En images et en bulles
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Maxi humour au Moyen-Age.    Les folles aventures de Gibus 2 – Fantôme et sorcière

 

"-Salut Pa' ! Ça avance, le dressage de Dratar ?

-Halalala ! J'essaie de lui grimper dessus… Pas facile ! Il est fougueux ! Mais bon ! Je ne désespère pas de l'avoir dressé pour la prochaine bataille ! Au boulot !

-Hein ?! Quoi ? Notre petit Dratar à la guerre ?!

-Evidemment ! Un dragon dans son camp, c'est inestimable !"

 

 

 

 

 


                Les Puygras sont de retour. Enfin, nous sommes de retour chez eux, dans leur seigneurie, en plein Moyen-Âge, entre Chinon et Loudun. Nous allons donc, à leurs côtés, nous instruire à l’école, combattre l’Anglois, taquiner la sorcière et côtoyer ectoplasme et dragon. C’est parti pour une douzaine d’aventures au cœur de l’Histoire… avec humour, qu’on se le dise !

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Drogon de Puygras, Seigneur et accessoirement père de Gibus, n’a pas l’intention de perdre la prochaine bataille. Il dresse donc Dratar le dragon pour la guerre, ce qui n’est pas du tout du goût de Gibus qui ne souhaite pas qu’il arrive du mal à son animal de compagnie. L’histoire suivante est étonnamment d’actualité. Il y est question d’uniforme au collège. Mais notre gouvernement qui veut l’instaurer à l’école primaire n’a pas eu la même bonne idée que le directeur du collège de Gibus, à savoir demander aux élèves d’imaginer un costume. Ça aurait été plus fun. Pour pallier aux problèmes de vue de Brunissende, son frère va faire appel à la sorcière Prédestine. Pas sûr qu’elle soit d’un grand secours. Plus efficace sera le fantôme Méheu pour déchiffrer des écritures sur une vieille pierre découverte par Gibus.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Par trois fois, la famille Puygras va goûter de l’Anglois. Et ce n’est pas facile à digérer, surtout quand ils prennent possession du château familial et qu’il faut trouver des stratagèmes pour les en chasser. En effet, Drogon a capitulé devant le Général Mac Console. Son « chez moi » devient chez lui au grand dam du reste de la famille. Rassurez-vous, ça durera moins longtemps que la guerre de cent ans. Ils se retrouveront tous à la plage, au camp de vacances Les cocotiers, pour des joutes qui vont raviver leur rivalité. Les hostilités atteindront leur climax lorsque les anglois réclameront une rançon aux Puygras contre la libération de Mémé, qui se prend pour le Chevalier Noir depuis qu’elle est tombée sur la tête.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                D’autres aventures émaillent cet opus poilant signé Olivier Lhote et Sylvain Frécon, dignes descendants de la meilleure époque Dupuis. Peyo et Franquin auraient adoré.

                Les folles aventures de Gibus démontrent que l’âge d’or de la BD où les auteurs savaient allier humour et aventure avec maestria n’a pas disparu. Salvateur. On rêverait à présent de voir les personnages dans une grande histoire de longue haleine.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les folles aventures de Gibus

Tome : 2 – Fantôme et sorcière

Genre : Humour moyenâgeux

Scénario : Olivier Lhote

Dessins & Couleurs : Sylvain Frécon

Éditeur : BD Kids

ISBN : 9791036369704

Nombre de pages : 128

Prix : 11,50 €


 

 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


La bonne aventure.   Kernok le pirate

 

"-Dis-moi ce que tu veux.

-Savoir le passé et l'avenir, ma digne mère. Rien que ça. Ce qui est aussi possible que de filer dix nœuds, le vent debout !

-Ta main !

-Sottises que tout cela ! Je ne crois qu'à la lame demon poignard, ou à l'amorce de mon pistolet… Et quand je dis à mon ennemi qu'il va mourir, le fer ou le plomb accomplissent mieux ma prédiction que toutes les…

-Silence !"

 

 

 

 

 


