« Vous êtes inconséquents, rétrogrades et bigots, vous avez sacrifié la planète, affamé le Tiers-Monde ! En quatre-vingt ans, vous avez fait disparaitre la quasi-totalité des espèces vivantes, vous avez épuisé les ressources, bouffé tous les poissons ! Il y a cinquante milliards de poulets élevés en batterie chaque année dans le monde, et les gens crèvent de faim ! Historiquement, vous …vous êtes la pire génération de l’histoire de l’humanité ! »
Résumé éditeur : Antoine vient de perdre Lucette avec qui il a construit son existence pendant cinquante-quatre ans. Mimile et Pierrot, ses deux plus vieux amis, l’ont rejoint pour le soutenir dans son deuil. Comme souvent en de pareilles circonstances, il ne leur reste plus qu’à ressasser les souvenirs de leur jeunesse pour tenter d’oublier un peu leur douleur. Le lendemain, de retour d’un rendez-vous chez le notaire, Antoine s’empare d’un fusil et file sans s’expliquer. Les deux compères apprennent rapidement qu’il est parti en Toscane pour abattre Garan Servier, propriétaire d’une usine pharmaceutique et cible de leurs luttes syndicales durant quatre décennies. Embarquant Sophie, la petite-fille la plus proche de Lucette, enceinte de sept mois, ils se lancent dans une course-poursuite pour empêcher l’irréparable.
11 avril 2014, parution du premier album des « vieux fourneaux ». Wilfrid Lupano (scénariste) et Paul Cauuet (dessinateur) traitent avec humour « corrosif », des sujets d’actualité, des réflexions sur le monde du travail et du syndicalisme, des mères célibataires, … Ils nous proposent la vision caustique de trois septuagénaires sur notre société actuelle. L’amitié entre ces trois hommes forts de caractère fait de ce livre un véritable vaudeville comprenant des dialogues dignes d’Audiard. Sans tomber dans la caricature, les dessins de Paul Cauuet font ressortir l’expressivité des personnages de cette belle aventure humaine.
© Lupano –Cauuet –Dargaud.
Août 2018, sortie officielle de l’adaptation cinématographique de cette série ayant à son actif quatre albums et plus de cinq-cents milles exemplaires vendus (chiffre fourni par l’éditeur début 2016). Dès à présent, les personnages prennent vie au travers de Roland Giraux (Antoine), Pierre Richard (Pierrot), Eddy Mitchell (Mimile) et Alice Pol (Sophie). On y retrouve aussi Henry Guybert (le Juif Salomon aux côtés de Louis de Funès dans Les Aventures de Rabbi Jacob) jouant le rôle de l’ex-patron (Garand Servier) atteint d’Alzheimer. Christophe Duturon réalise son premier long-métrage échappant aux pièges de l’adaptation d’une bande dessinée au grand écran. Il reste fidèle à plus de quatre-vingt-dix pourcents au scénario original de la BD tout en y incluant un nouveau personnage clef pour cette aventure. La sauce prend toute sa saveur, les différents acteurs ayant réellement pris plaisir à jouer ensemble cette comédie.
© Lupano –Cauuet –Dargaud.
À ne surtout pas louper lors de sa sortie le 22 août 2018.
Haubruge Alain
La bande annonce :
" Tamara est prête pour la grande aventure à Paris. Elle laisse derrière elle le cocon douillet de la maison familiale pour rejoindre une colocation et poursuivre ses études avec sa meilleure amie Sam. Seule ombre au tableau, et pas des moindres, l'un des colocataires n'est autre que son ex petit-ami Diégo. Cela fait maintenant deux ans qu'ils se sont séparés et de l'eau a coulé sous les ponts. Mais quand même... Peu importe, Tamara est bien décidée à profiter de sa nouvelle vie et des opportunités qu'elle lui offre. Comme James, ce mec parfait qu'on voit partout, qui sait tout faire et qui est beau comme un Dieu. Encore va-t-il falloir devenir une it-girl et se faire remarquer ! Tamara commence alors une transformation pour être l'élue du cœur du beau James tout en tentant d'ignorer Diégo."
