La Galerie Petits Papiers au Sablon.
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La Galerie Petits Papiers au Sablon.

2012, année de la fin du monde !… Ou du moins, la fin d’un monde dans lequel la bande dessinée était encore perçu par certains comme étant un art de seconde zone. En effet, les petits mickey ont définitivement gagné leur place en tant que média et art à part entière. Si la qualité des artistes de BD n’est plus à prouver, il aura tout de même fallu des longues et régulières tentatives pour asseoir cette légitimité amplement mérité.

Depuis 3 ans, la galerie Petits Papiers séduit chaque année le public de la BRAFA, la foire internationale d’art contemporain de Bruxelles. Fort de cette expérience et désireux de réduire encore plus les barrières psychologiques, les fondateurs de la galerie, Marc Breyne et Alain Huberty, poursuivent leurs expérimentations en proposant cette fois un dialogue entre 9ème art et art contemporain. Et pour valoriser comme il se doit les artistes qu’ils exposeront, les Petits Papiers ont acquis « la Vaisselle au kilo », un bâtiment « classé » situé au Grand Sablon, un quartier huppé de la capitale de l’Europe.

Afin d’en savoir plus sur ce nouveau projet, Alain Huberty a accepté de répondre aux questions de notre journaliste.

 

Alain Huberty :

Avec cette nouvelle galerie au Sablon, on peut dire que les Petits Papiers changent de standing.

Alain Huberty : Je dirais plutôt que cela nous donne des moyens supplémentaires afin d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé, c'est-à-dire organiser des rencontres entre le milieu de la BD et des arts contemporains.

Nous avons eu l’idée de ces rencontres en décembre 2009, lors d’une exposition avec Christian Balmier, un auteur d’art contemporain qui fait du Maill Art (ou Art postal, une forme d'art utilisant les éléments de la correspondance postale ainsi que la plupart des disciplines artistiques, ndr). Et il a envoyé des courriers décorés des personnages de Jacobs et d’Hergé à des adresses qui lui était familières. Nous nous sommes revu très souvent après et nous avons eu l’idée de créer des duos avec d’un côté quarante auteurs d’art contemporain et de l’autre quarante auteurs de BD, qui faisaient ensemble deux œuvres communes. Pour faire ces duos, nous avons organisé des quantités de déjeunés avec les artistes qui étaient intéressé par ces rencontres. Et nous nous sommes rendu compte qu’aussi bien du côté des auteurs de BD que des auteurs contemporains, il y avait un véritable enthousiasme pour ce projet. C’était même perçu comme un besoin artistique enfin assouvi ! Du coup, nous avons cherché un grand espace pour pouvoir exposer les œuvres créées. Nous avons cherché un lieu pendant deux ans et nous sommes contents d’avoir attendu car nous avons trouvé un espace extraordinaire !

Est-ce que pour vous c’est l’occasion de drainer un nouveau public ou est-ce quelque chose que vous aviez déjà débuté ?

Huberty : Il y a deux choses en fait. D’une part, c’est vrai que le public habituel me suit. Et puis, nous participons depuis 3 ans à la BRAFA et on s’est rendu compte qu’il y avait un regard nouveau porté sur la bande dessinée. La BRAFA est une manifestation qui présente des œuvres d’art de première catégorie et nous avons présenté de belles choses à des gens qui voulaient acheter de belles choses. Que l’auteur de l’œuvre vienne de la BD ou pas n’a aucune importance et nous avons la chance de travailler avec des auteurs majeurs de la BD qui ont le désir de sortir d’un certain carcan pour faire de grandes œuvres. Cela a beaucoup plu au public de la BRAFA au point que beaucoup de gens que je ne connaissais pas ont acheté des œuvres à des prix coup de cœur ! Donc effectivement, je suis certain que nous avons à faire à un nouveau public.

 

 

 

 

Si le succès est au rendez vous, pourrions nous nous attendre à voir des œuvres d’auteurs plus jeunes ou plus confidentiels mais bourré de talent dans votre galerie ?

Huberty : Bien évidement ! Mais je pense qu’il faut d’abord que nous démontrions le sérieux de notre démarche et que nous affirmions les Petits Papiers comme étant une galerie d’art avec un grand « G » pour qu’après, nous puissions mettre notre réputation au service de nos coup de cœur.

 

Si les rencontres entre la Bande Dessinée et l’Art Contemporain débuteront le 22 mars avec Philippe Geluck, d’autres artistes tout aussi talentueux rythmeront l’actualité de la nouvelle galerie des Petits Papiers. Parmi ceux-ci, Pat Andrea, François Avril et Jacques de Loustal figurent en bonne place pour faire de cet évènement culturel une réussite !

 

 

 

 

Loustal :

Pouvez-vous nous présenter le concept mis en place par la galerie PP ?

Loustal : Le concept autour de cette nouvelle galerie du Sablon c’est d’associer des artistes venant de l’art contemporain et des dessinateurs de BD.

En ce qui me concerne, j’ai été associé à Pat Andrea, un peintre que j’admire beaucoup et que je connaissais avant. Pour moi, c’est une opportunité formidable de travailler avec lui sur un projet commun dont on a défini les grandes lignes autour du huit clos. Il faut savoir que nos univers ont des passerelles. Son œuvre me parle et il fait partie de mes influences !

Ce projet devrait être présenté fin 2013. Mais je vous avoue que je n’ai pas la moindre idée à quoi cela va ressembler mais je sais que l’expérience sera d’avance enrichissante !

L’association Loustal-Andrea est elle une association imposée par les galeristes ou bien vous a-t-on demandé votre avis ?