Une nuit de Novembre, sombre et froide. Kernok le pirate ne croit pas à ces sorcelleries qui le faisaient frissonner dans son enfance. S'il vient se faire prédire la bonne aventure avant de prendre la mer, c'est sa compagne Mélie qui le lui a demandé. Pourtant, Kernok tremble déjà. La vieille lui prédit treize jours à vivre. Treize jours et son âme sera à Teus's. Elle ne prévoit pas mieux pour sa compagne. Un rocher noir sera leur lit nuptial avec les lames de l'océan pour rideaux et les cris de corbeaux pour chant de noces. Ça ne va pas empêcher le pirate de prendre le large à bord de l'épervier, son fameux brick, attendu par son fidèle second maître Zéli. La chasse aux trois-mâts marchands peut débuter, à moins que l'on ne croise un vaisseau anglais.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Kernok est un pirate sanguinaire mais sensible. A l'apparence d'une tête brûlée, il n'en reste pas moins humain et a ses failles. Quand il rencontre la voyante, la terreur des mers redevient un petit garçon qui ne peut cacher la trouille qu'il a à l'annonce de la madame Irma. Kernok est amoureux, amoureux fou de Mélie. Et c'est réciproque. Elle aurait tout donné pour lui. Il l'aime avec passion, à en crever de jalousie jusqu'à l'extrême. Enfin, Kernok est fédérateur. Son équipage est cosmopolite. Il est constitué de matelots recueillis dans tous les coins du globe : français, russes, égyptiens, américains chinois,… Le chef d'équipage a réussi l'exploit de créer une unité entre eux. Ensemble, ils écument les mers. La prophétie fatidique se réalisera-t-elle ou bien la voyante n'est-elle qu'un charlatan ?

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Frédéric Brrémaud adapte le roman d'Eugène Sue. Avec Kernok le pirate, l'auteur des mystères de Paris s'adressait à de plus jeunes lecteurs, pour un récit épique qui fait aujourd'hui figure de classique. Sue y mêle aventure, action, romance, mais aussi humour. Avec cette transposition très fidèle, avec de nombreux récitatifs laissant la narration à Eugène Sue lui-même, Brrémaud démontre comment, en 1830, le romancier feuilletoniste était aux avant-gardes d'un poly-genres intergénérationnel.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Alessandro Corbettini livre son premier album en lavis de gris. Le choix pourrait être discutable, tellement on aurait eu envie de découvrir certaines scènes en couleurs. C'est peut-être pour fondre la violence dans les combats. Corbettini a un avenir prometteur devant lui tant il explose de talent dans des scènes navales tout ce qu'il y a de plus complexe à représenter.

Bien que le scénario soit librement adapté du roman d'origine, Brrémaud et Corbettini rendent hommage avec fidélité à Eugène Sue, raconteur d'histoires, qui aurait certainement touché à la bande dessinée si elle avait existé à son époque.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Kernok le pirate

Genre : Piraterie

Scénario : Frédéric Brrémaud

D'après : Eugène Sue

Dessins & Niveaux de gris : Alessandro Corbettini

Éditeur : Glénat

Collection : Treize étrange

ISBN : 9782344057629

Nombre de pages : 96

Prix : 17,50 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


150 ans de BD outre-Pyrénées.    Histoire de la bande dessinée espagnole

 

"C’est bien la vitalité de cette bande dessinée espagnole qui est à l’origine de l’intérêt du monde franco-belge pour sa production. Mais, paradoxalement, ce sont ses fragilités, structurelles pour les unes, contextuelles pour les autres, qui expliquent aussi bien cette présence si affirmée de cette école tant en France qu’ailleurs. On en conviendra, l’Espagne est un pays à forte tradition bédéesque, par ailleurs très sensible aux mouvances de l’Histoire. Malgré les bouleversements, transformations et mutations, certaines constantes transcendent cependant les époques." (Viviane Alary)

 

 

 

 

 


A l’occasion du festival SoBD qui lui a consacré sa treizième édition, cinq spécialistes de la bande dessinée espagnole retracent 150 ans d’histoire du Neuvième Art dans leur pays. Au fil de l’Histoire avec un grand H, ils nous invitent à dérouler le temps depuis 1857 pour comprendre comment les événements ont façonné un art et ses auteurs et ce que la bande dessinée espagnole a apporté au reste du monde.

© PLG

Manuel Barrero, docteur en communication, rédige le premier chapitre, consacré aux origines, de 1857 à 1939. Comme dans d’autres pays, la BD est née dans la presse bourgeoise avant de pénétrer les milieux populaires. Quand on pense Espagne, il faut penser à pays hispanophones comme Cuba, alors colonie espagnole. La revue La Charanga accueille dès 1857 des BD, avec des cases non détourées sans bulles, des planches légendées signées Victor Patricio Landaluze, alias Bayaceto. En Espagne même, c’est en Catalogne que la presse illustrée commence à se développer. Barrero montre comment des précurseurs ont apporté chacun leur pierre à l’édifice. Au début du XXème siècle, la bande dessinée jusqu’alors plutôt satirique et politique laisse peu à peu place à l’humour. Des revues sont fondées. Bientôt, viendra le temps des Tebeos, publications imprimées essentiellement faites de BD, devant leur nom au magazine TBO né en 1917. En même temps, le public s’élargit. La BD intéresse toutes les classes sociales, publics de tous âges et tous sexes. Dans les années 30, la BD américaine débarque avec des auteurs comme Alex Raymond, Lee Falk ou Harold Foster.