Seconde adaptation des aventures de Tamara (série éditée aux Éditions Dupuis par Zidrou & Christian Darasse), Alexandre Castagnetti (réalisateur) nous plonge dans l’ambiance des comédies adolescentes. Héloïse Martin est extraordinaire pour la reprise de ce rôle qu’elle maitrise totalement.
© Héloïse Martin – Noémie Chicheportiche
On retrouve le casting du premier film sorti en 2016 (Héloïse Martin, Rayane Bensetti, Sylvie Testu et Jimmy Labeeu) auquel on a ajouté Manon Azem (Élodie la petite amie de Diégo) et Annie Cordy (Rose, la voisine improbable) jouant le rôle de ciment intergénérationnel.
© Annie Cordy
L’humour est au rendez-vous de cette seconde partie qui voit notre Tamara provinciale débarqué à Paris pour suivre les cours à la Sorbonne.
© Héloïse Martin – Rayane Bensetti
Cette dernière va devoir apprendre à cohabiter avec Diégo, son ex petit ami. Vont-ils résister l’un à l’autre ? Leurs sentiments sont-ils toujours présents ? La réponse dès ce 4 juillet 2018 !
Haubruge Alain
La bande annonce du film:
Gaston Lagaffe est un film réalisé par Pierre-François Martin-Laval avec Théo Fernandez, Pierre-François Martin-Laval.
Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la bande dessinée Gaston d'André Franquin
Synopsis : Retrouvez Gaston, Prunelle, Mademoiselle Jeanne, Longtarin et le redoutable Monsieur De Mesmaeker.
Chat, mouette, vache, gaffophone, inventions délirantes et catastrophes à gogo seront au rendez-vous des aventures de notre bricoleur de génie qui ne pense qu'à faire le bien autour de lui.
M'enfin!
Sortie le 4 avril au cinéma.
Découvrez ci-dessous la première bande-annonce :
Alors que la famille de Boule mène une vie agréable et heureuse, le quotidien bascule le jour où Pierre Roba (dessinateur reconnu) voit son travail rejeté par la nouvelle éditrice de ses bandes dessinées, une femme bourrue et acariâtre. Cette dernière trouve dans le bonheur vécu par la petite tribu, une grosse panne d’inspiration et de créativité pour le dessinateur. Le père rentre à son domicile avec la ferme intention de réveiller sa famille de ce bonheur en générant un grand nombre de « bêtises ».
C’est le point de départ du film Boule et Bill 2, une comédie qui nous présente un Boule semblable à tous les enfants de son âge accompagné de Bill, son fidèle compagnon. Tout fonctionnait sans problème dans le meilleur des mondes jusqu’à l’arrivée de Wilfried dans la classe fréquentée par Boule. Non seulement Wilfried attire l’attention de tous ses condisciples mais en plus il séduit la jolie Charlotte, une fille qui suit les cours de piano à domicile chez les Roba et dont Boule est secrètement amoureux.
Réalisé par Pascal Bourdiaux, scénarisé par Benjamin Guedj d’après l’œuvre de Roba, Boule et Bill 2 est la suite du premier film d'Alexandre Charlot et de Franck Magnier sorti en 2013. Franck Dubos reprend son rôle de Pierre Roba alors que l’on découvre dans la distribution l’arrivée de Mathilde Seigner dans le rôle de Carine Roba et de Charlie Lengendries reprenant le rôle de Boule Roba à Charles Crombez devenu trop grand pour interpréter ce dernier. La voix de Bill est assurée comme dans le premier film par l’humoriste et comédien Manu Payet. Le film a été tourné en juin dernier dans l’agglomération bruxelloise dans un environnement stylisé années 70.
La sortie de cette comédie franco-belge est prévue le 5 avril 2017 en Belgique et le 12 avril dans les salles françaises.
Cannes Classics, organisme chargé de restaurer les films et de les faire découvrir ou re-découvrir au grand public. Structure souple à la belle programmation encore cette année à Cannes, avec des hommages à Orson Welles ou aux frères Lumière. Retour donc sur la notion de restauration de films, de longs métrages ou de documentaire patrimoine...Rencontre aussi avec un vrai passionné de BD et des adaptations BD au cinéma, qui font oeuvre aussi de patrimoine et de classicisme.
Racontez-nous la genèse de Cannes Classics?
