Dimanche dernier, le 25 août, la France et Paris fêtaient le 80e anniversaire de la libération de la Ville Lumière. Mardi 27, c'était au tour de Marseille et mercredi 28, Bordeaux, pour n'en citer que trois. Depuis juin, ces célébrations se suivent au gré du calendrier. Elles dureront jusqu'au 8 mai 2025 !
Pour les plus jeunes, parfois fort ignorants de ces années sombres, c'est évidemment l'occasion de s'instruire, de comprendre ces événements et peut-être de mieux comprendre les enjeux qui se jouent parfois aujourd’hui en politique nationale et internationale.
Mais savent-ils ce qui relie notamment Paris, Nantes, l'Île de Sein, Vassieux-enVercors et Grenoble ? Pas certain !
Chacune de ces villes reçut le titre honorifique de "Compagnon de la Libération" par le général de Gaulle !
Un honneur qu'elles ont souvent chèrement payé ! Au prix de sacrifices importants de la part de leur population et des actes de résistance que ces dernières ont menés tout au long de la guerre.
Pour Grenoble, ce sera au prix de 840 fusillés, 2000 hommes tués au combat, autant de disparus, 1150 déportés ... ! Un très lourd tribut payé par la population grenobloise dans sa lutte contre l'occupant. Ce qui lui valut, par décret spécial du 4 mai 1944 du général de Gaulle l'honneur d'être reconnue comme "Compagnon de la Libération".
© Le Naour - Tarral - Blanchot - Grand Angle 2024
C'est ce que découvre Inès, jeune collégienne devant réaliser des recherches historiques sur sa ville, Grenoble. Pour l'aider, sa prof d'histoire lui suggère de rencontrer un ancien résistant dans un EHPAD, Marcel. Un rien bourru, parano à ses heures, plongé dans son passé, il était artificier à l'époque. Il a activement participé à de nombreuses opérations de sabotage, ... contre l'occupant.
Commence alors pour Inès, dit "Sakura", une véritable promenade mémorielle dans le passé de sa ville.
En commençant par les grands noms de la Résistance, les Paul Vallier, Louis Nal, glorieux chefs des groupes francs de combat et de l'armée secrète, les Alain Le Ray, chef des FFI et FTP de l'Isère, ...
Viendra ensuite une itinérance dans les hauts lieux de leurs actes de bravoure, une visite commentée de ces endroits jadis ... : explosions d'usines, de dépôts de munition, de locaux de collabos, mitraillages de miliciens, vols de fichiers, ... Ceux qui firent que la BBC finira par surnommer Grenoble la "Capitale des maquis, et les Allemands, "La petite Russie" ! Cela voulait tout dire ...
Au point que lorsque les Alliés débarquent la 15 août 1944 en Provence, ils comptent 90 jours pour arriver à Grenoble et la libérer ... Finalement, la route leur sera "ouverte" par la Résistance et ils y entreront le 22 !!!!
Une émouvante et vivante évocation de ces actions, dans un scénario, peut-être "classique" mais parfaitement "emballé" par cette rencontre entre Inès et Marcel. Il n'était en effet pas évident de scénariser le tout de façon cohérente sans tomber dans de l'académisme trop "scolaire".
© Le Naour - Tarral - Blanchot - Grand Angle 2024
Ce qui n'empêche pas Jean-Yves Le Naour, scénariste et historien, d'y dispenser ici et là quelques réflexions à méditer :
"Tu vois, c'est une leçon. Il y a ceux qui appliquent les consignes sans se poser de questions et ceux qui s'y refusent. Quand les ordres sont injustes ou inhumains, on ne doit pas les appliquer." Marcel
"Le 14 août, les Allemands ont tué ici 20 jeunes maquisards prisonniers d'une balle dans la nuque. Ils avaient à peine plus que votre âge, et eux aussi ils auraient voulu vivre et aimer ... mais ils n'ont pas eu la chance de naître ici et maintenant !" Inès
Autre angle d'approche pris en compte par Jean-Yves, ne pas présenter ces résistants comme des "super-héros" sans faille ... Il s'agit au contraire de leur laisser leur côté "humains".
"N'oublions jamais que ces héros sont des hommes et des femmes, de chair et de sang, avec leurs failles, leurs croyances, leurs convictions et leurs erreurs. Dire cela, ce n'est pas les diminuer, c'est je crois les grandir encore ... des individus qui, à un moment donné, se lèvent et disent non."
Nous noterons également certains brins d'humour récurrents tels, à chaque explosion nocturne, le pauvre Raymond se réveillant en précisant à son épouse fatiguée le lieu saboté ...
© Le Naour - Tarral - Blanchot - Grand Angle 2024
Côté graphisme, le réalisme de Philippe Tarral fait merveille dans les décors. La vigueur donnée aux scènes d'action, aux expressions faciales ne masque malheureusement qu'en partie une faiblesse dans la représentation des personnages, leur attitude, ... un rien "maladroite". Dommage car c'ets le seul bémol.