© PLG

Antonio Altarriba, essayiste et scénariste, raconte la bande dessinée sous le régime franquiste de 1940 à 1975. contre toute attente, l’Espagne du Caudillo impose la BD comme le medium dominant. Le réalisme, les sentiments et l’humour se partagent les pages des magazines. Au milieu des années 60, six millions d’exemplaires de Tebeos sortent de presse chaque mois. A l’orée de ces années, Francisco Ibañez créé dans le magazine Pulgarcito édité par Bruguera les aventures de deux détectives privés. Mortadelo y Filemon versent dans le loufoque et la parodie. La série sera éphémèrement éditée en France par les éditions Mon Journal. Considéré comme plagiaire de Franquin, surtout pour sa série …, Ibañez ne sera injustement jamais reconnu de notre côté des Pyrénées. Au début des années 70, le roman-photo prend le pas sur une certaine BD sentimentale. La BD d’aventure ne parvient pas à se renouveler. Les revues humoristiques ne se vendent plus aussi bien qu’autrefois. En 1975, la mort de Franco va marquer un tournant. Place à l’underground et aux Comics.

© PLG

Historien de la bande dessinée, Antoni Guiral prend en charge les années 1975 à 1999, du magazine au comic book. Les premiers titres novateurs ont déjà commencé à paraître depuis quelques années avec des fascicules et magazines pour adultes, notamment dans le domaine de l’horreur. En 1977, les revues Totem et Trocla/Troya scandent le début d’une nouvelle ère, en parallèle au déclin des magazines d’humour. Alfonso Font, Carlos Gimenez, Victor Mora et bien d’autres débutent leurs carrières. Les rapports entre auteurs et éditeurs se professionnalisent. En 1979, c’est la création d’El Vibora, qui deviendra un magazine révolutionnaire, en ouvrant ses pages aux ténors de l’underground, à de nouveaux auteurs comme Daniel Torres ou Jaime Martin, ainsi qu’à des artistes européens et américains (Muñoz, Sampayo, Burns, Clowes, König, Mattioli, Liberatore, Swarte, Tardi, Spiegelman, pour n’en citer que quelques uns). 1980, Corben signe la couverture du premier numéro de Illustration + Comix international. 1981, c’est le premier salon de la BD de Barcelone. Dans la décennie, Antonio Hernandez Palacios fait du western et Carlos Gimenez raconte son enfance dans Paracuellos. Les magazines se multiplient, jusqu’à l’avènement du manga avec, comme en France, Akira et Dragon Ball, et du Comics, versions espagnoles, dont Torpedo par Bernet et Abuli et un digne représentant.

© PLG

Le dernier chapitre, signé Noelia Ibarra et Alvaro Pons, professeurs d’université, s’attache au nouveau visage des Tebeos au XXIème siècle. Le marché a changé. La société est en mutation. Les habitudes de consommation évoluent. Les thématiques abordées se développent. De nouvelles maisons d’éditions voient le jour, comme Bang ediciones, qui ouvre grandement ses bras vers le marché francophone avec des petites pépites comme SuperPatata signé Artur Laperla. En 2023, le fanzine espagnol Forn de Calç reçoit le prix de la BD alternative à Angoulême. Le webtoon se développe également avec notamment Hooky, par Meritxel Garcia, édité en France chez Dupuis. Les auteurs du chapitre concluent sur le paradoxe entre la richesse des productions et les difficultés rencontrées par leurs auteurs. Créativement, la bande dessinée espagnole est au sommet. Il lui faut réussir son ouverture inévitable vers le numérique.

© PLG

Quand on parle de BD européenne, on a trop souvent tendance à la limiter au franco-belge. Cette histoire de la bande dessinée espagnole, publiée dans l’excellente collection Mémoire Vive des éditions PLG, démontre l’importance que revêt celle-ci. La voici enfin réhabilitée. Passionnant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Histoire de la bande dessinée espagnole

Genre : Ouvrage d'étude

Auteurs : Manuel Barrero, Antonio Altarriba, Antoni Guiral, Noelia Ibarra & Alvaro Pons

Éditeur : PLG

Collection : Mémoire vive

ISBN : 9782917837559

Nombre de pages : 192

Prix : 15 €


 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


Echange de données.   Les omniscients 5 – Le second squelette

 

 

"-Je n'en peux plus de tout ce bruit ! Je veux quitter New-York ! Je veux partir… Je veux être celle qui se battra contre le représentant des iconoclastes !

-Ta motivation, c'est juste parce que le prochain défi se passera en dehors de New-York ?

-Non. C'est aussi parce que tout ce qui arrive à cette ville est de leur faute ! Je ne supporte plus ce qu'ils lui font ! Ils ont réussi à programmer sa destruction !"

