajet un demi-millénaire auparavant.
© Puerta, Bec - Le Lombard
La série Bruce J.Hawker a été créé à la toute fin des années 70 par William Vance, qui s'adjoindra rapidement les services d'André-Paul Duchâteau au scénario. Le succès de XIII empêchera le dessinateur de poursuivre les aventures de son marin fétiche dont il avait une nouvelle histoire en projet. Presque trente ans après son septième et dernier album, le marin refait surface. Habitué aux fonds marins avec Carthago, le scénariste Christophe Bec remonte le militaire des profondeurs avec ce premier tome d'un diptyque annoncé. En multipliant les références aux aventures passées, qu'il n'est pas indispensable d'avoir lues, il rend hommage à ses prédécesseurs en offrant une aventure avec un grand A. Au dessin, Carlos Puerta est fantastique de réalité. On se prend des coups de canons et des giclées d'embruns en pleine face. Le dessinateur hyper-réaliste marche sur les pas de Vance, sans le copier, en l'intégrant dans son style. Le travail sur les navires est on ne peut plus minutieux. Les décors, dans l'eau ou sur terre, sont criants de matière.
© Puerta, Bec - Le Lombard
Après Ric Hochet et Bruno Brazil, les éditions du Lombard proposent de nouvelles aventures pour Bruce J.Hawker. Avec une reprise d'une telle qualité, pas question de parler de nostalgie, mais de "revival". Avertissons tout de suite les auteurs et l'éditeur, on ne se contentera pas d'un diptyque.
Laurent Lafourcade
Série : Les nouvelles aventures de Bruce J.Hawker
Tome : 1 – L'œil du marais
Genre : Aventure maritime
Scénario : Christophe Bec
Dessins & Couleurs : Carlos Puerta
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 56
Prix : 15,45 €
"-Et alors, tu viens pas manger ?
-Pffff… J’suis mieux ici, je me nourris de la nature ! Et puis, les rayons de soleil, c’est plein de vitamines ! Ça vaut bien un repas.
-Comme tu veux. Je prendrai ta ration de frites !
-Des frites ? Rien ne vaut les vitamines des frites !"
Un plateau de cantine, c’est tous les jours différents. Le jour des spaghettis bolognaise, c’est toujours plus apprécié que le jour des choux de Bruxelles. Contrairement à la maison, on mange sans écran devant l’assiette, sauf pour les petits malins qui ont amené leur ordi. Les coquilles des moules, ce n’est pas facile à mâcher. C’est peut-être pour ça que c’est difficile à digérer. Côté dessert, la top technique pour manger les yaourts, c’est le sprotch-hop ! On appuie d’un coup sec sur le pot ouvert, le contenu gicle en l’air et on le récupère dans la bouche… en principe. Si malheureusement on finit taché, il y aura bien une copine pour proposer une solution ni vu ni connu.
© Nob - BD Kids
Dans ce neuvième opus de La cantoche, les élèves ne vont pas faire que manger à la cantine. Ils vont sortir en forêt pour une journée « Planète propre ». Si chacun y va de sa petite contribution pour le ramassage des déchets, c’est bien pour l’environnement. Les vacances au bord de la mer ne sont pas sans rappeler la nourriture, surtout quand on a des matelas gonflables en forme de part de pizza ou de brocolis. Il y en a un qui va plus attirer les copains que l’autre. Un autre événement va être lorsqu’une équipe de télévision va venir faire un reportage à la cantine. Les caméras s’en souviennent et les élèves sont capables de quelques fourberies pour que tout se passe bien pour le chef en échange d’une contrepartie. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour avoir plus souvent des frites.
© Nob - BD Kids
La cantoche, c’est toute une année au fil des saisons dans une école. Nob est un as dans ces mini-gags en quatre cases, s’adressant à un public plus jeune que Dad mais que les plus grands apprécieront quand même. Le cuistot est le sosie physique du père de famille et moralement on aurait très bien vu le papa des quatre gamines se faire embaucher entre deux tournages pour servir les repas à ces chères têtes blondes, brunes et tutti quanti. Mais ce n’est pas lui. Les deux séries sont bien complémentaires. Les couleurs pastels de Nob et Laurence unissent les univers.
© Nob - BD Kids
Le chef n’est pas près de prendre sa retraite. Il en a encore pour vingt ans ! On n’a pas fini de manger des épinards.
Laurent Lafourcade
Série : La cantoche
Tome : 9 - La main à la pâte
Genre : Humour pédago-culinaire
Scénario & Dessins : Nob
Couleurs : Nob & Laurence
Éditeur : BD Kids
ISBN : 9791036363238
Nombre de pages : 64
Prix : 10,50 €
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