"-Salut, Monique !
-Salut !
-Ça va ?
-Oui, oui, mon père me fatigue, mais bon… C'est pas nouveau !
-Ha ha ha ! Qu'est-ce qu'il t'a fait, encore ?...
-Oooh, rien de spécial, mais il se croit encore dans les années 50… Pfff… Et demain, il faut que je lui reparle de la bagnole…
-Il veut toujours pas ?
-Noooon ! Il est pénible, je te jure !...
-Qu'est-ce que tu vas faire "
Mai 1967. De part et d'autre de la Garonne, les villages de Larroque et de Castelnau ont enterré la hache de guerre pour fêter la victoire de l'équipe de rugby de Montauban en finale du championnat de France. Yveline vient d'avoir son bac. A à peine 18 ans, elle va monter à Paris poursuivre ses études. Elle de la chance que son père la soutienne. Ce n'est pas le cas de Monique qui doit supporter son père réac'. Elle va devoir lui annoncer qu'elle n'a nullement l'intention de travailler à la briqueterie familiale cet été. Elle préférerait être monitrice au centre aéré. Yveline a un petit copain, Pascal. Il voudrait aller plus loin mais elle ne se sent pas prête. Monique, elle, ne va pas tarder à séduire Eric, l'instituteur du village et directeur du centre aéré. Cela sera-t-il du goût de son père ? Un communiste dans la famille, ce n'est pas tellement compatible.
© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis
Les vents ovales est une chronique immersive dans la France rurale des Trente Glorieuses, cette période bénie de plein emploi quelques années après la guerre. Une époque insouciante… Insouciante ? Oui. Mais une révolution n'allait pas tarder à arriver : celle de Mai 68. Pour l'instant, nous n'y sommes pas encore. Et pour comprendre le phénomène, il est nécessaire de remonter quelques mois en amont. C'est l'objet du premier tome de ce triptyque. On met le décor en place. On installe les acteurs. Parmi eux, outre ceux déjà cités, il y a le curé de Castelnau, accessoirement entraîneur de l'équipe de rugby du village. François, lui, le père de Monique, s'occupe des juniors de Larroque, en plus de son boulot de patron de la briqueterie. La famille d'Yveline est nombreuse. Elle a trois frères. Ses parents sont métayers sur les terres du Marquis. Tout ce petit monde mange, vit et dort rugby, sauf Monsieur Vassiliu, alias "le grec", le cordonnier de Larroque, que ça laisse indifférent.
© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis
Dans l'esprit de Magasin général, Jean-Louis Tripp et Aude Mermilliod proposent une immersion dans le temps et hors du temps. Dieu, que cette période était bénie. C'était un temps où les gens savaient prendre le temps. Alors que Tripp partait sur une "simple" évocation du rugby de son enfance, le duo de scénaristes s'est rapidement rendu compte que Mai 68 pointait son nez à l'horizon, avec son lot de problématiques : l'émancipation, l'avortement, les conflits de générations. Le féminisme naissant commençait à changer la société. Il allait falloir du temps. Mais ça, les protagonistes ne le savaient pas encore. Chaque chapitre du récit recontextualise les événements s'étant déroulés ce mois-là. Dans un réalisme souple, Horne dessine cette histoire d'ambiance, sublimée par les couleurs de Delf, légèrement jaunies, comme si on y était.
© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis
Historique et feel-good, Les vents ovales s'annonce comme un témoignage d'un tournant de l'Histoire de France vu par le prisme de la province. Le tome 2 va arriver très rapidement. Aussi vite que les vents de Nanterre atteindront le Sud-Ouest ?
Laurent Lafourcade
Série : Les vents ovales
Tome : 1 – Yveline
Genre : Chronique de vies
Scénario : Aude Mermilliod & Jean-Louis Tripp
Dessins : Horne
Couleurs : Delf
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
ISBN : 9791034762347
Nombre de pages : 136
Prix : 26 €
"-Alors, quoi de neuf ?
Ben, ça va toujours aussi mal. Tousles jours, des enfants meurent sous les bombes… Et je ne te parle pas de mes problèmes d'aérophagie dus aux gaz à effet de serre…
-Je t'assure que tout va s'arranger !
-Mouais, j'y crois plus trop !"