 

 

 

 

 


Jessica est bien décidée à battre les iconoclastes à plate couture ! L'omnisciente veut leur clouer le bec, les humilier. La destruction des bâtiments de New-York sous prétexte de fouilles autour d'un savoir absolu ne peut plus durer. Les jeunes dieux tazmèdes Diego et Diana viennent de transmettre les conditions du nouveau défi imaginé par les vieux dieux. Le but est de cartographier les contours exacts du territoire de l'ancienne civilisation tazmède. Ce duel va opposer Jessica à Eduardo. Cependant, les dieux ont décidé de corser le défi en inversant leurs pouvoirs pour tester leurs capacités d'adaptation. A elle, la faculté de se mouvoir de façon très discrète et d'anticiper les déplacements des autres. A lui, le pouvoir de remonter vers des connaissances détenues par des petits groupes de personnes.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

C'est la quatrième manche du combat omniscients/iconoclastes. Ces derniers mènent deux à un. Si les omniscients perdent ce défi, l'échec sera scellé. La difficulté pour Jessica, c'est que, en plus d'hériter du pouvoir d'Eduardo, elle écope de son handicap : il est sourd et muet. Elle le devient donc. Côté politique, la présidente des Etats-Unis inscrit définitivement sa politique dans la mouvance tazmède. Après avoir offert la nationalité américaine à Diego, elle décide de contribuer aux fouilles en dégageant un important budget. Diego refuse de devenir un élément de récupération.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

Inscrit dans la suite directe du tome précédent "Affrontements", qu'il est indispensable d'avoir lu, ce "Second squelette" poursuit le duel entre les jeunes gens détenant le savoir absolu. Comme dans le tome précédent, les auteurs Renata Castellani et Vincent Dugomier glissent des préoccupations mystiques et politiques qui font de la série plus qu'une saga adolescente. Pour preuve l'opposition entre la Présidente et son adjoint : "Pour une fois que les gens se tournent vers une croyance basée sur la science et le savoir plutôt que sur du mysticisme, je ne trouve pas ça plus mal…", "?!... Je vous rappelle que vous avez prêté serment sur la Sainte Bible !", "Oh, vous savez comme moi qu'il ne s'agit là que d'une coutume pour rassurer. Rien dans la constitution n'y oblige un nouveau président." On voit là l'influence persistance de la religion sur le pouvoir. La couverture montre la tempête dans la tête de Jessica. Portant sur elle le poids du destin de son groupe, elle doit avancer contre vents et marées.

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

Sous couvert d'une aventure de jeunes, pas super-héros mais aux supers-pouvoirs, Les omniscients traite du passage de l'enfance à l'âge adulte, via l'adolescence, période de tous les questionnements, où l'on a l'envie d'influer sur la marche du monde qui ne tourne pas rond. Entre les lignes, Les omniscients est une série qui soulève des problématiques sociétales. Le prochain tome s'annonce comme une fin de cycle. On attend une impulsion dynamique qui relancera l'action.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les omniscients

Tome : 5 – Le second squelette

Genre : Thriller fantastique

Scénario : Vincent Dugomier

Dessins : Renata Castellani

Couleurs : Benoît Bekaert

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808212823

Nombre de pages : 48

Prix : 12,95 €

 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


La guerre à bicyclette.   Maurice Tillieux 1940

 

"-Maurice ! Ne traîne plus ! Les allemands arrivent ! Tu dois aller loin le plus vite possible ! Vu ton âge, ils peuvent te réquisitionner… ou pire !...

-T'en fais pas m'man ! J'ai déjà traversé une bonne partie de la France à vélo. Et si je peux, j'embarquerai directement vers l'Espagne ou le Portugal.

-Ne perds pas l'adresse à Lisbonne que je t'ai donnée. Ta tante et son mari t'y attendent. Je leur ai écrit een janvier, craignant l'éclatement d'une vraie guerre !

-Ça ira, m'man… J'essayerai de te donner de mes nouvelles…"

 

 

 

 

 


