Sept ans après sa dernière aventure, Stéphane Clément, le héros de l’auteur suisse Daniel Ceppi, est enfin de retour dans une nouvelle histoire publiée cette fois au Lombard !
Avant de découvrir l’interview que Daniel Ceppi à bien voulu accorder à Christian Missia, voici, chers internautes, une brève biographie de l’auteur suisse :
Daniel Ceppi est né à Genève le 3 avril 1951. Après avoir entamé des études artistiques aux Beaux Arts de Genève et à l’école des arts décoratifs à la fin des années soixante, Ceppi réalise pendant un temps des dessins techniques pour une entreprise américaine.
Sa première œuvre originale sera l’écriture du roman « Le Guêpier », première aventure de Stéphane Clément. Peu convaincu par la première mouture de son histoire, Ceppi décide de remanier celle-ci afin d’en faire une bande dessinée dont il assurerait lui-même le dessin. Toutefois, il devra attendre 1977 pour voir enfin son album publié, faute d’intérêt de la part des éditeurs de l’époque qui recherchaient surtout des histoires fantastiques.
Sa carrière est lancée : les Humanoïdes Associés et Métal Hurlant le repère et le signe.
Ceppi réalisera de nombreux albums, parmi lesquels : « La Nuit des clandestins», « CD Corps Diplomatique » ou encore « Nom de Code : Pandore ».
Christian Missia : Bonjour Ceppi, vous venez de publier le dernier album de « Stéphane Clément : L’Engrenage Turkmène ». Quel en est l’histoire ?
Ceppi : L’histoire… Stéphane a une connaissance qui fait partie d’une ONG et qui se rend en Asie centrale - parce qu’il est très difficile d’avoir des visas et des choses pour aller au Turkménistan ou en Ouzbékistan, etc. - Il profite donc de l’opportunité d’une ONG pour pouvoir faire ce voyage. Mais voilà, il tombe dans une magouille qu’il ignore complètement au départ, et qui va l’emmener sur un chemin un peu dramatique.
L’Engrenage Turkmène est le premier album de Stéphane Clément publié au Lombard, car la série était précédemment éditée aux Humanoïdes Associés. Pourquoi avez-vous changé de maison d’édition ?
Ceppi : C’est assez simple. Les Humanoïdes Associés ont toujours passé leur vie entre redressement judiciaire, faillite, semi-faillite et que je passais carrément autant de temps à essayer d’être payer que pour travailler, donc j’ai décidé qu’il valait mieux arrêter avec eux. Ils n’ont jamais de thune et c’est trop dur. J’ai soixante berges (60 ans, ndr) et je n’ai plus envie de m’emmerder avec le pognon.
A travers vos albums, on découvre que vous vous préoccupez beaucoup des questions sociales, de géopolitique et du monde qui vous entoure. D’où viennent ces préoccupations ?
Ceppi : Ca doit venir du fait que j’ai toujours aimé les voyages. Depuis l’âge de 18, 19, 20 ans, j’ai toujours parcouru le monde et je me suis rendu compte que l’humain, l’humanité m’apporte tellement de choses, que la moindre des choses c’est de lui rendre une partie. J’ai peut être reçu plus que j’ai donné.
Etes vous parti au Turkménistan pour réaliser cet…
Ceppi : (Il coupe) Bien sur ! Il n’y a pas un seul album ou je ne suis pas aller sur place.
Vraiment ? Je suppose que vous devez avoir des souvenirs et des anecdotes plein la tête. Pourriez-vous nous en raconter une ?
Ceppi : Le Turkménistan est une dictature pure et dure… On est obligé d’y aller en voyage organisé. Impossible d’y aller en solo. Ils ne donnent pas de visa pour des touristes lambda et on sent que c’est un pays ou tout est sous contrôle. C’est très dur de communiquer avec les gens parce que s’ils parlent à un étranger… C’est méfiance de chez méfiance, quoi.
En fait, vous dénoncez ce que vous voyez grâce à vos bandes dessinées…
Ceppi : Le but n’est pas de dénoncer mais de raconter la vérité et la vérité, c’est celle-ci.
Est-ce vrai que vous mettez une dizaine de jours à écrire votre scénario ? D’ailleurs, à ce propos, on sent dans votre écriture l’influence du roman et du reportage.
Ceppi : Oui, en effet parce que je réfléchis pendant plusieurs années à ce que je vais raconter mais quand je pars dans l’écriture - dans un cahier normal, comme à l’école – c’est vrai que ça va vite. Je ressors tout ce qui était bien cadré dans mon ordinateur personnel et ça, ça ressort vite. Je n’ai pas de problème d’écriture. J’ai des problèmes de dessin mais pas d’écriture (rire).
Daniel Ceppi
Interview © Graphivore-Christian Missia 2010
Images © Le Lombard 2010
Photo © Christian Missia 2010
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