Mafalda psychanalyse le monde. Ça fait soixante ans que Mafalda psychanalyse le monde. Pour cet anniversaire, ce n'est pourtant pas sous les crayons de Quino qu'elle le fait, mais sous celui d'un collectif d'autrices à l'occasion de la parution d'un album événement. Figure de la bande dessinée argentine entre 1964 et 1973, la fillette observe le monde du haut de son jeune âge. D'une nature plutôt pessimiste, elle oppose ses analyses critiques au capitalisme, porté par son camarade Manolito, ou encore, entre autres, à la soumission masculine vécue par Susanita. Il y a aussi Felipe, le voisin rêveur et angoissé, Miguelito, anarchiste mussolinien, et Guille, le petit frère, sans oublier les parents de Mafalda, argentins de classe moyenne.
© Dupré Latour - Glénat
Après la couverture signée Pénélope Bagieu et une préface de Lucia Sanchez, réalisatrice du documentaire Mafalda, reviens !, c'est Florence Dupré La Tour qui ouvre le bal. L'autrice se met en abime aux côtés de la gamine. Elle lui apprend que l'Argentine, ce n'est toujours pas le paradis, mais que le monde a connu bien des avancées quand même. Maëlle Reat lui parle de l'époque d'aujourd'hui. Si les technologies ont évolué, pour le reste,… Vero Cazot et Maud Begon projettent Mafalda en 2024, mettant en avant l'avancée de la condition féminine dans la société. Agathe de Lastic et Soledad Bravi démontrent que les grandes personnes ont encore bien des leçons à recevoir et qu'ils ne s'emparent pas des soi-disant progrès comme il faudrait.
© Bravi, de Lastic - Glénat
Marie Bardiaux-Vaïente et Gally envoient Mafalda régler les problèmes de ses camarades dans la rue. Elle va se rendre compte que le règlement des conflits est loin d'être chose aisée. Elle voudrait plus de justice. Ça fait partie de ses grandes espérances, comme le démontre aussi Anne Simon. Elle attend encore des évolutions de la société. Seront-elles suffisantes pour guérir le monde ? Emilie Gleason imagine un univers avec Mafalda et ses amis, sans adulte. Ils ont disparu. Cela signifie-t-il que la Terre est sauvée ? Le retour à la réalité risque d'être violent. Aude Picault dessine une Mafalda adulte dans le monde d'aujourd'hui. Alors, est-elle devenue une vieille aigrie ou a-t-elle gardé son recul sur la société ? Florence Cestac conclue l'ouvrage avec deux illustrations.
© Bardiaux-Vaïente, Gally - Glénat
Quino nous a quittés en 2020. Mafalda lui a survécu. Ceci n'est pas une reprise mais bel et bien un hommage à ce personnage mythique dont certaines réflexions n'ont malheureusement pas pris une ride. Les autrices de cet album démontrent avec subtilité et réalisme que Mafalda pourrait poursuivre ses constations aujourd'hui sans dénoter.
Laurent Lafourcade
One shot : Mafalda, mon héroïne
Genre : Humour politique
Scénario, Dessins & Couleurs : Florence Cestac, Maëlle Reat, Emilie Gleason, Anne Simon, Aude Picault, Maud Begon, Vero Cazot, Soledad Bravi, Agathe de Lastic, Gally, Marie Bardiaux-Vaïente, Florence Dupré La Tour, Pénélope Bagieu, Lucia Sanchez
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344064580
Nombre de pages : 96
Prix : 17,50 €
"-Sport ! Bière ! Potes ! Voilà le bonheur !
-Mmh. Pas vraiment. C’est plutôt du bien-être immédiat. La définition du bonheur, c’est plus proche d’un équilibre stable et durable. Mais bon, c’est une notion très subjective. Selon les études… Bla bla bla… Bla bla bla…
-Ça te dirait d’écrire une BD à quatre mains ? Ça te ferait de la pub et pour moi d’la thune.
-Ouais ! Mais j’y connais rien.
-Pas grave. C’est comme du manga, mais en couleurs !"
Qu’est-ce que le bonheur ? Peut-on l’atteindre, le toucher du doigt en toute plénitude ? A quel prix ? C’est la question que se sont posé Thierry Gloris et Pierre Bordaberry. L’un, scénariste connu de bande dessinée (Wild West, Aspic, Malgré nous,…), l’autre, docteur en psychologie et accessoirement youtubeur sous le nom de Psykocouac (200 000 abonnés au compteur), se sont rencontrés sur un ring. C’est un sortant de la piste que le premier a proposé au second de réaliser ensemble un album de BD sur le thème. Sous les dessins de l’espagnol Sergio Melia, ils nous invitent dans leur discussion à bâtons rompus et à bonheur revu.