New York 1972, au Congrès international de la BD, dessinateurs européens et américains se rencontrent autour d'un bon verre. L'un d'eux a des origines bretonnes. Plus exactement, le berceau de sa famille se trouve à Guéméné. Le nom de cette ville du Morbihan va raviver des souvenirs à Maurice Tillieux, le dessinateur de Gil Jourdan. Il y a passé plusieurs mois, en 1940. En Mai de cette année-là, à tout juste dix-neuf ans, il quittait Bruxelles et sa mère, sur son vélo, pour éviter de se faire réquisitionner par les allemands qui envahissent le pays. Direction la France, dans l'espoir d'embarquer vers l'Espagne ou le Portugal. Après la traversée du Braban Wallon, Tillieux franchit la frontière française. Il trouve refuge dans des fermes, évite les bombardiers allemands, ce que n'ont pas réussi à faire toutes les personnes qui ont emprunté les mêmes routes que lui. Pas toujours facile de se faire accepter par les français. Ayant capitulé, les belges sont considérés comme des traîtres. Le cycliste traverse la Loire sans trop de difficultés et se dirige vers La Rochelle. Arrivé sur place, c'est la désillusion. Les allemands mitraillent tout ce qui s'éloigne des côtes. Impossible de rejoindre la péninsule ibérique. Maurice n'a pas d'autre choix que de remonter vers la Bretagne.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Adorateur de l'œuvre du papa de Gil Jourdan, Bruno Bazile, déjà auteur de M'sieur Maurice et la Dauphine jaune consacré à son idole, est ici accompagné d'Etienne Borgers pour raconter l'escapade de Maurice Tillieux. En vingt-huit planches sublimes au lavis, on est embarqué dans une époque chargée d'Histoire sur laquelle se basera l'avenir d'un des plus grands auteurs de l'âge d'or de la bande dessinée franco-belge. Il est temps que Maurice Tillieux soit enfin réhabilité. Au même titre que Jijé, il fait partie de ces auteurs pas forcément connus des profanes en BD. Il a pourtant autant d'importance qu'un Roba, qu'un Jacobs, qu'un Peyo. C'est l'occasion de saluer l'incroyable travail que font depuis des années les éditions de l'Elan pour sa bibliographie.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Ce Maurice Tillieux 1940 n'est pas qu'un récit de BD. C'est un bel album composé d'un riche dossier introductif dans lequel les auteurs Daniel Depessemier, Etienne Borgers et Gérard Guégan relatent l'escapade de Tillieux, le contexte historique, les lieux de l'action et la genèse de ce livre. Après l'histoire au lavis, une version noir et blanc montre un autre point de vue du trait émouvant de Bruno Bazile, avant de finir sur un carnet de croquis et d'essais.

© Bazile, Borgers, Depessemier – Editions de l'Elan

Pas uniquement réservé aux tillieuphiles, cet album raconte par le prisme du destin d'un jeune homme un pan de l'histoire du monde qui aurait pu changer celle du Neuvième Art s'il ne s'était pas bien terminé. Inévitable. Attention, tirage limité.

 

Laurent Lafourcade


One shot : Maurice Tillieux 1940

Genre : Biopic

Scénario : Etienne Borgers

Dessins & Lavis : Bruno Bazile

Dossier : Daniel Depessemier, Etienne Borgers & Gérard Guégan

Éditeur : Editions de l'Elan

ISBN : 9782931072066

Nombre de pages : 96

Prix : 39 €


 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4507 – 28 Août 2024

 

 

El Diablo Aux origines du Marsupilami

 

 

 

 

 

 

 

Alexis Nesme et Lewis Trondheim proposent une nouvelle variation du héros à la queue de six mètres. Nous sommes à l'époque des Conquistadors. Un Marsupilami va se retrouver psychiquement lié à l'un d'entre eux. Nesme livre des planches sublimes.

Côté récit complet, comme chaque année, on peut lire l'histoire lauréate du prix Atomium Spirou. Voici le vainqueur de l'année 2023 : Pascal Thivillon.

 

Pendant ce temps, les abonnés vont coller des stickers Spirou et Fantasio signés Schwartz.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 


© Schwartz, Guerrive, Abitan Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Marsupilami (Le) : El Diablo

Nesme / Trondheim

Poltron Minet : Le protocole Seth

Mad / Mayen

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus

Lambil / Neidhardt / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

Une inventure (Prix Atomium 2024)

Thivillon

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

100 instruments

Thiriet / Duhoo

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Tebo

En direct du futur : Les Fabrice prennent l'air

 

Interview

Nesme / Trondheim

Jeux : Panique dans la forêt amazonienne

Lerouge

Leçon de BD (La)

Dab's

 

 

Supplément abonnés :

 

Autocollants : Spirou et Fantasio

Schwartz / Guerrive / Abitan

 

 

En kiosques et librairies le 28 Août 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 



Publié le 03/09/2024.


Source : Boulevard BD


Chacun porte sa croix.   Comme une pierre

 

"-Alors… C'est elle, Rosa ?

-Oui, c'est elle, oui. Comment vous le savez ?