En 2004, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, anticipe la transformation du support film au numérique, de la pellicule au DCP (énorme disque dur contenant désormais les films) que le cinéma est en train de vivre et, fort de sens historique, crée cette section dédiée au cinéma de patrimoine, au documentaires sur le cinéma et aux hommages.
Votre parcours initial et professionnel? Et vous êtes combien à Cannes Classics?
Eh bien, j'ai fait des études d'anglais, ce qui m'est extrêmement utile au quotidien, avant de travailler pour différents festivals de cinéma. Thierry Frémaux travaille seul à son programme puis je viens le rejoindre quelques mois avant le festival et une équipe de huit personnes--à qui je tire mon chapeau car se greffer sur un événement comme le nôtre nécessite grande souplesse, force adaptation et endurance--se constitue à Cannes même.
Qui fait la sélection des films à Cannes Classics?
Thierry Frémaux, à la recherche de la variété, des pépites, des équilibres géographiques, des grands classiques et des monstres sacrés du cinéma.
Pour vous, restaurer des films, c'est d'abord restaurer de la pellicule argentique?
Restaurer, c'est redonner vie à des chefs-d'oeuvre en leur ouvrant une porte vers le futur, à l'image de l'hommage Lumière qui a eu lieu cette année à Cannes pour fêter les 120 ans du cinématographe. La pellicule offre une chaleur époustouflante mais, à titre personnel, j'apprécie tout particulièrement la beauté du numérique et la précision du son des films qu'on nous soumet.
Parlez-nous de la sélection 2015 à Cannes Classics.
Nous avons une sélection de documentaires cinéma d'une qualité réellement impressionnante, à l'image de Hitchcock-Truffaut sur la genèse de ce livre auquel tout amateur de cinéma se réfère ou Steve McQueen : The Man & Le Mans, témoignage bouleversant du fils de Steve McQueen, tournage de film incroyable et ode à l'automobile. Ou bien Jag Ar Ingrid, ou comment Ingrid Bergman filmait tout, les siens, pour donner encore plus de sens à sa vie de femme moderne. Côté français, Panique de Duvivier avec le toujours génial et inquiétant Michel Simon, Marius sauvé et Ascenseur pour l'échafaud au son parfait. L'Asie arrive en force avec le Japon, grande nation de cinéma : un Mizoguchi sensible, un Fukazaku terrible, Taïwan et le premier film en mandarin dans l'histoire de Cannes, Jancso, le centenaire de Welles, Costa-Gavras en invité d'honneur et Z. Beaucoup de films politiques, poétiques tels Sur de Fernando Solanas et saisissants comme La Historia Oficial de Luis Puenzo.
Que pensez-vous du documentaire "la légende de la Palme d'Or" d'Alexis Veller? Et de l'incroyable film de Miklos Jancso "les Sans-espoirs"?
Alexis Veller a su saisir des moments de forte intensité et intimité de la part d'artistes de grand renom tout en rendant toute leur place aux ouvriers qui fabriquent cet objet si convoité. Les Sans-espoir fut un choc, un brûlot contre l'oppression dans une salle comme la nôtre m'a saisi. La maîtrise du cadre et la précision des différents niveaux dans un même plan me font beaucoup réfléchir au cinéma contemporain car la mise en perspective que permet Cannes Classics en regardant vers le passé donne un bel éclairage sur le cinéma d'aujourd'hui.
A Cannes Classics, vous êtes amenés à collaborer avec d'autres structures institutionnelles, scolaires, universitaires...quelles sont-elles?
Des institutions comme la Cinémathèque ou l'association Cannes Cinéphiles avec lesquelles nous entretenons d'excellents rapports nous apportent proposition et spectateurs que nous chérissons car ils sont les premiers passeurs de notre travail. Le CNC, les Archives françaises du film de Bois d'Arcy et puis celles du monde entier, comme la cinémathèque portugaise qui présentera la seule copie du film posthume de Manoel de Oliveira, réalisateur décécé le 2 avril qui y avait déposé son film en 1982. Une histoire incroyable que l'on hâte de montrer ! Et il y a tous les professionnels tels les détenteurs de catalogue, les studios, maisons de production, ayants-droit, laboratoires, vendeurs avec lesquels nous échangeons.
