« - En voilà, une bonne nouvelle ! Vous avez retrouvé le tableau que vous cherchiez ! Il n’y a plus qu’à aller voir ce restaurateur, pour qu’il vous le montre ?
- Ce n’est pas un endroit si simple à visiter…
- Question de sécurité ?
- Pas seulement… Le responsable du service, le professeur Charles de Montvalon… Durant mes études, j’ai suivi ses cours. Un homme sévère et hautain…qui ne cède jamais rien au sujet de la peinture.
- Je vois… Pas le genre d’homme qu’on va voir pour le prier de vous montrer une toile où se serait cachée autrefois la sœur d’un ami. »
© Matsumoto - Louvre-Futuropolis
Cécile cherche le tableau dans lequel a disparu Arrietta, la sœur du gardien Monsieur Marcel, alors qu’ils étaient enfants. Après enquête, elle découvre qu’il s’agit de l’œuvre issue de l’atelier d’Antoine Caron : Les funérailles de l’amour. Le tableau est en restauration et le patron du département n’est pas des plus commodes. Côté félidés, le petit chat flocon s’est lui aussi volatilisé : la boule de poils peut rentrer à l’intérieur des toiles.
Les chats du Louvre sont de merveilleux guides. Des jardins des tuileries au toits du palais, les félins mènent la danse. L’album oscille entre la vie de leur groupe et celle des humains. Quand ces bestioles se retrouvent seules, elles prennent une apparence humanoïde. Cela reste-t-il onirique ou bien les chats sont-ils comme ça lorsqu’on ne les voit pas ? Ils forment une communauté unie. Les délicates pattes de velours s’allient pour faire face à un chien, donnant une leçon de solidarité.
Tout le récit gravite autour des funérailles de l’amour. Cette œuvre est un tableau peint vers 1580 et attribué à Henri Lerambert, formé dans l’atelier d’Antoine Caron. Il représente une procession d’angelots emmenant un Cupidon vers son dernier voyage.
© Matsumoto - Louvre-Futuropolis
Le vieux gardien aux yeux clairs s’appelle Marcel. Tiens, comme le singe dans les livres illustrés pour la jeunesse d’Anthony Browne, premiers pas vers une sensibilisation à l’art.
Marcel le gardien est le vecteur invitant ici à découvrir l’art. Sa sœur est montée dans le char des Funérailles. Elle a chanté et dansé avec les anges. Un jour, elle voudrait que Marcel voie ça, lui aussi. Mais ce n’est pas que lui qu’elle réussira à embarquer. Grâce à elle, et à ces chats du Louvre, l’auteur nous embarque tous.
© Matsumoto - Louvre-Futuropolis
Le graphisme de Matsumoto n’est pas des plus élégants. Les chats humanisés, en particuliers, ne sont pas des plus réussis. Il n’empêche que le lecteur se voit malgré lui embarqué dans un récit qu’il ne peut pas lâcher, une fable fabuleuse, une poésie dessinée, comme Le Louvre les jours de fermeture.
Cet album laissant au final une bien agréable impression confirme l’adage édictant qu’une bande dessinée très bien dessinée ne sera sûrement pas relue tandis qu’une autre au dessin perfectible, hormis les belles vues plongeantes sur Le Louvre et ses abords, donnera le désir d’y revenir.
Flocon, petit Flocon… Toi qui sais les secrets, emmène-moi, je te suivrais…
Laurent Lafourcade
Série : Les chats du Louvre
Tome : Second tome
Genre : Onirisme culturel
Scénario & Dessins : Matsumoto
Éditeur : Louvre-Futuropolis
Nombre de pages : 216
Prix : 26 €
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