Néanmoins, les teintes sepia données aux "souvenirs" de Marcel facilitent les transitions passé-présent.
© Le Naour - Tarral - Blanchot - Grand Angle 2024
L'album se clôture par un dossier "pédagogique" de 8 pages, richement illustrées de documents d'époque. Rédigé par Gil Emprin et Michèle Gabert, il nous permet de mieux nous imprégner du contexte et des certaines actions de la Résistance à Grenoble. Un complément clair et compréhensible pour tous.
Bref, un album, une collection indispensable dans ce travail de mémoire à transmettre aux plus jeunes générations.
Thierry Ligot
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Série : Les Compagnons de la Libération
Tome : 10 - Grenoble
Scénario : Jean-Yves Le Naour
Dessins : Philippe Tarral
Couleurs : Fabien Blanchot
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Genre : histoire
Public : ado - adulte
Parution : 19 juin 2024
Pages : 56
Format : 24,3 x 32,1 cm
ISBN : 979 1 0411 0303 4
Prix : 14,9 €
Dans quelques heures, la rentrée. Finies les vacances. Pour les futures étudiantes, il est temps d'emménager dans des colocations ou pensions.
C'est ce que fait Lizzy dans le superbe appartement de sa copine Elva. Cette dernière, qui cherchait une colocataire, est un rien plus âgée que Lizzy et connaît fort bien son quartier, ses bars et son sex-shop !
Pour Lizzy, ceci n'est pas sa priorité ... après sa rupture récente alors que sa relation avec son ex semblait "satisfaisante".
"Tu parles bien et avec beaucoup de cohérence mais ce que j'entends, c'est "élève douée, peut mieux faire". Tu penses que les célibataires n'ont rien à faire dans un sex-shop ... pas vrai ?"
Dès lors, la petite graine de curiosité la pousse rapidement à y faire une discrète visite. Qui sait ce qu'elle pourrait y découvrir ... et en ramener !
Quelques discussions plus tard avec les vendeuses et Elva, son esprit s'ouvre à la nouveauté, à explorer plus assidument et profondément certaines facettes encore inconnues de sa sexualité.
Entre sex-toys et applis de rencontres, Lizzy élargit petit à petit ses pratiques ... Quelques "formations" sur le bondage ou le Shibari amenant un peu de pratique lui ouvre l'esprit vers des horizons sortant de ses sentiers battus !
Un cheminement initiatique tout en douceur vers un érotisme plus recherché, plus sophistiqué tel que le BDSM, le fétichisme, les jeux de rôle, ...
© Marie Sann - Tabou Éditions 2024
Ceci ne la protège malheureusement pas de soucis quotidiens tels que trouver un petit boulot pour payer son loyer, ... L'occasion de nouvelles rencontres, désillusions ou pire, une histoire d'amour !
A travers cette petite histoire gentillette, Marie Sann réalise une première incursion dans le 9e art. Comme illustratrice, cette Berlinoise, passionnée de dessin, a déjà excellé dans le design, l'illustration de livres ou de jeux vidéos. Un passage par la BD était donc naturel.
Par son trait fort "Disney", elle donne à sa Lizzy un air "petite sirène" adorable et craquant, avec des cheveux un rien plus rose. Tout le charme de son innocence dans une quête du plaisir, solitaire, à deux, hétéro ou lesbien, classique ou recherché ... Toutes les portes d'Éros s'ouvrent à elle au fur et à mesure ... Pour son plus grand bonheur.
© Marie Sann - Tabou Éditions 2024
Un scénario somme tout amusant, s'écoulant naturellement avec ses rebondissements et ses scènes cocasses (les licenciements successifs de Lizzy dans ses petits boulots par exemple) entrecoupé de quelques ébats plus audacieux, voire détaillés mais avec un esprit fort zen ou "disney - princesse".
On le lit, on sourit, on apprécie la légèreté de cette mignonne petite étudiante insouciante et de plus en plus délurée.
© Marie Sann - Tabou Éditions 2024
Et comme pour nous accrocher pour un second tome, Lizzy reçoit un drôle de sms en dernière case ... Qui le lui envoie ? De quoi s'agit-il ? Quoiqu'il en soit, elle semble perturbée en le lisant ...
Une intrigante manière de nous annoncer une suite ...
Impatient ...
Thierry Ligot
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Série : Hors des sentiers battus
Tome : 1
Scénario, dessin, couleurs : Marie Sann
En collaboration avec : Yann Krehl
Éditeur : Tabou Editions
Genre : érotique, étude de mœurs
Public : adulte averti
Parution : 17 mai 2024
Pages : 48
Format : 23,5 x 32,3 cm
ISBN : 978 2 35954 206 6
Prix : 17 €
4 mini récits et une pub sulfureuse ... voici le programme de ce 3e opus de Kiff !
Entre la sanction infligée à une étudiante ayant tenté d'amadouer son professeur d'histoire, le fan de foot tentant de regarder son match à la télé alors que sa copine à d'autres idées en tête ... à moins que cela ne soit sa jumelle ... ou les deux, ... quelques situations bien chaudes et humides attendent nos protagonistes.