Comment définiriez-vous un film-patrimoine? Quels en sont les critères?
Un film qui a trouvé sa place dans l'histoire du cinéma, la trouvera ou la retrouvera. Cette notion large permet de montrer une grande variété de longs métrages, de la comédie comme le film russe de Klimov Welcome or No Trespassing que nous programmons cette année ou Insiang, drame philippin puissant, premier film à être présenté à Cannes en 1976.
Que pensez-vous du dernier coup de gueule de Bertrand Tavernier lors de la projection "Lumière"(cf lienhttp://www.non-stop-people.com/actu/cinema/festival-de-cannes-lenorme-coup-de-gueule-de-bertrand-tavernier-79694)?
Etait-il justifié pour ce type d'événement?
Il est bien évidemment que nous apportons notre soutien à tous ceux qui se battent au quotidien pour le cinéma.
Avec ce lien (cf http://www.lefigaro.fr/cinema/2012/11/29/03002-20121129ARTFIG00371-martin-scorsese-sauveur-de-films.php), peut-on soutenir que vous faites le même travail que Martin Scorsese et sa Fondation, à savoir restaurer et sauver des films de l'oubli?
The Film Foundation de Martin Scorsese est né à Cannes et le Festival montre tous les ans des films du World Cinema Project, qui sauve des œuvres impérissables de l'oubli ou de la dégradation, comme par exemple La Noire de... de Ousmane Sembène. Nous travaillons main dans la main afin de redonner la plus belle exposition en salle à de nombreuses raretés.
Auriez-vous justement, comme les Fondations américaines, besoin de mécènes ou de sponsors privés pour mieux réaliser vos missions?
Notre travail, c'est de choisir et de montrer ce qui se fait de mieux en matière de restauration. De tout construire pour nos accrédités.
Avez-vous le temps de voir, pendant le Festival, des films en compétition? Ou dans d'autres sélections?
Le travail m'accapare à 200% et c'est aux festivaliers de profiter des plus belles conditions de projection de film au monde au Palais des Festivals. Puis d'en parler, de les acheter, de les diffuser et d'en restaurer toujours plus !
Vos derniers coups de coeur en BD? Albums, séries BD ou auteurs...
The Walking Dead m'a scotché : un tel déferlement de violence graphique me paraît impensable sur grand écran !
Que pensez-vous, de manière générale, des adaptations BD au cinéma? Sont-elles de qualité pour vous?
Toujours difficile de généraliser : Watchmen m'a transporté au-delà de l'entendement et Captain America m'a paru historiquement et visuellement très bon. Une création originale que j'ai adorée ces dernières années, Super de James Gunn. Bon sang, quel film ! Polar, film de super-héros, manga live, drame social et personnel--la meilleure relecture d'une BD qui n'existe pas !
"Pulp fiction"(1994) de Quentin Tarantino, une adaptation cinéma parfaite des pulps américains?
Un classique immédiat, une Palme d'or !
Propos recueuillis par Dominique Vergnes.
Drew Goddard sera aux commandes du reboot de « Spider-Man » intitulé "Spectacular Spiderman".
Marvel est actuellement au travail sur le film et compte produir une toute nouvelle trilogie de films en collaboration avec Sony.
Les films Spider-Man tels que Venom voire un spin-off sur des personnages féminins sont abandonnés. Les Sinistres Six par Goddard seront probablement intégré dans le reboot.
D'après les rumeurs, Spider-Man apparaîtra d’abord dans Captain America 3 Civil War et se retrouvera ensuite confronté à Iron Man dans le reboot susnommé. Spiderman serait sollicité par une audition dans le but de rejoindre les Avengers.
Enfin, concernant le casting, malgré de nombreuses rumeurs (Dylan O’Brien, Josh Hutcherson…), une source rapporte que rien ne sera décidé et annoncé avant plusieurs mois.
La date de tournage du reboot Spider-Man est fixé à la mi-2016 pour une sortie le 28 juillet 2017.
Comme convenu l'an dernier, c'est Panini Comics qui éditera le nouvel Univers Etendu de la saga. Delcourt conserve les sorties "Légendes"
Panini propose également une offrfe magazine diversifiée pour que chaque génération de fans.