-Ben, en fait, je suis venu pour elle. Enfin… Pour vous aussi, bien sûr. Laissez-moi vous expliquer… Si vous le permettez, j'aimerais faire une vidéo sur votre vie et sur Rosa…"

 

 

 

 

 

 

Dans le Sertao du Nord-Est brésilien, une vétérinaire arrive dans une zone aride. Elle rencontre Cristo et sa femme, qui dit ne pas avoir de prénom. En fait, la nouvelle venue n'est pas là pour soigner des animaux. Elle a fait la route pour Rosa, afin de faire une vidéo à envoyer au programme télé "Un ami intime". Ils aident des personnes comme la famille de Cristo qui pourrait ainsi recevoir l'aide dont Rosa a besoin. C'est leur fille handicapée, qui vit dans un état végétatif sur un fauteuil roulant. Ce n'est pas du goût du chef de famille qui n'a aucune confiance en l'intruse. Sa femme n'aurait pas été contre. Le fermier est plutôt préoccupé par la météo. Ça fait plus de trois cents jours qu'il n'a pas plu. Les récoltes se dessèchent sur pied. Le bétail meurt. Pendant que Cristo cherche un emploi pour faire entrer un peu d'argent dans la famille, son épouse porte sa croix en s'occupant de leur fille.

© Luckas Ionathan - iLatina

Comme une pierre résonne comme une lettre biblique d'un évangile, comme une histoire de l'ancien testament, quand Dieu punit les hommes pour une rédemption. La sécheresse décime récolte et bétail. La fille est lourdement handicapée. Qu'ont donc fait Cristo et sa femme pour mériter ça ? Comme un symbole, la femme n'a pas de nom. Elle n'est personne mais gère tout. Elle a la foi, elle le dit. Comment va-t-elle réagir lorsque des prédicateurs vont venir culpabiliser la famille ? Elle a la foi, mais quand il s'agit de sa fille, elle pourrait avoir des réactions imprévisibles. Cristo n'est pas du tout dans la même démarche, ce qui, inévitablement, va créer de graves tensions.

© Luckas Ionathan - iLatina

Luckas Ionathan est un jeune auteur brésilien. Il livre ici une fable politique et religieuse d'une impressionnante force. L'album est poignant. A arracher des larmes. On ne peut sortir indemne de cette histoire. Le veau qui agonise, la tempête qui s'annonce, au figuré comme au propre. Ionathan fait monter la tension comme le plus grand des auteurs de suspens, jusqu'à ce qu'on se demande à quel point cette histoire ne serait pas un thriller. Graphiquement, l'auteur propose une bichromie noir et orange. Il y a juste les aplats sombres sur les nez qui font bizarre. Un détail. Quand le vent souffle, les cases sont rayées de blanc, comme un gribouillage. Ça fait son effet. Quant au final, apocalyptique, il ouvre une nouvelle perspective et porte à réflexion.

© Luckas Ionathan - iLatina

Comme une pierre est un album d'une rare intensité qui démontre la puissance de la bande dessinée sud-américaine, spécialité des éditions iLatina. Luckas Ionathan met la barre très haut, non seulement pour ses compatriotes, mais aussi pour lui-même. Cet album a tout pour figurer dans la prochaine sélection d'Angoulême.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Comme une pierre 

Genre : Drame 

Scénario, Dessins & Couleurs : Luckas Ionathan

Traduction : Thomas Dassance 

Éditeur : iLatina

Collection : Novela Grafica

ISBN : 9782491042400

Nombre de pages : 116 

Prix : 28 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Le passage.   Les fantômes de Syracuse

 

"-Je ne vous ai pas vu tout de suite, avec cette pluie. Je m'appelle Matteo.

-Enchanté.

-Je vais à Syracuse.

-Belle ville.

-Je vous dépose quelque part ?

-Oui, c'est fort probable."

 

 

 

 

 

 


Circulant sur une route pluvieuse de campagne dans sa voiture rouge, Matteo embarque un mystérieux auto-stoppeur. Matteo est mycologue. Il étudie les champignons et se rend à Syracuse pour une conférence. C'est sa ville natale. Il n'y est jamais retourné depuis son adolescence. Le passager lui propose d'emprunter un raccourci pour gagner du temps, puis demande à se faire déposer en plein désert. Ce maudit autostoppeur, maudit dans tous les sens du terme, a dérobé le portefeuille de son conducteur. Ce n'est pas l'argent qui l'intéresse, mais son âme. Désormais, elle lui appartient. Pour Matteo, la suite de la route sera psychédélique. Après un virage raté et une chute dans l'eau, un silure le ramène à la surface. Il regagne la route et cherche un véhicule pour l'emmener jusqu'à destination. Arrivé sur place, il trouve une ville à demi en ruines, son cousin Tancrède, une scientifique hors du temps, à moins que ce ne soit lui qui le soit, ainsi que l'autostoppeur qu'il avait pris, et qui lui avoue être un modeste passeur… de vie à trépas.

