« - Je suis le Capitaine Sheridan. Veuillez satisfaire ma curiosité, Mr Wallace. Pourquoi un aristocrate comme vous, heureux propriétaire d’une plantation et futur marié, a-t-il tout gâché en tuant deux noirs sans la moindre importance ?
- Quelle différence cela fait-il ? On n’a pas jugé nécessaire de m’organiser un procès.
- Nierez-vous les faits ?
- Non. Mais aucun de mes droits n’a été respecté. Mes proches remueront ciel et terre pour me retrouver. Ma famille a de l’argent, je peux vous assurer que vous en entendrez parler.
- Permettez-moi de préciser les règles de ce camp avant qu’on vous emmène, Wallace. Cinq hommes par cellule. Chacun avec de bonnes raisons d’y être. Pourquoi avoir tué ces deux noirs ? Il doit y avoir une explication. Une chose à laquelle vous puissiez vous accrocher. Car vous allez avoir besoin de vous accrocher très fort pour survivre. Statistiquement, au bout de deux mois, il ne reste jamais plus d’un homme par cellule. Caporal McDermott. Emmenez cet homme. »
Accusé d’un meurtre dont il est innocent, John Wallace est un colon anglais dont le destin bascule. Un compagnon de cellule va le mettre sur la piste d’un trésor. Son évasion va l’entraîner à la quête de cet espoir de fortune. Mais Wallace est traqué par Naïsha, une apprentie-sorcière qui a fait pénétrer dans son esprit et dans son cœur un lion qui lui donne sa force. Du Kenya au Soudan, thriller et quête archéologique, la fuite en avant de l’aventurier britannique est une aventure aux nombreux pièges qu’il devra éviter.
Après Black Op et le deuxième cycle de L’étoile du désert, Stephen Desberg et Hugues Labiano se retrouvent pour une série africaine, une histoire réaliste aux frontières du chamanisme.
Les lieux sont familiers pour Desberg depuis Jimmy Tousseul, classique des années 90 du catalogue Dupuis dépeignant à hauteur d’enfant un décolonialisme inéluctable. Ici, l’époque est plus ancienne. Nous sommes dans les années 20. Mais l’atmosphère africaine transpire à travers les images et les mots. Le scénariste prend la main dans de nombreux récitatifs, méthode qu’il emploie également dans le récent Oliver Page avec Griffo.
Le dessin d’Hugues Labiano met en valeur l’histoire de Desberg. Ses personnages et ses décors prennent du volume sous son feutre-pinceau. Particularité dans sa méthode de travail, les aplats-noirs s’intègrent dans les couleurs de Jérôme Maffre, comme si l’album était à la fois en noir et blanc et en couleurs. Etonnant et efficace.
Il y a du Joseph Kessel et du Blaise Cendrars dans Le lion de Judah. Les œuvres des auteurs du Lion, de L’or et de Moravagine filtrent dans les intercases de Labiano. On est dans de la grande et noble Aventure avec une majuscule.
Hugues Labiano et Stephen Desberg expliquent la genèse de la série dans les vidéos ci-dessous :
Laurent Lafourcade
Série : Le lion de Judah
Tome : 1 - Livre 1
Genre : Aventure africaine
Scénario : Stephen Desberg
Dessins : Hugues Labiano
Couleurs : Jérôme Maffre
Éditeur : Dargaud
Nombre de pages : 56
Prix : 15 €
ISBN : 9782205078152
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