Et notamment Markus, l'homme de ses femmes, mis à toutes les sauces par elles, victime involontaire mais terriblement consentant par la force de persuasion de ces adorables et cruelles beautés.
De retour, une nouvelle fois dans cet opus, ce "malheureux" Markus poursuit ses (més)aventures féminines en étant leur jouet sexuel. Héros malgré lui, il tient néanmoins la distance malgré l'imagination sans bornes de ses "tortionnaires" partageuses entre elles pour atteindre l'orgasme ultime.
© Max Sulfur - Tabou Éditions 2024
Max Sulfur nous propose ainsi de nouvelles situations où ce sont toujours ces demoiselles qui prennent l'initiative et mènent la barque ! Leurs désirs et appétits sont aussi jouissifs que leurs formes sont généreuses. Libérées et assumant clairement leurs pulsions, elles n'attendent plus le bon vouloir de leur partenaire, souvent Markus d'ailleurs, mais prennent les choses en main, dans tous les sens du terme.
Des narrations rondement menées, des scénarios renouvelés et funs, le tout parfaitement retranscrit en images dans un style plus que réaliste et vivant ! Des personnages bien en chair, mis en valeur de façon décomplexée, jouant coquinement avec les angles de vue, les cadrages et les ambiances lumineuses.
© Max Sulfur - Tabou Éditions 2024
Bref, une BD, à ne pas mettre entre toutes les mains évidemment, mais qui apporte sa dose de plaisir visuel et fantasmatique !
Surtout en cette veille de rentrée ...
© Max Sulfur - Tabou Éditions 2024
Thierry Ligot
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Série : Kiff
Tome : 3 - Adorables & Cruelles
Scénario, dessin, couleurs : Max Sulfur
Éditeur : Tabou Editions
Public : averti
Parution : 17 mai 2024
Pages : 48
Format : 23,5 x 32,3 cm
ISBN : 978 2 35954 205 9
Prix : 17 €
13 juin 1908, dans un coin perdu du Texas. Frank Luke, 12 ans, y vit avec ses parents et sa petite sœur dans leur ranch. Tout irait pour le mieux si ce jour-là un dragon n'était venu décimer leur troupeau de bovins. Incapable de pouvoir redresser la situation financière après ce désastre, son père finit par se suicider lorsque les banquiers décident de saisir ses biens.
Pour Frank, le monde s'effondre, son père n'est donc pas invincible ... et un dragon en est la cause.
Désormais, il n'aura plus qu'un seul but dans la vie : les exterminer.
Après un passage en école militaire, il se retrouve à faire ses classes chez les Cadets d'Arizona dans l'United States Army Air Service (USAAS) afin de devenir le premier aviateur à tuer un dragon !
De l'autre côté de l'Atlantique, en France, le terrifiant Schwartzlord, gigantesque dragon rouge au service du Kaizer, sème la terreur dans les rangs français. Son tableau de chasse est effrayant : au moins 6 dragons français et anglais, une trentaine d'appareils avec leur pilote, sans parler des ravages dans les tranchées, ...
© Jarry - Courtois - Léoni - Negrin - Jacquemoire - Soleil 2024
Deux semaines avant l'obtention de son brevet de vol en escadrille, à la vue d'une affiche de recrutement de pilotes américains pour combattre en France, il décide de partir sur le vieux continent. Et le 17 février1917, le voilà à La Rochelle pour rejoindre la célèbre escadrille Lafayette !
Commence pour lui le dur apprentissage du combat réel, de la vie en escadrille et surtout des moqueries et railleries de ses camarades lorsqu'il parle de son projet insensé !
Et pourtant ...
© Jarry - Courtois - Léoni - Negrin - Jacquemoire - Soleil 2024
Mini-série prévue en 4 tomes, nous voici au second. Le premier nous avait plus que plu et mis l'eau à la bouche. La question était évidente, le second serait-il de même facture, vu l'effet de surprise passé ?
Le premier se déroulait lors de la Seconde Guerre Mondiale en Angleterre. Des dragons liés à des hommes se mêlaient aux combats, devenant de formidables armes de guerre.
Les ingrédients de base restent quasi identiques dans ce deuxième volet. Seuls changent l'époque, les lieux et forcément les personnages !
Mêlant astucieusement certains personnages et événements historiques authentiques de la Première Guerre Mondiale dans un récit héroic fantasy haletant, Nicolas Jarry nous offre ainsi une pure uchronie.
Connu pour son goût du fantasy, il (Les Brumes d'Asceltis, Le Trône d'argile, Nains, ...) s'adjoint ici un Script Doctor en la personne de David Courtois avec qui il vient de collaborer sur le tome 4 des "Guerres d'Arran - La bataille des cités-états".
Entre combats aériens titanesques, décors de bataille épiques, les actions s'enchaînent juste entrecoupées par un brin de romance.