D'après le site Panini :
"Le Star Wars Insider français ne sera pas qu'une simple traduction de sa version américaine. En effet une partie sera spécialement conçue pour la France afin d'être en meilleure adéquation avec le public. Cette partie du magazine verra également la contribution d'une personnalité bien connue des fans français !
Le premier numéro ne sera pas l'adaptation d'un numéro US en particulier mais proposera un contenu venant des plusieurs numéros récents.
Il n'y aura pas d'offre d'abonnement tout de suite mais il n'est pas impossible que cela change dans l'avenir. Wait and see !
Le magazine Lego sera avant tout destiné au jeune public. Mais il devrait également attirer les collectionneurs puisque chaque numéro sera accompagné de Lego !"
Nantes, seconde capitale culturelle française? En tous les cas, elle s'en rapproche petit-à-petit avec des salles de spectacle ou lieux culturels comme "l'Olympic", "La Fabrique" ou même "le voyage à Nantes". Rencontre donc avec Patrick Gyger, directeur du Lieu Unique depuis 2011, un des hauts lieux du monde culturel nantais. Patrick Gyger, grand connaisseur de l'artiste suisse HR Giger, personnage à la confluence du protopunk, du design, du graphisme ou de l'illustration cinéma. HR Giger dont un hommage appuyé fut rendu au dernier fest ival des Utopiales 2014, avec un documentaire retraçant sa brillante carrière et une rediffusion du premier "Alien".
Comme vous le déclariez aux Utopiales, H.R. Giger, en tant qu'artiste suisse, dérangeait profondément, surtout dans son pays d'origine ; pourquoi selon vous ?
Je pense que c’est en premier lieu lié aux thèmes abordés par HR Giger et sa manière de les interpréter: érotisme ésotérique, occultisme déviant, ironie macabre, abysses citadines, altérités tentatrices, noirceurs éclairantes… Ce ne sont évidemment pas les sujets les plus simples à accepter pour un milieu d’art contemporain, non pas tant pour leur nature sensée être choquante (pour le grand public, peut-être, et encore c’est discutable), que par leur réappropriation de certains sujets de culture « underground », de Lovecraft à Aleister Crowley, par l’intérêt de HR Giger pour des formes peu connues de culture « populaire ». C’est d’ailleurs ce qui le fait être adopté rapidement par un large public en-dehors des milieux d’art plastique (musique, etc.). Les milieux de l’art contemporain, auxquels il est lié un temps (il a beaucoup vendu en galerie et à des musées dans les années 1970), se détourneront donc de lui, surtout lorsqu’il commence à avoir une visibilité importante, entre le succès de ses publications et son Oscar à Hollywood… C’est toute l’ambiguïté de l’oeuvre de cet artiste: il a été accepté par une large frange du public malgré des oeuvres réputées « offensantes » parfois et un certain dedain d’une partie de l’intelligentsia.
Quelles sont les pressions et critiques que vous avez subies pendant la période d'exposition de cet auteur pourtant suisse dans votre "Maison d'ailleurs"? Et que retenez-vous du personnage et de l'artiste suisse H.R Giger ?
C’est en 1995, avant mon arrivée à la Maison d’Ailleurs, que s’est tenue une exposition Giger. C’est plutôt l’image de l’exposition qui a été mal reçue, et non l’exposition elle-même. L’affiche, reproduisant l’un des « Baphomet » a été vue par ceux qui ne connaissent pas l’oeuvre. Hors contexte, certaines réactions ont été assez vives apparemment, et une statue devant le musée était régulièrement recouverte d’inscriptions dénonçant l’artiste… Tout ceci n’a pas aidé un musée qui a l’époque cherchait sa place dans la petite ville d’Yverdon-les-Bains. Lorsque j’étais au musée, il y avait une petite salle permanente dédiée à Giger, mais il a ensuite récupéré ses oeuvres à l’ouverture de son propre musée à Gruyères.
Quant à HR Giger lui-même, c’était un homme gentil, introverti et rêveur. Il m’a toujours accueilli avec chaleur chez lui, et il était connu pour sa générosité. Sans doute était-il loin de l’image que peuvent se faire ceux qui l’imaginent à travers son oeuvre. Quant à l’artiste, sa place dans l’histoire de l’art reste encore largement à écrire, mais elle me paraît centrale, entre art visionnaire, réalisme fantastique et proto cyberpunk…
D'après vous, faire connaître et exposer de la SF, est-ce facile? Avez-vous rencontré avant tout incompréhensions ou hostilités? Que ce soit pour votre période suisse ou même aux Utopiales à Nantes...