© Gloris, Bordaberry, Melia - Albin Michel
Plan de montage, agencement d’intérieur et boîte à outils. En trois chapitres, les auteurs décryptent le concept de bonheur. La démonstration débute par ce que l’on pourrait appeler le paradoxe Justin Bieber. Star internationale au sommet de la gloire, ça ne l’a pas empêché de tomber en dépression, alors qu’il avait tout ce qu’il pouvait désirer. Bordaberry montre que le sentiment de bonheur se compose de trois dimensions indépendantes : les événements que l’on ressent comme positifs, l’absence d’événements ressentis négativement et notre sentiment de satisfaction. Les six émotions que sont la joie, la colère, la peur, le dégoût, la surprise et la tristesse nous accompagnent tout au long de notre vie pour le pire comme pour le meilleur. Elles ont également pour fonction de nous permettre de communiquer avec les autres, par l’envoi de signaux. L’équilibre entre les émotions détermine les réactions de l’être humain. Chaque être possède une boîte noire, différente pour tous, comme l’ADN, c’est là que se trouve le processus de traitement de l’information qu’opère l’organisme pour en sortir l’émotion adéquate. Pixar en a réussi l’éblouissante démonstration avec Vice Versa.
© Gloris, Bordaberry, Melia - Albin Michel
L’agencement intérieur explique que la recette du bonheur dépend non seulement du cerveau, mais aussi de l’intégralité de la physiologie et de l’environnement extérieur. Il va être question de quiétude, d’argent, d’interactions sociales, d’injonctions, de maltraitance, d’amour et de pilule du bonheur… qui n’existe pas. Le chemin du bonheur est loin d’être simple.
La boîte à outils, dernier chapitre, fait intervenir des chercheurs en psychologie. Ils ont analysé dans cent-vingt-huit pays les liens entre bonheur et satisfaction des besoins. Ils en ont conclu qu’il existe des besoins universels et d’autres différents dépendant des interactions entre l’individu et l’environnement social. Il y a donc une motivation, ou pas, à se créer du positif. Pierre Bordaberry s’attarde sur les techniques de restructuration cognitive et expose les moyens de se rééquilibrer par l’action.
© Gloris, Bordaberry, Melia - Albin Michel
Dans notre société, il y a une certaine dictature du bonheur. On le voit en particulier dans les images facebook que tout un chacun envoie pour montrer à ses amis oh combien il est heureux, oh combien il passe de bonnes vacances. Il est clair que tout le monde cherche une plénitude du bien-être. Avec Le prix du bonheur TTC, les auteurs nous décomplexent en nous apprenant à connaître les conditions du bonheur et à les articuler. Alors, la première étape vers le bonheur n’est-elle pas de lire cet album ?
Laurent Lafourcade
One shot : Le prix du bonheur T.T.C.
Genre : Essai
Scénario : Thierry Gloris & Pierre Bordaberry
Dessins & Couleurs : Sergio Melia
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 9782226484857
Nombre de pages : 128
Prix : 15,90 €
"-Vous n’imaginez pas comme nous sommes heureux de vous intégrer ! Bienvenue chez nous !
-Merci ! L’honneur est pour moi !
-Un an depuis le premier désastre causé par une Chymer. A peine un an (et déjà une telle désolation… On croirait voir une ville fantôme.
-Une vraie catastrophe, n’est-ce pas ? La Mairie n’a pas assez de personnel. Nos moyens nous permettent tout juste de maintenir le statu quo.
-Je n’ai presque rien pu apprendre de votre mission avant de venir ici. Pouvez-vous m’en dire plus ?"
Des monstres sont apparus sur l’île de Kibitsujima, surgissant d’un étrange brouillard et semant le chaos. Ces bêtes aux pouvoirs surnaturels sont appelées « CHYMER » par le gouvernement, acronyme de Créatures HYbrides et Menaces à ERadiquer. Les militaires ont déjà procédé à l’évacuation d’une partie de la population et commencé à combattre les monstres. Les batailles étant vaines, l’armée a dû se replier, coupant les routes, au grand dam des habitants encore bloqués. Heureusement pour eux, un groupe de personnes déterminées à lutter contre l’invasion est resté sur place pour les aider. Leur organisation : « La Mairie ». Kazuki Kisaragi, psychologue chercheur du centre des sciences humaines, vient de répondre à leur appel. Il est accueilli sur place par Sumire Hasegawa, référente au département de sécurité.