Des protagonistes plus que vraisemblables les uns que les autres, dotés de caractère fort et travaillés donnent de la consistance à la trame générale.
Un scénario sentant bon le soufre et la vengeance !
© Jarry - Courtois - Léoni - Negrin - Jacquemoire - Soleil 2024
Tout comme le tome 1 avec Vax, le dessin de Lucio Leoni et d'Emanuela Negrin fait merveille. Trait réaliste à souhait, découpages des planches dynamiques renforcent les rebondissements du récit. Le souci du détail aussi bien dans les paysages, les habitations, les avions, le dragon, ... donnent plus que vie à l'ensemble.
Sans parler des superbes couleurs, dignes de l'enfer dans lequel Schwartzlord noie ses ennemis !
© Jarry - Courtois - Léoni - Negrin - Jacquemoire - Soleil 2024
Nouvelle mention spéciale pour cette couverture d'enfer !!!!
Et le tome 3 me direz-vous ? L'attente ne sera plus trop longue vu que sa sortie est programmée pour le 30 octobre prochain.
C'est en Angola, en 1975, que nous nous retrouverons afin de croiser le Kongamato (titre de l'album) qui serait la dernière chance d'Anica, une enfant de 13 ans, enlevée pour devenir enfant-soldat. La légende de son village dit que cette créature apparaîtrait pour protéger les guerriers touchés par un malheur ...
Si d'après les légendes, cet animal ressemblerait à une sorte de ptérosaure mêlé à une chauve-souris géante ... bref pourquoi pas un dragon ?
Même scénariste et script doctor mais Paolo Antiga au dessin et Arif Prianto (Maîtres Assassins 1 - Osahar) aux couleurs.
Thierry Ligot
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Série : Guerres & Dragons
Tome : 2 - L'escadrille Lafayette
Scénario : Nicolas Jarry
Script Doctor : David Courtois
Dessins : Lucio Leoni & Emanuela Negrin
Couleurs : Elodie Jacquemoire
Éditeur : Delcourt
Collection : Soleil
Genre : Fantasy
Parution : 21/08/2024
Pages : 60
Format : 23,3 x 32,3 cm
ISBN : 9782302094611
Prix : 15,95 €
"Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France."
C'est par ces mots que le général De Gaulle s'adresse pour la première fois depuis 4 ans aux Français à partir du sol français ! Un discours historique fait depuis l'Hôtel de Ville de Paris !
Nous sommes le vendredi 25 août 1944. Le général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris, récemment nommé par Hitler, vient de signer l'acte de reddition des troupes allemandes de la ville lumière !
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
L'insurrection a éclaté le samedi 19 août lorsqu’un groupe de résistants a pris, sans un coup de feu, le contrôle de la préfecture de police. Cette police parisienne, parfois tant décriée et critiquée pour certaines de ses actions de "collaboration" ouvrait ainsi la page de la libération de Paris !
Totalement improvisée, elle prenait de court De Gaulle, les FFI, le GPRF et ... les Alliés !
De là, s'accélère un jeu de pouvoir à plusieurs niveaux débuté déjà depuis plusieurs jours chez les Alliés pour la prise de contrôle de Paris.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
En Angleterre, De Gaulle les pousse à autoriser le général Leclerc et sa 2e DB à foncer sur la capitale pour la libérer.
Mais pour Eisenhower, ceci n'est pas une priorité.
La garnison allemande qui y cantonne n'est pas un danger (6.000 hommes intra-muros et 11.000 en banlieue). De plus les troupes ennemies qui reculent ne font qu'y passer sans s'arrêter !
Militairement parlant, prendre Paris signifierait aussi de nombreux combats de rue, des escarmouches, ... Tout ceci au prix de pertes humaines et matérielles importantes et sans grande valeur stratégique.
Par ailleurs, la capitale manque de tout et surtout de nourriture ! La libérer obligerait également les Alliés à devoir l'approvisionner ... et donc à retarder certaines opérations militaires bien plus vitale pour la victoire finale.
Par conséquent, il préfère ainsi contourner la ville et poursuivre son offensive.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
De Gaulle, lui, ne l'entend pas de cette oreille ... Il faut dire qu'une "menace" intérieure" plane sur lui. Celui qui libérerait Paris, qui en prendrait le contrôle s'assurerait également un certain poids dans la suite des événements ... Pas question pour lui donc de laisser les communistes lancer l'insurrection !
"Plus que jamais, l'Union Nationale est nécessaire. La nation n'admettrait pas que cette unité fût rompue."
De son côté, Leclerc ronge son frein et est prêt à foncer sur la capitale ... avec ou sans autorisation.
Un plan est mis sur pied ...
C'est tout cela, ainsi que le déroulement de ces journées d'insurrection que présente, de façon claire et le plus précisément possible, avec un véritable souci d'objectivité, cet album.
Une lutte de pouvoir, une lutte pour le pouvoir, une bataille entre Français dans cette bataille pour la libération de la France, de l'Europe par les Alliés !
