Août 1944. Les troupes allemandes sont repoussées vers l'Allemagne. Les ventres sont vides, les corps sont fatigués. Les longues colonnes de soldats sont impitoyablement massacrées par l'aviation soviétique maitresse des cieux. La politique de la terre brûlée n'a eu pour d'autres effets que de décupler la haine de l'ennemi.
Février 1945. Dans une dernière tentative pour arrêter les russes, les allemands font sauter les ponts sur l'Oder, distant seulement de 90 km de Berlin. Le fanatisme de la SS pousse le peuple jusqu'a l'ultime sacrifice : les enfants sont enrôlés dans les troupes combattantes ! Le jeune Kessler a depuis longtemps perdu toute illusion concernant le sort de l’Allemagne. Les soldats sont face à un choix difficile : combattre les bolchéviques qui menacent Berlin et y trouver une mort certaine ou tenter de gagner le front ouest dans l'espoir de se rendre aux anglo-américains.
Oliver Speltens nous délivre le dernier tome de cette formidable série (plus de 75000 exemplaires déjà vendus) qu’est « L’armée de l’Ombre ». Contrairement à ce que certaines personnes pensaient au début de celle-ci, l’auteur ne fait en rien l’apologie du nazisme mais explique habilement le cheminement de ces jeunes hommes ayant choisi de faire allégeance à l’idéologie prônée par Hitler.
Pour ce dernier récit, les troupes soviétiques contre-attaquent vigoureusement les armées d’un ordre censé être au pouvoir durant un millénaire. Cependant, en mars 1945, à l’est de l’Oder, les régiments allemands vont causer d’énormes pertes aux troupes soviétiques, cédant le terrain, maison par maison, à ces derniers. Kessler et ses amis en sont réduits à faire un choix : soit combattre Ivan dans les faubourgs de Berlin ou gagner le front ouest pour se rendre aux troupes américaines.
A l’aide de ses illustrations, d’une solide documentation concernant les véhicules et uniformes et d’un choix de couleurs particulièrement judicieux, Speltens nous entraîne aux côtés de ces combattants, partageant leurs sentiments, doutes et regrets face à l’horreur d’une doctrine dont ils ont été abreuvés depuis leurs naissances.
Une série dont je ne peux que conseiller la lecture aux jeunes (à partir de quatorze ans) afin de conscientiser la génération montante des dangers d’un système dont certains relents se font cruellement ressentir à l’heure actuelle.
Alain Haubruge
L’armée de l’Ombre. Tome 4 : nous étions des hommes» Olivier Speltens
Collection mémoire 1939-1945. Éditions Paquet, 48 pages
Olivier Speltens à la galerie 9art
Infos ICI
©BD-Best v3.5 / 2024 |