© Toy(e) 2022 © Nykken 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Kazuki va immédiatement être plongé dans le grand bain. Des immeubles s’effondrent. La Chymer Keibaku est en mouvement. Un groupement de monstres de petite taille a été repéré dans les zones 64 à 98. La première escouade de diversion a été anéantie. Les deux suivantes prennent le relais pour poursuivre la manœuvre de guidage sur cible. Les opérations sont dirigées par Tomohiko Munehiro, directeur du département de sécurité de la Mairie. C’est le responsable en chef de l’élimination des Chymer. Keibaku est déchainée. Les soldats se font décimer. Miko Mikoshiba, membre de la section 4, surnommée la sorcière par le directeur, va prendre le relais. Sera-t-elle à la hauteur face au monstre ?
© Toy(e) 2022 © Nykken 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Se basant sur l’œuvre originale de Toy(e), Nykken met en place une nouvelle mythologie monstrueuse. On connaissait les Yo-Kaï, les Kaïjus et autres Akumas, voici les SuperBeasts, autrement dit les Chymer, monstres apparus mystérieusement sur une île et qui se classent en trois catégories selon leur dangerosité. Deux autres catégories appelées Inconnu et Inoffensif viennent compléter le tableau. Sur l’échelle, on trouve donc les nuisibles, relativement simples à exterminer, et les désastreux, pour lesquelles il faut plusieurs troupes afin de les éradiquer. Enfin, les calamités, dont la tête est en forme de cercle, de demi-cercle ou de cône, s’attaquent aux humains et aux autres Chymer. La résistance humaine s’organise pour un blockbuster à grand spectacle. Au final, on est plus proche de la mythologie mixte récupérée par le cinéma américain mêlant Godzilla, King Kong et autres monstres à la Rampage.
© Toy(e) 2022 © Nykken 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
En parallèle à ce premier volume, les éditions Kana sortent un magnifique Art book. Intitulé Rapport n°1 Ultra confidentiel, il recense les premières observations de Chymers depuis 2017. Présenté comme un rapport scientifique, il montre différents monstres et cartographie les lieux où ils ont été découverts. On en apprend également plus sur la Mairie et les sections de recherche, le tout avec de magnifiques grandes illustrations signées Toy(e).
© Toy(e) 2020
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
SuperBeasts s’annonce comme un manga d’action haletant. Alors que d’autres auteurs auraient fait monter le suspens petit à petit, prenant le temps d’installer l’univers, on est plongé dans la problématique dès la première page. Redoutablement efficace.
Laurent Lafourcade
Série : SuperBeasts
Tome :1
Genre : Shonen Survival
Œuvre originale : Toy(e)
Scénario & Dessins : Nykken
Éditeur : Vega Dupuis
ISBN : 9782379503801
Nombre de pages : 204
Prix : 8,35 €
Série : SuperBeasts Toy(e) Art File
Tome :1 - Rapport n°1 ultra confidential
Genre : ArtBook
Scénario & Dessins : Toy(e)
Éditeur : Vega Dupuis
Collection : Alpha
ISBN : 9782379503771
Nombre de pages : 160
Prix : 20 €
"-Raconte-nous une histoire, Smiley !
-Une histoire ?
-Ouais, parle-nous de la vallée ! Raconte-nous tes aventures quand tu t’étais perdu avec tes cousins dans la mystérieuse vallée, très loin d’ici !
-Alors, je vous ai parlé de la fois où mon cousin Fone Bone est tombé dans la cascade avec deux stupides rats-garous ?
-Oui !
-Voyons… Vous ai-je parlé de la grande course de vaches ? Ou de la fois où on a rencontré mâche-fer, le lion géant des montagnes ?
-Oui ! Et oui !
-Ah… J’ai trouvé !"
Smiley Bone, Bartleby et les trois Bone-scouts Ringo, Bingo et Todd sont en forêt. C’est le soir. Il est tard. Ils viennent de trouver un coin pour camper. Ça ne semble pas du tout le bon endroit pour les tentes, mais le grand chapeau a parlé. Et qui le porte, le grand chapeau ? C’est Smiley. Alors, on l’écoute. Sandwichs beurre de cacahuètes-cornichons pour l’un, hot-dogs rôtis à la flamme pour les autres, chacun ses délices. Il est l’heure à présent des histoires. Le chef de patrouille a toujours des exploits de membres de sa famille à raconter.
