Dans les yeux d'Ambre, une enfant qui grandit de la Préhistoire au monde moderne, la vieille Louba creuse le temps pour raconter l'histoire du loup dans un album presque chamanique, qui relie le conte à la réalité documentaire, le réel à l'imaginaire.
Ambre, dite « La Loba », et que certains considèrent comme une vieille sorcière, vit seule dans la forêt. Son objectif : retrouver les os de son loup assassiné, qu'elle espère ressusciter grâce à d'antiques secrets... Mais l'arrivée dans sa montagne d'une jeune chercheuse vient troubler l'équilibre de sa vie diurne. Sa vie nocturne, elle, est comme toujours rythmée par ses souvenirs. Ambre se rappelle ainsi comme elle succéda à la précédente « Loba », échappant à un déséquilibre entre l'Homme et la Nature, incarnée par Charles, son ami d'enfance, détestable chantre du « modernisme »... Elle se rappelle aussi les grandes étapes qui rythmèrent la rupture définitive entre les humains et leur environnement, au nom du « progrès ». Et dans tous ces souvenirs, le loup, toujours, comme le symbole de cette part animal crainte et niée... Jean-Claude Servais signe un nouveau cycle d’album méditatif, au réalisme sublimé en hymne à l'écologie. Une ode à la nature, qui interpelle sur l'équilibre de la terre et plaide pour le respect du vivant.
L’occasion pour notre équipe de rencontrer Jean - Claude Servais afin de partager avec vous ses propos …
Variant ses projets, en 2008, Jean-Claude Servais collabore avec le groupe FolkAmbiance à leur opéra folk "Champenois, l'Homme des Bois". Pour rappel, en 1964, Roger Champenois défraya les chroniques judiciaires nationales et internationales, notamment en échappant à des régiments de gendarmes et de militaires qui le recherchaient dans les bois alors qu?il était suspecté de la mort de son épouse.
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Dans le présent tome, la jeune Li est revenue de France pour prendre part à la révolution maoïste. Elle en connaîtra les dessous, en se rapprochant du charismatique leader communiste. Entre fascination et désillusions, la jeune fille avancera en parallèle de l'histoire du pays qui porte son nom.
Dans le cadre de cette sortie, l’équipe de Bd Best a eu l’occasion de converser avec les auteurs de cette aventure chinoise :
Remerciements aux Éditions Casterman
© JF & Maryse Charles - Casterman
Titre : La fille de l’eunuque
Série : China Li
Tome : 3
Genre : Aventure asiatique
Éditeur : Casterman
Scénario : Maryse Charles
Dessins & Mise en couleur : Jean-François Charles
Nombre de pages : 72
Prix : 15,50 €
ISBN : 978220328642
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Homme de médias - radio, télévision et de presse écrite -, Rudy Léonet a traversé quatre décennies en promenant son micro dans les coulisses de festivals, les backstages de concerts, les studios d’enregistrement et les rendez-vous codés dans des hôtels confinés.
« AAA » - Access All Areas, (le laisser-passer qui donne accès aux quartiers privés des célébrités), raconte ses rencontres avec des personnalités surprenantes, excentriques, charismatiques, sous un angle inattendu.
Clarke & Rudy Léonet
Avec « AAA », on assiste à des conversations off, à des échanges recueillis par l’auteur pendant plus de 40 ans. Ces instantanés où l’on croise Björk, Depeche Mode, The Cure, Bowie, Nick Cave, Peter Gabriel, Françoise Hardy, Etienne Daho, INXS, U2 et beaucoup d’autres, sont autant de séquences toujours réjouissantes et jubilatoires, qui éclairent la part d’ombre de célébrités avec un sens particulier de l’observation. Chacune de ces brèves de rencontres est illustrée par Clarke.
© Clarke – Léonet – Éditions Lamiroy
L’équipe de Bd Best a rencontré pour vous ce duo musique - BD et vous livre leurs confessions ci-dessous
Remerciements à la librairie Brüsel Waterloo
Brüsel Waterloo
225 Chaussée de Bruxelles
1410 Waterloo
+32 2 511 08 09
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Titre : Acces All Aeras
Genre : Musique
Scénario : Rudy Léonet
Dessin : Clarke
Éditeur : Éditions Lamiroy
Nombre de pages : 88
Prix : 18,00€
ISBN : 9782875955005
Brice Depasse et sa Story Nostalgie débarquent en BD ! Une grande première après 20 années sur les ondes de la première radio en Belgique. L'animateur radio s'est associé au dessinateur français Aurélien Baudinat pour mettre en images les histoires étonnantes et le foisonnement dans l'univers de la musique et des arts, à Londres en 1968.