Faire connaître ou exposer la SF est devenu beaucoup plus facile depuis quelques années, maintenant que la culture « geek » a droit de cité à peu près partout (pour des raisons qu’il est un peu long à analyser ici). Pour moi qui ai été nourri à Lovecraft, Howard ou Silverberg, il était inconcevable il y a 20 ans que les séries les plus vues soient Games of Thrones ou The Walking Dead, et que les films de super-héros ou Le Hobbit soient au top du box office. Donc, si on expose Star Wars aujourd’hui, on est en territoire de connaissance et il n’y a pas grand risque; il n’y a pas non plus à mon sens grand intérêt à le faire. Une nouvelle fois, ce serait confondre la SF et l’image de la SF. Le domaine de la « conjecture romanesque rationnelle », comme l’a défini Pierre Versins, fondateur de la Maison d’Ailleurs, pousse à l’exploration permanente, à la remise en question des paradigmes en place, à la redéfinition de ce qui est acceptable, de bon goût, ou de l’accessible au plus grand nombre – ce qu’a pu faire HR Giger. Quand on s’engage dans ces voies-là, on peut se heurter parfois à l’incompréhension, mais c’est le rôle des institutions culturelles que d’amener le public vers des formes artistiques complexes; sinon, autant organiser des expositions dans les centres commerciaux. Au lieu unique, nous tentons d’être au plus proche des questions conjecturales et tentons d’interroger le monde qui nous entoure par l’extrapolation poétique, tout en gardant un pied dans le politique. Cette perspective est parfois considérée comme « difficile » mais nous faisons de sorte de ne jamais être excluants.
Comme pour Gilles Ciment, en tant que directeur de musée, vous avez dû concilier impératifs administratifs et aspects créatifs, ce fut un rude combat pour imposer vos choix ?
Lorsque je suis devenu directeur de la Maison d’Ailleurs en 1999, le musée était fermé et n’avait plus de direction depuis trois ans. Le chantier était imposant, et il a beaucoup fallu reconstruire: l’adhésion locale, les collections, une crédibilité artistique, les partenariats scientifiques, la présence internationale. Plus que cette dichotomie administration/création, il y a ce travail de fond, souvent invisible, qui dépasse largement le fait de réaliser des expositions. Mais entre les projets avec l’Agence Spatiale Européenne, l’augmentation substantielle des collections (avec de nouveaux lieux de stockage), l’ouverture de l’Espace Jules Verne, des propositions poétiques (comme l’envoi d’un manuscrit de Verne dans l’espace, ou la rétrospective Ken Rinaldo), la rénovation quasi intégrale du musée, et la pose de principaux jalons pour une exposition permanente, le combat a plutôt pris la forme d’une course d’endurance, puisque stabiliser le musée a pris une bonne décennie.
D'après la conférence sur la naissance des Utopiales (cf lien Utopiales 2014 : Avoir 16 ans pour un festival : d'Utopia aux Utopiales), être directeur artistique de ce festival ne fut pas un long fleuve tranquille? Que retenez-vous de cette expérience ?
Le projet du festival est né à Poitiers en 1998 et a été « importé » à Nantes en 2000, avec tous les problèmes qui se sont posés en lien à cet enracinement dans un terreau local pas toujours réceptif. Le nombre de partenaires (libraires, Ville, Cité des Congrès,…) était important et tous ne souhaitent pas la même chose, entre un festival de prestige, une manifestation internationale, une convention de fans… Et le fondateur du festival Bruno della Chiesa a décidé de passer la main dès 2001. Il a donc fallu faire un numéro de jonglage assez épuisant entre tout ce petit monde - avec un milieu de la SF française qui voyait un festival grand public avec suspicion, comme si nous les dépossédions de leur spécificité. Je retiens du festival des prises de risques parfois payantes, un jeu d’équilibrisme entre faire venir du public et être exigeant, de belles incompréhensions (faire découvrir un groupe expérimental allemand à Terry Pratchett était assez drôle), des films décalés (j’y ai découvert le magistral Eugène Green), et surtout des auteurs incroyables. Après quelques éditions j’avais vu tous ceux que je souhaitais rencontrer dans le domaine ou presque: Moorcock, Shepard, Spinrad, Jeter, Delany, Silverberg, Léourier, Ligny… et beaucoup d’autres.