© Smith, Sniegoski - Delcourt
Lorsque Fone, Phoney et Smiley habitaient à la ferme de Mamie Ben, chacun leur tour était de corvée. Un jour où Smiley était occupé à réparer le toit, Fone et Phoney, ce dernier ne croyant pas du tout aux vertus du travail, trouvèrent une carte au trésor. L’occasion pour ce dernier de rentrer à Boneville en triomphateurs n’allait pas se rater. Les puissances célestes seront-elles avec eux ? La deuxième histoire met en scène Bébé Johnson Bone contre le bonhomme hiver. Personne ne peut défier son pouvoir. En principe… Adulte, Big Johnson Bone va d’abord rivaliser avec la gobe-tourtes. Il a gagné le marathon glouton quatorze ans d’affilée, une série qu’il comptait bien prolonger. Il se fera ensuite happer par l’appel de la vallée. Avec son âne et son singe, ils vont aider de mignons petits animaux à retrouver leurs parents enlevés par les rats-garous. La Reine Maud et Tyson son fils chéri ne vont pas être les adversaires les plus faciles à battre. Dans une dernière histoire, on retrouve les trois cousins Bone et Bartleby dans un final sur carriole et pente escarpée.
© Smith, Sniegoski - Delcourt
Quel plaisir après tant d’années de retrouver les personnages de Jeff Smith. Alors qu’on croyait la série définitivement close, les éditions Delcourt ont déniché quelques courts récits inédits, complétés par la version couleur du hors-série Big Johnson Bone déjà publié en noir et blanc. L’ensemble des histoires est enrobé par Smiley Bone qui, en fait, les raconte aux Bone-scouts qu’il emmène en pérégrination. Les personnages introduisent l’album et s’intercalent entre chaque séquence. Dommage qu’il n’y ait pas de conclusion à leurs disgressions. Ça n’entache en rien le bonheur du retour inattendu de ce petit Bone. Si seulement ça pouvait donner à Jeff Smith, accompagné ici au scénario par Tom Sniegoski, de relancer la série…
© Smith, Sniegoski - Delcourt
Garez-vous, les rats-garous ! Big Johnson Bone parcourt la forêt, chapeau de trappeur sur la tête. Des années après, sa famille se souvient de ses exploits.
Laurent Lafourcade
Série : Bone
Tome : Big Johnson Bone et autres contes oubliés
Genre : Aventures fantastiques
Scénario : Jeff Smith & Tom Sniegoski
Dessins : Jeff Smith
Couleurs : Steve Hamaker & Tom Gaadt
Éditeur : Delcourt
Collection : Comics
Nombre de pages : 160
Prix : 16,95 €
"-Les invités sont là, Monsieur.
-Bonsoir, mon oncle.
-Bonsoir, Hazel !
-Vous ici ? Quelle surprise ! Vous passiez dans la région ?
-Hum ! Des jours que leur visite est prévue, Monsieur ! Même que je l’avais notée dans l’agenda.
-En effet ! Où ai-je la tête ? Eh bien… Ravi de vous accueillir ! Nous allons pouvoir faire de belles randonnées !"
Astrid Bromure est invitée à passer quelques jours de vacances en Ecosse chez son oncle Hazel. Elle est accueillie avec sa préceptrice Mademoiselle Poppyscoop par Lindsay, le majordome du tonton inventeur. Ce dernier vient de mettre au point le Copiex, une machine qui peut dupliquer tout et n’importe quoi dans la dimension souhaitée. Astrid apprend dans un carnet de son grand-père Aonghas Mac Muffin qu’il existerait dans la région des personnages légendaires typiques. Les terres rousses seraient peuplées de lutins répartis en deux clans : les Uppies, mycophiles du Nord, vénérant les champignons, et les Doonies, mycophobes du Sud, maudissant cèpes, bolets et autres girolles. Bien évidemment, la gamine curieuse va avoir envie d’aller vérifier sur place si leur existence est une légende… ou la réalité.
© Parme, Dreher - Rue de Sèvres
Ce n’est pas spoiler l’intrigue que de dévoiler qu’elle va les rencontrer et même les aider à résoudre une problématique. Pourquoi leurs maisons disparaissent ? Chaque petit peuple accusant l’autre, il allait falloir tout le flair et toute la sagacité d’Astrid pour dénicher les véritables coupables. Telle Gulliver au pays des liliputiens, Astrid va devoir démontrer qu’on a toujours besoin d’un plus grand que soi.