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
Une chronologie parfois difficile à présenter, tant les événements vont s'enchaîner rapidement et s'entrecroiser dans Paris et à l'extérieur.
Un travail d'historien à la base, suivi d'une réflexion de scénariste afin d'en faire une BD cohérente et lisible pour tous.
L'idée d'offrir le rôle de narrateur à Paris elle-même apporte une petite touche plus "poétique" ... comme Paname l'est depuis toujours !
Appuyé par la ligne claire réaliste de Denoël, le rendu des décors et notamment des bâtiments est superbe. Petit bémol peut-être pour les visages et expressions des personnages parfois trop "rigides", parfois trop "simplistes". Tout comme certains corps semblant "mal proportionnés" (exemple : p. 44 - 45). Mais ceci n'est qu'un détail graphique. Et ne serait-ce pas au contraire une des caractéristiques de son crayon ... ne pas "écraser" le texte par un trait trop "réaliste" justement ?
La mise en page dynamique, le cadrage et les cases "panoramiques" donnent à la narration la vigueur nécessaire pour s'immerger pleinement dans ces jours hautement historiques.
La mise en couleur de Joël Costes est toujours aussi efficace et agréable, soutenant parfaitement le dessin et l'ambiance adéquate.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
Après "Bir Hakiem - 1942", "Austerlitz - 1805", "Verdun - 1916" et "Diên Biên Phu - 1954", avec à chaque fois Jean-François Vivier au scénario, ce "Libération de Paris - 1944" rentre parfaitement dans la collection "Les grandes batailles de l'histoire de France" chez Plein Vent.
Un album indispensable dans cette année du 80e anniversaire de la libération de la France.
Lien : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/25-aout-1944-de-gaulle-liberation-discours-paris-libere
Thierry Ligot
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Série : Les grandes batailles de l'histoire de France
Tome : 5 - La Libération de Paris, 1944
Scénario : Jean-François Vivier
Dessins : Régis Parenteau-Denoël
Couleurs : Joël Costes
Éditeur : Plein Vent
Genre : guerre, histoire
Public : tout
Parution : 21/08/2024
Pages : 48
Format : 24 x 32 cm
ISBN : 9782384880744
Prix : 15,9 €
"-Alors… C'est elle, Rosa ?
-Oui, c'est elle, oui. Comment vous le savez ?
-Ben, en fait, je suis venu pour elle. Enfin… Pour vous aussi, bien sûr. Laissez-moi vous expliquer… Si vous le permettez, j'aimerais faire une vidéo sur votre vie et sur Rosa…"
Dans le Sertao du Nord-Est brésilien, une vétérinaire arrive dans une zone aride. Elle rencontre Cristo et sa femme, qui dit ne pas avoir de prénom. En fait, la nouvelle venue n'est pas là pour soigner des animaux. Elle a fait la route pour Rosa, afin de faire une vidéo à envoyer au programme télé "Un ami intime". Ils aident des personnes comme la famille de Cristo qui pourrait ainsi recevoir l'aide dont Rosa a besoin. C'est leur fille handicapée, qui vit dans un état végétatif sur un fauteuil roulant. Ce n'est pas du goût du chef de famille qui n'a aucune confiance en l'intruse. Sa femme n'aurait pas été contre. Le fermier est plutôt préoccupé par la météo. Ça fait plus de trois cents jours qu'il n'a pas plu. Les récoltes se dessèchent sur pied. Le bétail meurt. Pendant que Cristo cherche un emploi pour faire entrer un peu d'argent dans la famille, son épouse porte sa croix en s'occupant de leur fille.
© Luckas Ionathan - iLatina
Comme une pierre résonne comme une lettre biblique d'un évangile, comme une histoire de l'ancien testament, quand Dieu punit les hommes pour une rédemption. La sécheresse décime récolte et bétail. La fille est lourdement handicapée. Qu'ont donc fait Cristo et sa femme pour mériter ça ? Comme un symbole, la femme n'a pas de nom. Elle n'est personne mais gère tout. Elle a la foi, elle le dit. Comment va-t-elle réagir lorsque des prédicateurs vont venir culpabiliser la famille ? Elle a la foi, mais quand il s'agit de sa fille, elle pourrait avoir des réactions imprévisibles. Cristo n'est pas du tout dans la même démarche, ce qui, inévitablement, va créer de graves tensions.
© Luckas Ionathan - iLatina
Luckas Ionathan est un jeune auteur brésilien. Il livre ici une fable politique et religieuse d'une impressionnante force. L'album est poignant. A arracher des larmes. On ne peut sortir indemne de cette histoire. Le veau qui agonise, la tempête qui s'annonce, au figuré comme au propre. Ionathan fait monter la tension comme le plus grand des auteurs de suspens, jusqu'à ce qu'on se demande à quel point cette histoire ne serait pas un thriller. Graphiquement, l'auteur propose une bichromie noir et orange. Il y a juste les aplats sombres sur les nez qui font bizarre. Un détail. Quand le vent souffle, les cases sont rayées de blanc, comme un gribouillage. Ça fait son effet. Quant au final, apocalyptique, il ouvre une nouvelle perspective et porte à réflexion.