Gilles Ciment, dans un entretien à BDBest, déclarait qu'être directeur de musée, c'est être à la fois libraire, directeur de cinéma, représentant international, collectionneur, archiviste, gestionnaire...tout ces divers métiers, vous les avez effectivement exercés ? Ou appris sur le tas ?
Il faut être un peu tout ça en effet, mais pour le bien d’une institution. J’ai été collectionneur et j’ai cessé de l’être en devenant directeur de musée, ça me paraissait incompatible. J’ai donc gardé cette « fièvre » pour le lieu que je dirigeais. J’ai également été libraire un temps, au siècle passé… Les questions d’archives, de muséologie, d’exposition, c’est mon parcours universitaire qui m’y a confrontées. Pour le reste, j’avais l’avantage de la jeunesse, donc je m’y suis plongé sans y penser à deux fois.
L'exemple de Gilles Ciment nous montre qu'en tant qu'ancien directeur le CIBD à Angoulême, vous devez vous entendre ou avoir l'obligation de bien coopérer avec le pouvoir politique local? Ce fut le cas pour vos postes précédents, en Suisse notamment? Ou même actuellement au LU à Nantes ?
C’est évidement essentiel. Mais il me semble c’est plus important encore en France qu’en Suisse. En Suisse, le système politique entretien une forme de consensus qui ne lie pas vraiment les institutions à un parti ou à un maire, par exemple. Les politiques culturelles (quand elles existent) sont modérées. En France, une alternance politique signifie beaucoup plus souvent une alternance à la tête de certaines institutions phares. Quoi qu’il en soit, il s’agit pour moi de coopérer avec le pouvoir politique local, car je pense que les institutions culturelles sont également au service des populations et des artistes locaux. De plus, si nous travaillons avec les politiques et les autres acteurs culturels de la région, l’impact de nos actions s’en trouve évidemment renforcé. Evidemment, il ne s’agit pas de tomber dans la servilité, mais de garder son indépendance de programmation, de ton, etc. Mais je n’ai jamais été inquiété de ce côté-là. Et enfin, au-delà du travail au niveau local, il faut évidemment tisser un vaste réseau international…
En tant que directeur d'un lieu culturel, vous avez apporté votre soutien aux intermittents du spectacle afin de sauver leur régime d'indemnisation chômage, voyez-vous un lien entre les combats du SNAC-BD, des dessinateurs BD et ceux des intermittents du spectacle? En gros, sauver la culture française...
Plus que la culture française dans son ensemble (dont le « sauvetage » ou non est un vaste et complexe terrain sur lequel je ne m’aventurerais pas ici), il s’agit ici de reconnaître un statut spécifique à la profession d’artiste et de la préservation du régime de l’intermittence. Ce sont donc des combats parallèles mais essentiels, qui ont pour but de soutenir ceux qui sont les véritables créateurs du domaine culturel. Les éditeurs, les institutions, les théâtres, les musées… ne viennent que loin dans la chaîne qui relie artistes et public. Mais sans les créateurs, rien n’est possible.
Vous êtes actuellement directeur du LU à la place Jean Blaise depuis 2011 ; Jean Blaise dont la gestion culturelle, financière du "Voyage à Nantes" fut sujet à polémique lors des dernières élections municipales à Nantes, surtout par les candidats de l'opposition. Subissez-vous le même genre de critiques ou d'attaques dans l'organisation du LU ?
J’en suis préservé jusqu’à présent, il me semble. En 2011, il y a eu un rapport de la Chambre Régionale des Comptes mais il n’a pas relevé de problèmes majeurs et il s’intéresse à la période avant mon arrivée. Le problème principal aujourd’hui c’est la tyrannie du « populaire »; certains jugent la réussite des projets au nombre de personnes qui s’y intéressent. C’est non seulement erroné mais également dangereux. (Je suis intervenu à ce propos ici: http://www.ouest-france.fr/entretien-patrick-gyger-et-la-belle-energie-du-lieu-unique-3056531). Mais cette question ne touche pas spécifiquement le lieu unique, mais l’ensemble des acteurs culturels en France, et au-delà.