© Parme, Dreher - Rue de Sèvres
Astrid Bromure est une série hors du temps. Qui au XXIème siècle peut être intéressé par les préoccupations d’une petite fille riche semblant avoir survécu de l’univers de la Comtesse de Ségur ? Tout le monde… au moins quand c’est un Fabrice Parme qui prend les choses en main. Avec un humour british et des dialogues fins, avec un trait souple et minutieusement appliqué, l’auteur a mis en place un univers adorablement drôle. Après Le roi catastrophe, La famille pirate, un Spirou et autres albums, il serait temps que Parme, au graphisme reconnaissable entre mille, soit enfin reconnu à sa juste valeur par le public et la profession. C’est l’un des tout meilleurs dessinateur-scénariste jeunesse du moment.
© Parme, Dreher - Rue de Sèvres
En attendant, après avoir dézingué la petite souris, atomisé les fantômes, épinglé l’enfant sauvage, lyophilisé le monstre du Loch Ness, refroidi le yéti, fricassé le lapin, lessivé une baby-sitter, venez apprendre avec Astrid Bromure comment filouter les lutins.
Laurent Lafourcade
Série : Astrid Bromure
Tome : 8 – Comment filouter les lutins
Genre : Aventure humoristique
Scénario & Dessins : Fabrice Parme
Couleurs : Véronique Dreher
Éditeur : Rue de Sèvres
ISBN : 9782810201686
Nombre de pages : 32
Prix : 12 €
"-Monsieur Graham… Une chambre pour quatre personnes, est-ce bien cela ?
-Oui.
-Euh… Ce monsieur est-il avec vous ?
-C’est mon fils. Il craint la lumière. Hypersensibilité. Y a-t-il un problème ?
-Non, aucun, monsieur. Toutes mes excuses. Je vais vous conduire à votre chambre."
New-York. Charlie et ses compagnons arrivent dans un hôtel. Il est emmitouflé dans un jogging, avec casquette, masque covid et capuche serrée au maximum, afin que personne ne remarque qu’il n’est pas humain. Si quelqu’un le reconnaît, ça fera du grabuge. L’organisation ALA sera rapidement au courant. Charlie est là pour retrouver le professeur Yuan. Elle était le bras droit de Grossman et sait probablement des choses à propos de Bêta. Bêta, c’est Omelas, l’autre humanzee, frère de Charlie. Ce dernier a l’intention de tout faire pour l’arrêter… en le tuant. Depuis la mort d’Hanna et Bert, Charlie n’a plus aucune valeur pour l’ALA. Lucy ne partage pas son avis et préfèrerait traduire Omelas et les terroristes devant les tribunaux.
© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024
Pendant ce temps, dans plusieurs coins des Etats-Unis, des attentats meurtriers font des dizaines de victimes. A Houston au Texas, une étudiante fait feu dans l’amphithéâtre d’une université. A Chicago dans l’Illinois, les habitants d’un quartier résidentiel sont décimés, dans la rue ou à leurs fenêtres. Même scénario à Philadelphie, à San Jose,… A New York, c’est la conférence sur le génome et le futur de l’humanité d’Andrew Davenport, PDG de la société Galton, qui est prise pour cible. La professeur Yuan y assiste. Charlie arrivera-t-il à temps pour l’extraire du massacre avant qu’il ne soit trop tard ?
© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024
Ce sixième épisode de Darwin’s incident prend une allure d’American Nightmare. Shun Umezawa passe un cran dans l’escalade de la violence. Certaines scènes auraient même été à la limite du soutenable en couleurs. Omelas est déchaîné, assoiffé de sang. Les manipulations génétiques restent au cœur de la problématique. Et si des expériences de reproduction par insémination artificielle entre singes et humains avaient déjà eu lieu dans la réalité ? Umezawa surfe sur une frontière, en équilibre entre une uchronie et une réalité en soi relativement plausible qui fait froid dans le dos.
© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024
Entre protection animale, magouilles pharmaceutiques et manipulations génétiques, Darwin’s incident est une série plus addictive que jamais. Le volume se lit à la vitesse d’un cheval au galop. Inlâchable.
