Déjà financé à 75 %, le livre de Jean Knoertzer n’attend plus qu’un dernier coup de pouce pour voir le jour.
« Depuis des années, je collectionne les autographes et petits dessins des « grands » de la B.D., récoltés au cours de manifestations diverses : cocktails, expositions, Foire du Livre, etc.
Mon livre d’or était aux trois quarts remplis de beaux souvenirs. Je décide d’écrire à Edgar P. Jacobs, par l’intermédiaire du Lombard, pour lui dire mon admiration pour son œuvre, et lui demander un dessin et un autographe. Je ne doutais de rien ! Ceci se passe en septembre 1981.
Bonheur : le 5 octobre 1981, je reçois une gentille lettre du Bois des Pauvres. C’est déjà quelque chose !
J’ai un ami, Franco Biondi, qui est représentant aux Presses de Belgique, à l’époque. Il connait ma passion pour la B.D. qu’il partage un peu.
Le matin du jeudi 10 décembre 1981, il me téléphone pour m’inviter au cocktail donné par les éditions Gallimard, à l’auberge de Boondael à Bruxelles, pour la sortie du livre L’opéra de papier d’Edgar P. Jacobs. C’est une occasion inespérée de voir le maître.
On arrive vers 18 heures. Je suis au vestiaire quand Edgar P. Jacobs arrive. Il met son manteau au vestiaire, et me dit avec un beau sourire : Bonjour cher ami ! Comment vas-tu ? Je réponds gentiment, mais interloqué intérieurement. On ne s’est jamais vu !
Je saurai un peu plus tard dans la soirée, qu’il m’a pris pour un de ses amis, propriétaire du tennis voisin, barbu comme moi, d’où cette charmante confusion.
Franco Biondi me présente à Edgar P. Jacobs. Ce dernier admire une pièce d’or de 50 pesos mexicains que j’ai en pendentif et on parle de choses et d’autres.
On reçoit un cahier de presse avec quatre photos, grand format. Mon épouse va vers Edgar P. Jacobs et lui demande un autographe. Il signe à deux reprises, mais le Directeur de Gallimard fonce sur lui et lui recommande d’arrêter de signer, sinon, dit-il, c’est parti pour cent signatures. Edgar P. Jacobs remet son stylo en poche… mais je l’ai, moi, l’autographe ! Ce sera le seul de la soirée.
Une centaine d’invités sont présents. Tous les grands noms de la B. D. et de l’édition sont là. Des photographes de presse sont parmi la foule et mitraillent tout le monde.
En fin de soirée, je vais chercher dans ma voiture des calendriers publicitaires que j’ai fait imprimer à mon nom, avec le concours des Assurances LE MANS. Ils sont très beaux et représentent des ancêtres en voiture. J’en distribue aux dessinateurs, dont Edgar P. Jacobs, Franquin, entre-autre, l’apprécie beaucoup ! Edgar P. Jacobs garde bien le sien, heureusement et vous allez comprendre pourquoi.
La soirée est très sympathique et s’achève dans la bonne humeur. Sauf au vestiaire, où une dame est partie avec la veste de loup de mon épouse et a laissé la sienne ! Dix jours plus tard, on la retrouvera chez l’épouse d’un dessinateur du Lombard ! Tout s’arrange.
Le 4 Janvier 1982, je reçois un courrier du Bois des Pauvres. Il est 9 heures du matin.
Vous devez savoir qu’Edgar P. Jacobs était très méticuleux pour tout. Il gardait, entre-autre, tout courrier qui lui était adressé et tout était classé. Ayant aussi une très bonne mémoire, il ressort mon calendrier de 1982, voit le nom imprimé, se dit qu’il connait ce nom.»
Alors, pour finaliser le projet, rendez-vous sur : https://www.simply-crowd.com/produit/le-mystere-edgar-p-jacobs/
Laurent Lafourcade
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