© Luckas Ionathan - iLatina
Comme une pierre est un album d'une rare intensité qui démontre la puissance de la bande dessinée sud-américaine, spécialité des éditions iLatina. Luckas Ionathan met la barre très haut, non seulement pour ses compatriotes, mais aussi pour lui-même. Cet album a tout pour figurer dans la prochaine sélection d'Angoulême.
Laurent Lafourcade
One shot : Comme une pierre
Genre : Drame
Scénario, Dessins & Couleurs : Luckas Ionathan
Traduction : Thomas Dassance
Éditeur : iLatina
Collection : Novela Grafica
ISBN : 9782491042400
Nombre de pages : 116
Prix : 28 €
"-Je ne vous ai pas vu tout de suite, avec cette pluie. Je m'appelle Matteo.
-Enchanté.
-Je vais à Syracuse.
-Belle ville.
-Je vous dépose quelque part ?
-Oui, c'est fort probable."
Circulant sur une route pluvieuse de campagne dans sa voiture rouge, Matteo embarque un mystérieux auto-stoppeur. Matteo est mycologue. Il étudie les champignons et se rend à Syracuse pour une conférence. C'est sa ville natale. Il n'y est jamais retourné depuis son adolescence. Le passager lui propose d'emprunter un raccourci pour gagner du temps, puis demande à se faire déposer en plein désert. Ce maudit autostoppeur, maudit dans tous les sens du terme, a dérobé le portefeuille de son conducteur. Ce n'est pas l'argent qui l'intéresse, mais son âme. Désormais, elle lui appartient. Pour Matteo, la suite de la route sera psychédélique. Après un virage raté et une chute dans l'eau, un silure le ramène à la surface. Il regagne la route et cherche un véhicule pour l'emmener jusqu'à destination. Arrivé sur place, il trouve une ville à demi en ruines, son cousin Tancrède, une scientifique hors du temps, à moins que ce ne soit lui qui le soit, ainsi que l'autostoppeur qu'il avait pris, et qui lui avoue être un modeste passeur… de vie à trépas.
© Duffour, Kha - Tanibis
Le voyage concret de Matteo Galleone va se transformer en expédition hors des frontières du temps. L'aventure du professeur de mycologie ressemble à ce genre de rêves que nous faisons tous. On croise des connaissances, famille, collègues ou amis dans des lieux improbables. On passe d'un lieu à l'autre comme s'ils étaient contigus. On flotte dans des situations déjà vécues ou presque. Mais Matteo n'est pas dans un rêve. Il est dans un autre état, que l'on comprend plus qu'on ne le découvre, au fil de l'album, et que la dernière scène ne fait que confirmer, mais toujours à demi-mots, sans l'énoncer.
© Duffour, Kha - Tanibis
Quatre ans après Les passe-tableaux, album paru aux éditions de la Cafetière, quel plaisir de retrouver Jean-Pierre Duffour, accompagné ici du scénariste Alexandre Kha. Ce dessinateur, parmi les fondateurs de l'Association, ayant publié essentiellement chez Rackham, a sorti seulement treize albums en quarante-quatre ans, dans un graphisme qui n'appartient qu'à lui. A ranger avec des auteurs comme Fabrizio Borrini, José Parrondo ou Tofépi, il a un côté Jean-Michel Folon, influence démontrée dès la couverture. Chaque case, chaque planche est un enchantement. Duffour est inclassable et rare. Son œuvre déclenche une impression d'adulte qui se cherche dans une enfance qui a peur de grandir, à la frontière du rêve et de la réalité, entre Ionesco et Boris Vian. Alexandre Kha lui a taillé une histoire sur mesure. On ne voit pas qui d'autre aurait pu la dessiner.
© Duffour, Kha - Tanibis
Les fantômes de Syracuse est une balade sur le sens de la vie. Dans une pure ligne claire, Jean-Pierre Duffour est l'un des piliers d'une intemporelle nouvelle vague.
Laurent Lafourcade
One shot : Les fantômes de Syracuse
Genre : Emotion
Scénario : Alexandre Kha
Dessins & Couleurs : Jean-Pierre Duffour
Éditeur : Tanibis
ISBN : 9782848410791
Nombre de pages : 1116
Prix : 20 €
"-Tu sais c'qu'on raconte sur c'te montagne, dans la région ?
-Ben non.
-Quand y a des nuages comme ça sur la dent du chat, c'est que les cuisiniers de l'enfer ont allumé leurs fourneaux… Même qu'des fois, on aperçoit des lueurs rouges briller dans la nuit, quand les diables font leur banquet infernal !"