Laurent Lafourcade
Série : Darwin’s incident
Tome : 6
Genre : Anticipation
Scénario & Dessins : Shun Umezawa
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
ISBN : 9782505126140
Nombre de pages : 160
Prix : 7,90 €
Elliot au collège (sans Elliot)
Elliot au collège (sans Elliot), c'est pas banal. On va en profiter pour accompagner Eglantine et ses angoisses pendant ses vacances. L'autre récit complet de la semaine est marrante. Il est signé Tofy, qui commence à être un habitué des histoires courtes. Côté récit à suivre, Spirou et Fantasio terminent leurs problèmes avec la mémoire du futur.
Pendant ce temps, les abonnés… attendent la semaine prochaine pour leur prochain cadeau.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Erre, Fabcaro - Dupuis
Histoires à suivre :
Marsupilami (Le) : El Diablo |
Nesme / Trondheim |
Spirou et Fantasio : La mémoire du futur |
Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet |
Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus |
Lambil / Neidhardt / Leonardo |
Récits complets :
Elliot au collège : Les vacances d'Eglantine |
Grosjean / Mallo |
Tourte aux champignons (La) |
Tofy / Guisquier |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Annabelle pirate rebelle |
Ghorbani / Sti / Cerise |
Dad Flashbacks |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest |
Gorobei / Ced |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Patelin / Angèle |
Léon & Lena |
Clémence / Cerq / Alizon |
Méthode Raowl (La) |
Tebo |
Nelson |
Bertschy |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Psychotine |
Zimra / Pujol |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Titan Inc. |
Boisteau / Martin |
Willy Woob |
Moog / Bernstein |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier ! |
Paul Martin |
En direct du futur : Natacha, un retour glam et vintage ! |
Walthéry |
Interview |
Grosjean |
Jeux : Skate Park |
Vog |
Tuto dessiné |
Elliot |
En kiosques et librairies le 11 Septembre 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
"Nous interrompons notre programme pour un flash spécial. Je suis en ligne avec Jean-Marc Grivin, reporter pour l’agence Média-multipresse. Bonsoir Jean-Marc… Crrr… Bonsoir, Etienne… Crrr… Alors Jean-Marc, vous vous trouvez en ce moment dans un petit village du nnom d’Ernelse, c’est bien ça ?... Absolument, Etienne? « Ernelse », qu’on aurait pu qualifier de « petit village tranquille ». Mais ce soir , ce n’est plus exactement le cas, ce soir où un paisible retraité a fait une macabre découverte en promenant son chien : un sac orange en plastique qui contenait un bras. Arrivés rapidement sur place, les gendarmes ont entamé des recherches dans les alentours et ont trouvé trois autres sacs orange abandonnés dans des endroits épars."
Luc et Stéphane, exilés dans le Sud, partent rejoindre Rudy, leur ami d’enfance resté dans le Nord de la France, leur région de naissance. C’est pas la joie. Juste avant de partir, ils ont enterré Olina, la chienne de Luc, après une nuit de souffrances. Le séjour tombe à point nommé pour leur changer les idées… ou pas. Alors qu’ils approchent de leur destination, Autreville, ils apprennent à la radio qu’une découverte macabre a été faite non loin de là. Un corps démembré a été retrouvé dans des sacs plastiques. Bref, ils ne sont pas venus pour mener l’enquête. Arrivés chez Rudy, ils retrouvent Grazziella, sa femme, qui veut qu’on l’appelle Grâce. Tous les quatre étaient à l’école primaire ensemble, avec un cinquième larron, Etienne, qui a acheté une maison au bout de la rue. Il ne va pas tarder à débarquer.
© De Thuin - Sarbacane
La joie des retrouvailles, somme toute fort sobre, va rapidement laisser place pour Stéphane à un sentiment étrange. Alors qu’il se sentait tout excité de retrouver les lieux de son enfance, lors d’une promenade, Etienne, doté d’un pessimisme chronique, lui pointe du doigt une atmosphère sombre insidieusement installée dans la société. Docteur en nanophysique, ce dernier présente à son camarade une machine qu’il a conçu tout seul, installée dans sa maison, offrant une expérience immersive en survolant virtuellement les localités de la région. De retour tous ensemble, le repas des copains mêle émotion et confidences avant que la télévision ne leur rappelle qu’un meurtrier sévit dans le coin. Avant de se coucher, Stéphane fait une promenade digestive dans la forêt de son enfance. Des fragments de jeunesse ressurgissent intacts.