Interview © Dominique Vergnes 2014-2015
Liens sur des conférences des Utopiales 2014 à Nantes, pour visualiser Patrick Gyger et comprendre HR GIGER et les Utopiales 2014 : https://www.youtube.com/watch?v=w2WJfpGotI4 et https://www.youtube.com/watch?v=Ehr2D_OEvhw
Après presque vingt ans d’une collaboration sur!l’univers créé par George Lucas,The Walt Disney Company France, propriétaire de Lucasfilm, renouvelle sa confiance aux Editions Delcourt sur plusieurs gammes de bandes dessinées diffusées en librairie et au format!numérique.
Les 156 albums Star Wars figurant au catalogue, ainsi que les suites de séries à paraître, continueront d’être exploités sous le label Star Wars Legends.
Seront également publiés de nouveaux albums BD de contenus déjà parus dans le bimestriel Star Wars Comics Magazine.
The Walt Disney Company confie à l'éditeur la lice"nce Star Wars Rebels dont le dessin animé est actuellement en court de diffusion.
Une publication de 25 nouveautés par an est programmée jusqu'en 2017.
Sortie le 17 décembre dans les salles de Benoît Brisefer "Les Taxis Rouges"
L’histoire du film
À première vue, rien ne distingue Benoît Brisefer (Léopold Huet), 10 ans, des autres petits garçons de son âge. Pourtant, Benoît est doué d'une force étonnante! Tous les brigands qu'il croise sur son chemin en sont pour leurs frais. Mais hélas, personne n'est parfait... Dès qu'il s'enrhume, Benoît perd ses extraordinaires aptitudes physiques. Aussi n'enlève-t-il jamais l'écharpe de laine qu'il porte autour du cou !
Courageux et très volontaire, il n’hésite pas une seconde à passer à l’action pour défendre ses amis. Aussi, lorsque Poilonez (Jean Reno) - un escroc notoire - et sa bande de malfrats s’en prennent à Mr Dussiflard (Gérard Jugnot), son ami chauffeur de taxi, Benoît met tout en œuvre pour déjouer leurs plans…
À propos de PEYO, le créateur de Benoît Brisefer
Pierre Culliford, alias Peyo, naît à Bruxelles en 1928. À travers un univers foisonnant d’imagination et des personnages hors norme aux valeurs positives, il va s’imposer comme l’un des maîtres de la bande dessinée, couronné par un incroyable succès populaire mais aussi critique.
Obligé de subvenir à ses besoins dès son adolescence, Peyo est d’abord projectionniste dans un cinéma, puis travaille brièvement au sein d’un petit studio de dessins animés. Lorsque le studio ferme ses portes, il décide de se lancer dans la bande dessinée en plaçant notamment des planches comme celles de Poussy, qui paraît dans le grand quotidien belge Le Soir.
Au début des années 1950, Peyo entre au mythique journal Spirou avec les personnages de Johan et Pirlouit qui vont faire de lui l’un des piliers de l’hebdomadaire. En 1958, il crée au sein de leurs aventures des petits êtres bleus qu’il nomme les Schtroumpfs et qui lui vaudront le succès planétaire que l’on connaît.
En 1960, Peyo imagine Benoît Brisefer, un petit garçon doté d’une force extraordinaire. Initialement conçu pour le journal Le Soir, le personnage va tellement plaire à l’éditeur Charles Dupuis que celui-ci va tout de suite vouloir l’intégrer au sein même de Spirou. Le premier album de ses aventures à être publié sera « Les Taxis Rouges ».
Parallèlement à ce nouveau succès en bande dessinée, les œuvres de Peyo prennent vie à la télévision et au cinéma où de nombreuses adaptations, notamment des Schtroumpfs, sont produites.
Depuis le 24 décembre 1992, date de sa disparition, la famille de Peyo et ses collaborateurs poursuivent son œuvre dans le même esprit d’humour et de créativité.
©BD-Best v3.5 / 2025 |