© Duffour, Kha - Tanibis

Le voyage concret de Matteo Galleone va se transformer en expédition hors des frontières du temps. L'aventure du professeur de mycologie ressemble à ce genre de rêves que nous faisons tous. On croise des connaissances, famille, collègues ou amis dans des lieux improbables. On passe d'un lieu à l'autre comme s'ils étaient contigus. On flotte dans des situations déjà vécues ou presque. Mais Matteo n'est pas dans un rêve. Il est dans un autre état, que l'on comprend plus qu'on ne le découvre, au fil de l'album, et que la dernière scène ne fait que confirmer, mais toujours à demi-mots, sans l'énoncer.

© Duffour, Kha - Tanibis

Quatre ans après Les passe-tableaux, album paru aux éditions de la Cafetière, quel plaisir de retrouver Jean-Pierre Duffour, accompagné ici du scénariste Alexandre Kha. Ce dessinateur, parmi les fondateurs de l'Association, ayant publié essentiellement chez Rackham, a sorti seulement treize albums en quarante-quatre ans, dans un graphisme qui n'appartient qu'à lui. A ranger avec des auteurs comme Fabrizio Borrini, José Parrondo ou Tofépi, il a un côté Jean-Michel Folon, influence démontrée dès la couverture. Chaque case, chaque planche est un enchantement. Duffour est inclassable et rare. Son œuvre déclenche une impression d'adulte qui se cherche dans une enfance qui a peur de grandir, à la frontière du rêve et de la réalité, entre Ionesco et Boris Vian. Alexandre Kha lui a taillé une histoire sur mesure. On ne voit pas qui d'autre aurait pu la dessiner.

© Duffour, Kha - Tanibis

Les fantômes de Syracuse est une balade sur le sens de la vie. Dans une pure ligne claire, Jean-Pierre Duffour est l'un des piliers d'une intemporelle nouvelle vague.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Les fantômes de Syracuse

Genre : Emotion

Scénario : Alexandre Kha

Dessins & Couleurs : Jean-Pierre Duffour

Éditeur : Tanibis

ISBN : 9782848410791

Nombre de pages : 1116

Prix : 20 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Bon appétit, bien sûr !   La cuisine des ogres – Trois-fois-morte

 

 "-Tu sais c'qu'on raconte sur c'te montagne, dans la région ?

-Ben non.

-Quand y a des nuages comme ça sur la dent du chat, c'est que les cuisiniers de l'enfer ont allumé leurs fourneaux… Même qu'des fois, on aperçoit des lueurs rouges briller dans la nuit, quand les diables font leur banquet infernal !"

 

 

 

 

 


Dans une cité moyenâgeuse, un groupe d'orphelins tente de glaner ce qu'il trouve pour arriver à se sustenter. Pas facile d'arriver tous les jours à manger à sa faim. Quelques légumes oubliés feront une soupe qui permettra de se remplir un peu l'estomac. Mais d'autres qu'eux cherchent à se remplir la panse, et avec des enfants. Un croquemitaine ne cesse d'en capturer, pour les amener aux ogres. Le jour, ou plutôt la nuit, où les compagnons de Trois-fois-morte vont se faire attraper, la gamine va ameuter le quartier pour alerter la population. Le chevalier de Sainte-Ombre la fait grimper sur la croupe de son cheval au galop pour rattraper le ravisseur et ses otages pris dans le sac. Ils ne vont réussir qu'à sa faire attraper eux-aussi. Direction La cuisine des ogres, pour se faire croquer. Mais ça, c'est sans compter sur la détermination de Trois-fois-morte.

© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres

Comme son nom l'indique, déjà morte trois fois, que pourrait bien craindre notre orpheline ? Dès leur arrivée chez les ogres, ils sont vendus. Certains sont tout de suite mis au court-bouillon, d'autres sont engraissés quelques mois et les derniers sont destinés au hachoir, avec les quartiers d'aurochs marinés au vin de cassis. C'est justement le cas de notre héroïne qui va réussir à échapper au carnage. Va commencer alors pour elle une grande aventure dans les bas-fonds de l'antre des ogres. Entre fantômes, kraken et chèvres, Trois-fois-mortes va devoir user d'alliances, de stratégies et de négociations pour éviter à ses compagnons de devenir les ingrédients d'une recette gastronomique.

Fabien Vehlmann retrouve sa veine de conteur de Jolies ténèbres. Il se rapproche des poncifs originels chers à Charles Perrault et aux frères Grimm, qui sous-couvert d'histoires édulcorées au fil des réécritures et adaptations, traitaient de thèmes dramatiques aussi graves que l'abandon, l'inceste, la culpabilité ou l'emprise. La cuisine des ogres ne déroge pas à la règle. Le final hors du commun repousse les limites du concept en rebattant les cartes entre les personnages pour une éventuelle suite qui pourrait amener vers un nouveau point de vue.

© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres

Au dessin, Jean-Baptiste Andreae poursuit sa carrière sans faute. Il soigne chacun de ses albums, chacune de ses planches, chacune de ses cases avec un respect du lecteur qui fait de lui l'un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Depuis Mangecoeur au début des années 90, il développe des univers fantastiques mêlant humains et animaux et créatures fantastiques, privilégiant toujours la qualité par rapport à la quantité. Ici, des scènes remarquables sur le lac montrent quelques cases exceptionnelles tant par leurs cadrages que par leurs exécutions, comme cette image en plongée où le kraken glisse sous l'embarcation des personnages, ou cette autre vue de côté sous l'eau lorsqu'un éléphant pousse la saucière sur laquelle a pris place Trois-fois-morte.

© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres

A mettre dans les mains de tous ceux qui aiment frissonner, La cuisine des ogres est l'un des événements tout autant scénaristique que graphique de l'année. Immanquable.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La cuisine des ogres

Tome : Trois-fois-morte

Genre : Conte cruel

Scénario : Fabien Vehlmann

Dessins & Couleurs : Jean-Baptiste Andreae

Éditeur : Rue de Sèvres

ISBN : 9782810202683

Nombre de pages : 80

Prix : 20 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


La forêt des secrets.   Au chant des grenouilles 1 – Urania, la sorcière

 

 "-Mais elle est horrible l'histoire de ce soir ! Urania, t'as pas peur d'habiter à côté du marais ?!!

-Personne n'ose s'approcher de moi, même pas le Grifenfer, mon petit Snow ! Avec ma vieille carcasse, il se casserait les crocs !

-Hey, au fait, pourquoi tu vis toute seule dans cette maison ? Tu pourrais habiter au village avec nous, non ?"

 

 

 

 

 


En plein cœur de la forêt sombre, se tient la masure de la sorcière Urania. La vieille lapine raconte aux enfants les légendes du marais. Ceux-ci adorent frissonner à la lumière de la chandelle et du feu qui crépite sous la marmite dans l'âtre. Si les gamins adorent la compagnie d'Urania, c'est loin d'être le cas de leurs parents. Ces cornichons d'adultes la trouvent effrayante. Pour Winter, si elle reste dans son antre, c'est aussi parce qu'elle veut garder le secret de la porte, qu'il rêve d'ouvrir. Pourtant, personne n'a le droit de s'en approcher. Il y a derrière des souvenirs qu'il ne faut pas réveiller.

© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore

La bande d'enfants d'Au chant des grenouilles a ceci d'atypique qu'elle est composée de divers animaux des bois et des sous-bois. Il y a les lapereaux blancs Snow et Winter, Honey le renardeau, Shadow l'araignée, Vanille la chouette et Moon la chauve-souris. A part leur raconter des histoires, Urania leur apprend également les recettes à base de plantes comme celles qui soignent le mal de dents, les secrets de la nature, côté faune et côté flore. Quel bonheur de passer ses journées à découvrir tant de choses. Pourvu qu'on n'y croise pas le Grifenfer !

© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore

La collection Métamorphose accueille une nouvelle série concept feel good empreinte de poésie, à la croisée de Mauve Bergamote et du Vent dans les saules, un Winnie l'ourson 3.0. Dirigée par Barbara Canepa, elle nous invite dans un univers anthropomorphique enchanteur. Les planches de ce premier volume co-scénarisé par Barbera Canepa et Anaïs Halard et dessiné par Florent Sacré à un niveau de graphisme hallucinant alternent avec quelques pages encyclopédiques, sur des thèmes cités plus haut, mises en scène par Giovanni Rigano. La série est prévue en six volumes, chacun dessiné par un auteur différent. Devraient s'y succéder tous les semestres Almanza, Rigano, Kerascoët, Quignon et Nesme. Il y a pire comme programme. Après ce premier volume, sans vraiment d'intrigue mais présentant l'univers, un concours culinaire est prévu pour le deuxième épisode.

© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore

                Dans un monde perturbé comme le nôtre, les évasions salutaires au son du chant des grenouilles comme celles-ci sont salutaires. La poésie, ça se lit, ça s'écoute, ça se dessine. Un enchantement.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Au chant des grenouilles

Tome : 1 – Urania, la sorcière

Genre : Bucolisme

Scénario : Barbara Canepa et Anaïs Halard

Dessins : Florent Sacré (et Giovanni Rigano)

Couleurs : Barbara Canepa, Florent Sacré et Giovanni Rigano

Éditeur : Oxymore

Collection : Métamorphose

ISBN : 9782385610180

Nombre de pages : 48

Prix : 14,95 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


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