« - Qu’est-ce qu’on a cette fois ?
- Pas beau à voir, Inspecteur.
- Les faits, Sergent !
- John Brown, majordome, lacéré par des griffes plus grandes que celles d’un ours… Elisabeth Smith, employée de maison, gisant dans les cuisines nue et… démembrée. Quant au propriétaire Sir Stillborn, vous verrez : son sang a aussi servi à tracer ces fichues écritures… Toujours les mêmes.
- Hum… Un beau surcroit d’emmerdes, donc… »
Sud de l’Angleterre, 1886. L’inspecteur Isaac Jack a un nom qui claque comme un fouet mais qui ne suffit pas à protéger les citoyens. Lady Stillborn vient de découvrir les cadavres décharnés de son oncle et ses domestiques. Si maintenant l’horreur touche les aristos, les affaires se compliquent. Becky Stillborn souhaite enquêter aux côtés de l’inspecteur Jack ce qui n’est pas du goût de l’intéressé. Soit ! Qu’il se le tienne pour dit, la nièce ne renoncera pas.
© Michel - Filidalo
Après avoir été directeur artistique en agence de publicité, graphiste et illustrateur freelance, Arnaud Michel se lance dans la bande dessinée. Becky Stillborn est son premier album. Sans être old school, la série fleure bon les années 80-90. A l’époque, elle n’aurait pas dénoté dans la collection Grafica chez Glénat tant au niveau du scénario que du dessin. Le duo Stillborn/Jack forme un couple inédit. L’inspecteur a ses failles. L’aristocrate a sa détermination. L’un a besoin de l’autre pour avancer dans l’enquête. Scully et Mulder ont trouvé des alter egos, d’autant plus qu’un soupçon d’X-files plane dans cet univers.
© Michel - Filidalo
Arnaud Michel a un potentiel certain. Si quelques attitudes peuvent sembler perfectibles, l’auteur est capable de belles envolées comme le combat à mains nus dans un ring clandestin ou la scène d’ouverture dans laquelle Becky pénètre dans la maison. Avec un trait fin comme sur l’efficace couverture qui oblige à ouvrir l’album, Becky Stillborn aurait toute sa place chez un grand éditeur. Le cahier graphique final le prouve également. Mais après tout, compte tenu de la surproduction actuelle, ne vaut-il pas mieux être chouchouté chez un micro-éditeur qui fait un excellent travail de communication plutôt que d’être noyé parmi les sorties d’une grande maison ? L’avenir le dira.
© Michel - Filidalo
Si Seven s’était déroulé à l’époque et dans les lieux de Jack l’éventreur, Becky Stillborn aurait indubitablement mené l’enquête. Le mystère est à son comble. Les aventures de la jeune femme ne font que commencer…
Laurent Lafourcade
Série : Becky Stillborn
Tome : 1 – La mort n’est qu’une ombre
Genre : Polar fantastique
Scénario & Dialogues : Arnaud Michel & Marty
Dessins & Couleurs : Arnaud Michel
Éditeur : Filidalo
Nombre de pages : 64
Prix : 14,90 €
ISBN : 9782375080160
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