Les éditions Fei
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 Les éditions Fei

Nouvel exemple de mondialisation dans le petit monde de la BD: les éditions Fei.

Créé en 2009, cette maison d’édition participe à faire reculer les barrières culturelles en faisant collaborer des scénaristes français et des dessinateurs chinois sur des histoires typiques venues tout droit de l’Empire du Milieu.

 

Quand on vous dit que notre bonne vieille planète n’est qu’un grand village !

 

Xu Gei Fei, une femme puissante :

D’apparence frêle, Xu Gei Fei n’en est pas moins une femme de tête ! Issue d’une famille modeste de Manchourie, cette jeune femme de 32 ans s’est élevée à force de volonté. Travailleuse et disciplinée, Fei a appris l’anglais en autodidacte. La maîtrise de cette langue et son sens des affaires lui permettront de diriger le pôle marketing d’une entreprise de pétrochimie. Mais la réalisation d’un vieux rêve la poussera à abandonner son poste pour se lancer dans l’édition de bandes dessinées, à Paris.

 

Pouvez-vous vous présenter ?

Fei : Je m’appelle Xu Ge Fei, mais tout le monde m’appelle Fei et je suis chinoise. Il y a deux ans et demi, j’ai monté une boite d’édition franco-chinoise avec quelques amis français.

Pourquoi avez-vous voulu créer cette maison d’édition de BD chinoise ?

Fei : Je voulais faire rencontrer les cultures chinoise et française. Pour commencer, nous avons choisi le chemin Chine-France parce qu’en Chine il existe un vrai savoir-faire en matière de dessin et puis, il y a beaucoup d’histoires qui sont méconnues en Europe mais qui mériterait à être plus connu. Je dis souvent à mes amis que la Chine à plus de 5000 ans d’histoire. Si nous avons une bonne histoire tout les 100 ans, cela nous fait quand même une bonne cinquantaine d’histoires à raconter !

Grace à des scénaristes français tels que Patrick Marty ou Jean-Marie Aumont, on a réussi à adapter des histoires chinoises de façon à ce qu’elles puissent être aussi apprécié par le public français. L’idée, c’est vraiment celle-ci : faire découvrir la culture chinoise à un public francophone par le biais de la BD.

Ces dernières années, on a vu de plus en plus de dessinateurs chinois être présent sur le marché de la BD franco-belge. Quel est l’état du marché chinois de la BD et de l’illustration ? Les dessinateurs chinois peuvent ils vivre de leur art en Chine ou sont ils tous obligé de s’expatrier ?

Fei : C’est une question importante et assez complexe car il n’est pas facile d’y répondre en une seule phrase.

La Chine a aussi une histoire avec la BD car celle-ci existe chez nous depuis 80 ou 90 ans. Mais entre les années 70 et 90, il y a eu un vide au niveau de la production de BD. Heureusement, aujourd’hui, le marché repart.

Actuellement, il y a plus de 50 000 étudiants chinois qui sortent diplômés des Beaux Arts. Mais il est vrai que ceux-ci ont du mal à vivre de la BD car les anciens lecteurs de BD ont plus de 50 ans et les nouveaux lecteurs sont plus attirés par les mangas. C’est pourquoi, beaucoup de dessinateurs chinois se reconvertissent comme animateur, dans le jeu vidéo par exemple.

Travailler pour la BD franco-belge représente une bonne opportunité pour les dessinateurs chinois d’être publier en Europe et de vivre de leur art. Ce qui fait que beaucoup de dessinateurs chinois rêvent de venir travailler en Europe car ce continent représente une sorte d’eldorado pour eux.

 

 

 

En voyant votre stand, on se rend compte que votre entreprise rencontre un certain succès mais comment cela s’exprime-t-il au niveau des ventes ?

Fei : Notre première série, le Juge Bao, a bien marché, grâce au travail conjugué du dessinateur et du scénariste. Nous avons vendu 12 000 exemplaires de la première édition du tome 1. Puis nous avons fait un second tirage de 5 000. Pour le second tome, nous avons fait un tirage de 9000, avec un retirage de 5000. Les albums sont vendus au prix de 7,50 euros.

Vous avez un très beau stand avec beaucoup d’animations. Vous faites aussi des dégustations de mets chinois. N’est ce pas un peu cher comme investissement ?

Fei : Pour nous, c’est rentable ! Dans tout les salons que nous avons fait ! Mais au-delà de ça, le plus important pour nous c’est de rencontrer les lecteurs ! Nous vivons cela comme une chance incroyable de rencontrer tout ces gens qui achètent nos livres, ici à Quai des Bulles ou ailleurs. Les rencontres avec notre public nous enrichissent plus que ce que nous vendons.

 

 

 

 

Le format du Juge Bao est assez original. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Fei : C’est un format chinois. C’est dans un livre de ce format que j’ai lu mon premier Victor Hugo en BD et mes premiers Tintin ! Ce format me tient beaucoup à cœur et nous trouvions aussi qu’il était parfait pour les albums du Juge Bao et les Yaya. Mais dans le futur, nous n’excluons pas d’utiliser d’autres types de formats plus classiques, du moment que ceux –ci préservent l’ouvrage.

 

Pour en savoir plus sur Xu Gei Fei, vous pouvez vous procurer son roman autobiographique : « Petite fleur de Manchourie » publié chez XO Editions.

 

Interview © Graphivore-Christian Missia 2011

Photo stand © Christian Missia 2011

Image © Fei Editions



Publié le 15/12/2011.


Source : Graphivore

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