« - Regardez, une cigogne schtroumpfe vers nous ! Mais on dirait qu’elle est seule.
- Elle n’a pas très bonne mine !
- Et où sont les deux autres ?
- Elle essaie de nous schtroumpfer quelque chose !
- Alors, qu’est-ce qu’elle raconte, Schtroumpf Opérateur ?
- Les cigognes me comprennent… Mais moi, je ne sais pas traduire tout ce qu’elles schtroumpfent !
- Elle semble en état de choc. J’espère qu’elle pourra nous schtroumpfer jusqu’au village. »
Il a dû se schtroumpfer quelque chose de grave chez les cigognes. En visite chez Homnibus, les Schtroumpfs les attendaient pour rentrer chez eux mais une seule s’est présentée à l’appel. Sur le chemin du retour, elle réussit à leur faire comprendre qu’un drame est en train de se jouer. Certaines de ses compatriotes se sont faites enlever par un fourbe malfaisant qui prétend pouvoir faire fortune grâce au jaune de leurs œufs aux propriétés revigorantes. Qui plus est, l’homme est le cousin de Gargamel… Qui se ressemble s’assemble. Allez, les Schtroumpfs ! A la rescousse !
Cette nouvelle aventure des petits lutins bleus a un léger goût d’élixir du Docteur Doxey. Comme le médecin dans l’histoire de Lucky Luke, Gargamel y joue les charlatans. Comme dans toutes leurs histoires, les Schtroumpfs dénoncent un problème de société. A l’heure où le monde entier cherche un vaccin contre un certain virus qui nous pourrit la vie, il est judicieux de faire une petite mise en garde contre les escrocs qui ne vont pas manquer de proposer des panacées universelles. Il ne s’agit cependant pas ici de maladie à guérir mais simplement d’améliorer sa vie. Si le scénario avait été écrit après le COVID, les auteurs auraient pu appuyer sur ce point. L’histoire était bouclée bien avant. Les comparaisons sont donc fait du hasard.
Alain Jost et Thierry Culliford sont sur des rails. Chacune de leurs histoires, même si elles ne sont pas aussi révolutionnaires que celles de Peyo, est un gage de lecture agréable. Un peu plus de densité, un peu plus d’humour d’aparté, et ça serait très bien. Pqar ailleurs, il est toujours merveilleux de lire une histoire avec l’enchanteur Homnibus. Mais ça donne aussi une grosse envie de revoir un jour Johan et Pirlouit, série injustement inexploitée.
Graphiquement, Miguel Diaz Vizoso, comme son camarade Jeroen de Coninck dans l’épisode précédent, fait un sans faute. On aimerait le voir dans un découpage en cinq bandes comme dans les premiers tomes, donnant une meilleure impression de petitesse aux Schtroumpfs. Les scénaristes lui offrent ici la possibilité de montrer des décors nouveaux. Des chaumières, on en avait déjà vues, mais des volières, c’est inédit dans cet univers.
Accrochez vos ceintures, le vol de cigogne va décoller, et gare pour certains à ne pas se prendre le train d’atterrissage sur le crâne.
Laurent Lafourcade
Série : Les Schtroumpfs
Tome : 38- Les Schtroumpfs et le vol des cigognes
Genre : Aventure
Scénario : Alain Jost & Thierry Culliford
Dessins : Miguel Diaz Vizoso
Couleurs : Studio Nine Culliford
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782803677143
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