Dans une cité moyenâgeuse, un groupe d'orphelins tente de glaner ce qu'il trouve pour arriver à se sustenter. Pas facile d'arriver tous les jours à manger à sa faim. Quelques légumes oubliés feront une soupe qui permettra de se remplir un peu l'estomac. Mais d'autres qu'eux cherchent à se remplir la panse, et avec des enfants. Un croquemitaine ne cesse d'en capturer, pour les amener aux ogres. Le jour, ou plutôt la nuit, où les compagnons de Trois-fois-morte vont se faire attraper, la gamine va ameuter le quartier pour alerter la population. Le chevalier de Sainte-Ombre la fait grimper sur la croupe de son cheval au galop pour rattraper le ravisseur et ses otages pris dans le sac. Ils ne vont réussir qu'à sa faire attraper eux-aussi. Direction La cuisine des ogres, pour se faire croquer. Mais ça, c'est sans compter sur la détermination de Trois-fois-morte.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
Comme son nom l'indique, déjà morte trois fois, que pourrait bien craindre notre orpheline ? Dès leur arrivée chez les ogres, ils sont vendus. Certains sont tout de suite mis au court-bouillon, d'autres sont engraissés quelques mois et les derniers sont destinés au hachoir, avec les quartiers d'aurochs marinés au vin de cassis. C'est justement le cas de notre héroïne qui va réussir à échapper au carnage. Va commencer alors pour elle une grande aventure dans les bas-fonds de l'antre des ogres. Entre fantômes, kraken et chèvres, Trois-fois-mortes va devoir user d'alliances, de stratégies et de négociations pour éviter à ses compagnons de devenir les ingrédients d'une recette gastronomique.
Fabien Vehlmann retrouve sa veine de conteur de Jolies ténèbres. Il se rapproche des poncifs originels chers à Charles Perrault et aux frères Grimm, qui sous-couvert d'histoires édulcorées au fil des réécritures et adaptations, traitaient de thèmes dramatiques aussi graves que l'abandon, l'inceste, la culpabilité ou l'emprise. La cuisine des ogres ne déroge pas à la règle. Le final hors du commun repousse les limites du concept en rebattant les cartes entre les personnages pour une éventuelle suite qui pourrait amener vers un nouveau point de vue.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
Au dessin, Jean-Baptiste Andreae poursuit sa carrière sans faute. Il soigne chacun de ses albums, chacune de ses planches, chacune de ses cases avec un respect du lecteur qui fait de lui l'un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Depuis Mangecoeur au début des années 90, il développe des univers fantastiques mêlant humains et animaux et créatures fantastiques, privilégiant toujours la qualité par rapport à la quantité. Ici, des scènes remarquables sur le lac montrent quelques cases exceptionnelles tant par leurs cadrages que par leurs exécutions, comme cette image en plongée où le kraken glisse sous l'embarcation des personnages, ou cette autre vue de côté sous l'eau lorsqu'un éléphant pousse la saucière sur laquelle a pris place Trois-fois-morte.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
A mettre dans les mains de tous ceux qui aiment frissonner, La cuisine des ogres est l'un des événements tout autant scénaristique que graphique de l'année. Immanquable.
Laurent Lafourcade
Série : La cuisine des ogres
Tome : Trois-fois-morte
Genre : Conte cruel
Scénario : Fabien Vehlmann
Dessins & Couleurs : Jean-Baptiste Andreae
Éditeur : Rue de Sèvres
ISBN : 9782810202683
Nombre de pages : 80
Prix : 20 €
"-Mais elle est horrible l'histoire de ce soir ! Urania, t'as pas peur d'habiter à côté du marais ?!!
-Personne n'ose s'approcher de moi, même pas le Grifenfer, mon petit Snow ! Avec ma vieille carcasse, il se casserait les crocs !
-Hey, au fait, pourquoi tu vis toute seule dans cette maison ? Tu pourrais habiter au village avec nous, non ?"
En plein cœur de la forêt sombre, se tient la masure de la sorcière Urania. La vieille lapine raconte aux enfants les légendes du marais. Ceux-ci adorent frissonner à la lumière de la chandelle et du feu qui crépite sous la marmite dans l'âtre. Si les gamins adorent la compagnie d'Urania, c'est loin d'être le cas de leurs parents. Ces cornichons d'adultes la trouvent effrayante. Pour Winter, si elle reste dans son antre, c'est aussi parce qu'elle veut garder le secret de la porte, qu'il rêve d'ouvrir. Pourtant, personne n'a le droit de s'en approcher. Il y a derrière des souvenirs qu'il ne faut pas réveiller.
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
La bande d'enfants d'Au chant des grenouilles a ceci d'atypique qu'elle est composée de divers animaux des bois et des sous-bois. Il y a les lapereaux blancs Snow et Winter, Honey le renardeau, Shadow l'araignée, Vanille la chouette et Moon la chauve-souris. A part leur raconter des histoires, Urania leur apprend également les recettes à base de plantes comme celles qui soignent le mal de dents, les secrets de la nature, côté faune et côté flore. Quel bonheur de passer ses journées à découvrir tant de choses. Pourvu qu'on n'y croise pas le Grifenfer !