Loustal : Curieusement, on me l’a suggéré et il se trouve que je le connaissais. Cela m’a bien arrangé et voilà.

 

 

 

Pat Andrea : Peintre et sculpteur néerlandais.

Qu’est ce qui vous a motivé à accepter ce projet avec Loustal ?

Pat Andrea : La proposition est venue des propriétaires de la galerie qui avait imaginé cette exposition d’un peintre libre et un artiste de BD. J’ai dit oui car je trouvais l’idée formidable ! De plus, je suis un admirateur des dessins de Loustal ! Je crois qu’il y a quelque chose de très proche entre nous deux. Une recherche dans la forme qui est chez lui plus figée que chez moi. C’est pour cela que l’on associe un peintre libre et un artiste plus « discipliné ». Je dis discipliné car Loustal pratique un art qui demande une grande rigueur ! En effet, le but de ses illustrations est de mettre en images un texte, de raconter une histoire. Mais finalement, nous recherchons tout les deux la même simplification des formes. Nous avons la même sensibilité en ce qui concerne la gestion de l’espace. Et puis, nous partageons ensemble le gout du huit-clos et des architectures un peu spéciales. Tout cela est très intuitif.

Dans le cadre de cette expo, quel est le but que vous souhaiteriez atteindre ?

Pat Andrea : Le but de cette expo est de montrer au public qu’il n’y a pas tellement de différences entre des artistes de BD et des artistes d’art contemporains et je pense que notre époque , l’évolution des mœurs dans les milieux artistiques nous permet de tenter ce genre d’expérimentations.

François Avril :

Pouvez-vous nous présenter le projet que vous exposerez à la galerie ?

François Avril : Je vais partager un espace avec Claude Viallat, qui est un artiste d’art contemporain abstrait. Donc, a priori loin de moi mais en vérité, je trouve que nous avons des liens ! J’ai toujours été très sensible à son travail et lorsque l’on m’a proposé des noms et que j’ai vu le sien, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion pour le rencontrer, tout en ne sachant pas si lui-même serait tenté par l’aventure ! Je dois préciser que nous ne nous connaissions pas. On lui a montré mon travail et il a accepté. Il y a eu une première rencontre qui s’est bien passé. Ensuite, il y a eu une deuxième rencontre au cours de laquelle je lui ai apporté quelque chose que j’avais fait spécialement pour lui. Parce qu’en fait, nous avons un premier projet dans lequel nous partagerons un espace commun dans la galerie. Mais il y a aussi un projet d’œuvre réalisé à quatre mains, un duo en fait. Ce qui fait que j’ai d’abord réalisé mon travail sur une grande toile de 2 mètres 25 sur 2 mètres, puis mon comparse interviendra dessus et je lui laisse la liberté totale de faire ce qu’il veut sur ma toile ! Je peux déjà vous dire que Claude à terminé son dessin mais je ne l’ai pas encore vu. Ce sera fait la semaine prochaine.

Le plus important pour nous sera de montrer au public que contrairement aux apparences, la BD est apprécié par les artistes contemporains. Par exemple, Claude Viallat m’a avoué qu’il est un lecteur de BD. On a trop souvent voulu cloisonnés les différents moyens d’expression artistique. La bande dessinée a longtemps été considéré comme étant un art mineur. Heureusement, les choses changent !

Propos recueillis par Christian MISSIA

Voici le programme complet des expositions qui auront lieu à partir de la fin du mois de mars dans la nouvelle galerie des Petits Papiers au Grand Sablon.

  • Du 22 mars au 17 avril 2012 : A travers son personnage fétiche du Chat, Philippe Geluck se posera des questions sur le sens de l’Art et de sa place dans la société.

  • Du 24 avril au 30 mai 2012 : Expo consacré à Maurice Tillieux, au peintre caribéen José Garcia Cordero et aux dernières œuvres de l’artiste belge Pascal Bernier. Parallèlement à cette manifestation, un hommage sera rendu au personnage de Jacques Martin, Guy Lefranc, qui fêtera cette année ses 60 ans. Un nouvel album intitulé « l’Eternel Shogun » paraitra chez Casterman pour l’occasion.

  • Du 1er juin au 20 juin 2012 : Bruxelles vue aux travers des œuvres de Patrick Van Roy et Jean-Claude Götting.

  • Du 28 juin au 26 aout 2012 : Peut importe les caprices de la météo, l’été sera chaud grâce à cette exposition « érotique » consacré aux femmes de Georges Pichard, aux toiles du peintre et illustrateur Alex Varenne et aux travaux d’un artiste d’art contemporain dont l’identité sera dévoilé durant l’expo.

  • Du 6 septembre au 6 octobre 2012 : Rencontre entre Claude Viallat et François Avril.

  • Du 11 octobre au 10 novembre 2012 : Solo-show consacré aux dessins de l’artiste Gérard Manset.

  • Du 15 novembre au 11 décembre 2012 : Expo « Cosmos » consacré aux œuvres d’Hervé Di Rosa et Philippe Druillet.

  • Janvier 2013 : Bernard Yslaire et son épouse Laurence Erlich vous proposeront de découvrir leurs travaux consacré à un journal numérique, qui constituera également leur prochain album. Ce projet associera photographie, dessin et photos retouchées.

  • 1er trimestre 2013 : Pat Andrea et Loustal.

  • 1er semestre 2013 : Expo consacrée à l’artiste allemand Peter Klasen.

 



Publié le 22/02/2012.


Source : Graphivore-Christian Missia

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