Interview Marvano Grand Prix Tome 3 (Adieu)
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Interview Marvano Grand Prix Tome 3 (Adieu)

On tremble en lisant ce dernier épisode de Grand Prix, car chacun sait que, au-delà de la hantise de l'accident fatal, c'est un autre drame qui se joue. Mondial, celui-là. Chacun sait que derrière le vrombissement des moteurs résonne le claquement des bottes, que derrière les cris des directeurs de course, les vociférations d'un « conducteur » à la tribune déchirent le silence... C'étaient des sportifs, et ils voulaient être les meilleurs ; le gouvernement de Hitler leur donnait la possibilité de gagner. Devaient-ils refuser ?

Adieu est le troisième et dernier épisode de Grand Prix, une bande dessinée dans laquelle Marvano entremêle histoire de la course automobile et genèse de la Deuxième Guerre mondiale.

Dans le cadre de la sortie du dernier album (tome 3 Adieu)  de la série Grand Prix prévue ce 29 juin 2012, j’ai eu l'occasion de pouvoir poser quelques questions a Marvano (scénariste & dessinateur).


Alain Haubruge : D’où vient l’idée de la création de la série Grand Prix ?

Marvano :  Je voulais faire une histoire sur l’entre deux guerre car je trouve que cette période a été trop vite oubliée et c’est quand même une période très importante pour notre présent. Ce que je voulais surtout c’est un angle original, c’est-à-dire qu’en général, cette période est représentée par un journaliste, un policier où un syndicaliste et je voulais quelque chose de différent.
J’ai trouvé une biographie de Rudolf Caracciola, un des grands coureurs automobiles de l’époque et c’est cela qui a mis en place l’idée de situer cette histoire qui mène les lecteurs aux portes de la seconde guerre mondiale dans le cercle de la course automobile. En me documentant, j’ai trouvé tout les éléments qu’il me fallait pour faire évoluer mon histoire dans cette direction afin d’en faire un récit historique et en même temps fictif. Ce récit me permet d’aborder cette période non pas sous un angle pédagogique scolaire mais plutôt de l’orienter vers un loisir en la convertissant en bande dessinée.

Dans le troisième tome (Adieu), vous dédicacer la phrase suivante à votre fille « Ne deviens jamais un Chamberlain, reste toujours un Churchill ». Pourquoi ?

 Ma fille a 29 ans. Les enfants qui ne connaissent ni Chamberlain, ni Churchill vont faire la connaissance de ces deux personnages clef de l’époque, Churchill étant un des seuls à s’opposer au régime instauré par Hitler. Au travers de cette dédicace, j’ai voulus dédier cet album à la génération de ma fille mais aussi aux jeunes générations. Je trouve qu’à l’heure actuel, le monde est bourré de « Chamberlain » et l’on n’écoute plus les quelques  « Churchill » restants.

 

 


Grand Prix, l’amour des voitures mais aussi votre lieu de naissance a t’il influencé cette série ?

Oui, j’avais 10 ans en 1963 à l’ouverture du circuit de Zolder. Le week-end, nous n’avions pas la télévision et les gamins se retrouvaient en temps que spectateur au circuit. C’était une époque où l’argent n’était pas maître de la course automobile mais aussi l’époque ou l’on pouvait approcher et parler avec les pilotes presque sans contraintes. Un de mes souvenir est d’avoir rencontré Willy Mairesse, le premier belge à être monté sur un podium lors d’un grand prix de formule 1. Je me souviens aussi d’avoir vu l’écurie Lotus avec Colin Chapman & Jim Clark .A l’heure actuelle, ce genre de chose est devenu impossible !

Quand avez-vous entrepris les recherches historiques pour rédiger Grand Prix ?

J’ai commencé Grand Prix alors que je travaillais encore sur les tomes 2 & 3 de Berlin. C’est à ce moment que j’ai commencé à me documenter, à rechercher des images et des films existants. On peut dire que j’ai commencé à réfléchir à cette histoire cinq à six ans avant de la rédiger.

Si vous devriez vous-même conseillé l’album à quelqu’un qui ne connaît pas la série que lui diriez-vous ?

Lisez et découvrez ! J’espère que Grand Prix vous donnera l’idée que l’histoire est intéressante et captivante mais surtout de ne pas revivre et refaire les erreurs que l’on a commises au siècle dernier. Sans oublier le fait qu’il s’agit d’une fiction mais aussi d’une bande dessinée d’aventure destinée à divertir et apporter du plaisir aux lecteurs sans subir la lourdeur d’un cours d’histoire.

 

 

 


Si vous aviez la possibilité de modifier quelque chose à Grand Prix, que changeriez-vous ?

Rien ! J’ai toujours essayé de faire le mieux de ce je pouvais faire à cet instant précis. Maintenant, si je regarde dix ans en arrière, je me dis que j’aurais pu faire mieux mais à cette époque-là, j’estime que j’étais au maximum de mes possibilités. Si l’on commence à être trop pointilleux avec son propre travail, on court le risque de ne jamais le terminer. Je sais qu’il a des défauts dans les albums, mais j’ai toujours été au maximum de mes possibilités graphiques.

Des futurs projets ?

Oui, je travaille sur le nouvel album depuis plus d’une année mais je préfère ne rien dévoiler pour l’instant ! Comme tout scénariste, je redoute que l’idée soit exploitée par une autre personne. Je préfère que l’on se revoie dans quelques mois pour en discuter ensemble !

Images © Dargaud - Marvano 2012
Interview © Graphivore-Alain Haubruge 2012



Publié le 24/06/2012.


Source : Graphivore

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