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
La collection Métamorphose accueille une nouvelle série concept feel good empreinte de poésie, à la croisée de Mauve Bergamote et du Vent dans les saules, un Winnie l'ourson 3.0. Dirigée par Barbara Canepa, elle nous invite dans un univers anthropomorphique enchanteur. Les planches de ce premier volume co-scénarisé par Barbera Canepa et Anaïs Halard et dessiné par Florent Sacré à un niveau de graphisme hallucinant alternent avec quelques pages encyclopédiques, sur des thèmes cités plus haut, mises en scène par Giovanni Rigano. La série est prévue en six volumes, chacun dessiné par un auteur différent. Devraient s'y succéder tous les semestres Almanza, Rigano, Kerascoët, Quignon et Nesme. Il y a pire comme programme. Après ce premier volume, sans vraiment d'intrigue mais présentant l'univers, un concours culinaire est prévu pour le deuxième épisode.
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
Dans un monde perturbé comme le nôtre, les évasions salutaires au son du chant des grenouilles comme celles-ci sont salutaires. La poésie, ça se lit, ça s'écoute, ça se dessine. Un enchantement.
Laurent Lafourcade
Série : Au chant des grenouilles
Tome : 1 – Urania, la sorcière
Genre : Bucolisme
Scénario : Barbara Canepa et Anaïs Halard
Dessins : Florent Sacré (et Giovanni Rigano)
Couleurs : Barbara Canepa, Florent Sacré et Giovanni Rigano
Éditeur : Oxymore
Collection : Métamorphose
ISBN : 9782385610180
Nombre de pages : 48
Prix : 14,95 €
"-Ne parlons pas d'argent, Monsieur Caruso… Nous avons juste besoin de quelques menus services.
-Combien ?
-Cinq petits services. C'est fort peu pour avoir l'assurance de retrouver un peu de tendresse loin des pressions de la scène.
-De quoi parlez-vous, au juste ?
-D'un colis… D'un simple colis parmi vos bagages… que vous acheminerez, pour nous, vers notre Nouveau Monde… La côte Ouest."
Avril 1906. Enrico Caruso est un célèbre ténor italien. Il ne sait pas encore qu'il sera considéré plus tard comme l'un des plus grands chanteurs d'opéra de tous les temps. Pour l'instant, il a traversé l'Atlantique pour se produire aux Etats-Unis. Ce mois-ci, il est à San Francisco. On lui a demandé de transporter un colis supplémentaire dans ses bagages. Poussé par la curiosité, Judith, une femme de chambre, ouvre le mystérieux paquet et découvre un tableau. Surprise par deux gangsters, ceux-ci l'embarquent avec ce colis qu'ils venaient récupérer. A la faveur d'une rixe entre bandes rivales, elle parvient à s'enfuir avec le tableau, pour le rendre à son propriétaire. Tout semblait rentrer dans l'ordre jusqu'à ce qu'un tremblement de terre se déclenche.
© Meddour, Marie- Bamboo
La petite histoire entre dans la grande. Avec San Francisco 1906, les auteurs mélangent personnages de fictions et personnages réels, histoire inventée et événement authentique. Caruso a réellement fait une tournée aux Etats-Unis au début du XXème siècle et était effectivement présent le jour du séisme à San Francisco. Le tableau est une œuvre de Gustav Klimt, peintre autrichien, chantre de l'Art Nouveau. Le tableau dont il est question est basé sur la légende de Judith et Holopherne, général décapité par sa séductrice. C'est d'ailleurs la séquence qui ouvre l'album.
© Meddour, Marie- Bamboo
Pour découvrir la genèse de l'histoire, il faut remonter en 2004 lorsqu'Eric Hérenguel et Damien Marie réalisent que le centenaire du tremblement de terre dévastateur de San Francisco approche. Il aura fallu quinze ans de maturation pour que le scénario voit enfin le jour. Damien Marie retrouve l'Amérique d'Après l'enfer, quelques années plus tard, et son complice Fabrice Meddour. Ce dernier réalise ici des prouesses. Tout en prenant quelques libertés, il dépeint un San Francisco pré et post drame avec la même intensité, sans pour autant en rajouter, ne cherchant jamais à faire du spectaculaire. Les couleurs sépias, grisées lors du tremblement, contribuent au voyage dans le temps. Meddour étonne, mais aussi Meddour détonne, avec une reproduction incroyable du tableau de Klimt.
© Meddour, Marie- Bamboo
Gustav Klimt aurait peint trois toiles avec Judith. Deux sont avérés, la troisième est supposée. Avec une femme de chambre, Damien Marie et Fabrice Meddour s'assurent de l'existence de la Judith qui complète les deux premières. Parmi elles, qui sortira indemne du tremblement de terre de San Francisco ?
Laurent Lafourcade
Série : San Francisco 1906
Tome : 1 – Les trois Judith
Genre : Drame
Scénario : Damien Marie
Dessins & Couleurs : Fabrice Meddour
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
ISBN : 9782818980033
Nombre de pages : 72
Prix : 16,90 €
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