© De Thuin - Sarbacane
Connaît-on suffisamment bien les amis avec qui l’on était si intimes enfants ? Le temps et la vie faisant leurs effets, les chemins se séparent et lorsqu’ils se recroisent les liens ne sont pas toujours aussi forts. Quand un fait divers d’apparence totalement déconnecté va faire l’effet d’une boule de bowling dans un strike, les relations entre les membres du groupe vont s’en trouver chamboulées. David De Thuin signe un polar intimiste, au cœur des sentiments. La couverture synthétise parfaitement le propos. Stéphane avance dans la lumière, sortant de la forêt noire dans laquelle se trouvent ses camarades qui l’observent, comme s’il venait de réaliser qu’il fallait quitter l’enfance pour comprendre le sens de la vie sur laquelle elle se base.
© De Thuin - Sarbacane
Dans un graphisme Spirou-compatible, De Thuin construit une biographie riche et variée. Sous la caméra d’un Claude Chabrol, Autreville aurait fait un film d’ambiance aussi inquiétant que poignant. Sous les crayons de De Thuin, Autreville est un album encore plus fort que s’il avait été dessiné dans un style réaliste. Il ne faut pas passer à côté.
Laurent Lafourcade
One shot : Autreville
Genre : Polar
Scénario, Dessins & Couleurs : David De Thuin
Éditeur : Sarbacane
ISBN : 9791040805014
Nombre de pages : 112
Prix : 22 €
"-Akira, on t'a volé ton portefeuille.
-Quoi ?!
-Concentre-toi un peu ! Si tu portais une combinaison de puissance, j'aurais pu manipuler ton corps pour te protéger du vol… Mais tant que tu n'en as pas, tu dois te défendre par toi-même ! Akira ?
-Qui est le coupable ? Alpha, où est la personne qui m'a volé mon portefeuille ? Tu la vois ?"
Akira et Alpha se promènent dans l'ancien quartier où il habitait. Akira a changé. Il n'est plus comme avant. Il n'est plus celui qu'on agressait, qu'on rackettait, et qu'on laissait à demi-mort dans une ruelle. Il est devenu assez fort pour protéger son argent. Il ne compte plus laisser personne lui marcher dessus. C'est alors que quelqu'un lui dérobe son portefeuille garni de cent mille aurums. Le chasseur de reliques semble déchaîné. Il fonce à travers les ruelles, armes aux poings, à la poursuite de la voleuse, qui se débarrasse du portefeuille après l'avoir vidé de son contenu. La jeune fille se réfugie en pleine foule, dans les bras de Katsuya, prétextant être poursuivie par un homme. Qui réussira à convaincre Katsuya que ce qu'il dit est vrai ?
© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
L'événement, que l'on pourrait penser presqu'anodin, va perturber Akira à un point qu'on ne pensait pas. Il va culpabiliser, penser que c'est de sa faute s'il s'est fait voler, parce qu'il est faible. Il doit se reprendre, se prouver qu'il a changé. Il semble prêt à faire un massacre pour que plus personne ne lui marche dessus. Heureusement, Yumina va remettre chacun à sa place. Tout cela va décider Lucia, la petite voleuse, à tenter d'intégrer le gang de Cheryl pour obtenir une protection. Elle y vient avec son pactole dérobé pour se faire accepter. Que va penser Akira lorsqu'il va arriver sur le site ?
© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Petite pause pour les chasseurs de reliques. Après un huitième épisode très tendu, avec un combat implacable, ce neuvième tome met Akira face à ses démons internes. Le personnage acquiert en profondeur, en psychologie. Ce n'est plus un acteur d'action. Il devient un véritable héros avec une histoire personnelle. Tout doucement, la traque aux reliques se remet en place dans un dernier chapitre après une scène très drôle de lingerie, poncif de la culture shonen japonaise.
© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Avec cette respiration, Rebuild the world prend un nouveau souffle qui était nécessaire pour relancer la série. On part ainsi vers un nouveau cycle, avec des personnages qui gagnent énormément en épaisseur.
Laurent Lafourcade
Série : Rebuild the world
Tome : 9
Genre : Shonen Survival
Roman d’origine : Nahuse
Dessins : Kirihito Ayamura
Design des personnages : Gin
Design de l’univers : Yish
Design des machines : Cell
Éditeur : Vega Dupuis
ISBN : 9782379503672
Nombre de pages : 178
Prix : 8,35 €
©BD-Best v3.5 / 2024 |