"Londres 1968" propose un voyage inédit et captivant dans la capitale britannique de la fin des années 1960 et raconte les moments forts de cette période durant laquelle des géants comme Freddie Mercury, David Bowie, John Lennon et les Beatles, préparaient, chacun dans leur coin, des œuvres déterminantes pour leur carrière et pour la musique mondiale.
© Brice Depasse – Aurélien Baudinat – Éditions Chronica
Pour réaliser ce voyage, "Londres 1968" suit les traces d'un jeune Belge parti à Londres pour réaliser son rêve: rencontrer les Beatles, groupe mythique dont il est totalement dingue. Ce jeune Belge, pas totalement inconnu puisqu'il s'agit de Dan Lacksman, l'un des membres fondateurs du mythique groupe Telex, vivra des moments inoubliables à faire rêver tous les amateurs de musique.
© Brice Depasse – Aurélien Baudinat – Éditions Chronica
Basée sur des anecdotes véridiques et inédites, la BD "La Story" conte une tranche de vie étonnante et fidèlement illustrée sur une centaine de pages remplies d'émotion, d'amour et de belles surprises.
L’occasion pour l’équipe de Bd Best de rencontrer Brice Depasse, confessions de l’intéressé ci-dessous
Remerciements à la librairie Brüsel Waterloo
Brüsel Waterloo
225 Chausée de Bruxelles
1410 Waterloo
+32 2 511 08 09
Titre : La Story Nostalgie - Londres 1968
Genre : Musique
Scénario : Brice Depasse
Dessins : Aurélien Baudinat
Éditeur : Éditions Chronica
Nombre de pages : 96
Prix : 19,50 €
ISBN : 9782931115039
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Le chemin de la vengeance a mené notre pistolero solitaire jusqu'à New York, sur la piste de l'homme qui a semé le chaos dans sa vie et au Kansas : le sénateur Dawson. L'homme n'est pas facile à approcher, et les ruffians de la grande ville se révèlent plus coriaces que ceux des plaines. Le héros anonyme peut-il compter sur l'aide de Miss Lyle, cette mystérieuse enquêtrice qu'il ne cesse de recroiser ? Une seule chose est certaine : cette fois-ci, aucune vision ne pourra le préparer aux révélations qui l'attendent.
Notre équipe a rencontré Yves Swolfs, l’occasion de vous proposer une nouvelle capsule de « Derrière le masque » :
Remerciements à la librairie Brüsel Anspach
Brüsel Anspach
100 Boulevard Anspach
1000 Bruxelles
© Yves Swolfs – Le Lombard
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Envoyé par César chez les Sarmates, dans les steppes de l’Oural, afin de sécuriser les positions romaines à l’est, Alix va faire la rencontre du roi sarmate Eunonès. César veut s’assurer de la neutralité du roi de cette tribu nomade en y envoyant Alix. Arrivé dans les steppes, celui-ci sera capturé par les Androphages, une armée de chasseurs du nord ayant pour cheffe la géante Personne. Au sein de cette peuplade, notre héros sera emmené par leur cheffe au bord du monde afin d’y trouver un cheval fabuleux qui pourrait devenir la monture de la géante.
Nouvel épisode du centième anniversaire de la naissance de Jacques Martin, nous recevons Giorgio Albertini & David B. pour le 39e tome des aventures d’Alix « Le Dieu sans nom ». La suite ci-dessous
Remerciements à la Librairie Brüsel Waterloo
Brüsel Waterloo
Chaussée de Bruxelles, 225
1410 Waterloo
02 5110809
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Publié à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Jacques Martin, cet ouvrage de référence est une somme commentée des œuvres et de la vie du maître. Réunissant planches inoubliables de l’histoire de la bande dessinée et illustrations jamais publiées, cette monographie s’impose comme la référence incontournable pour tous les passionnés de Jacques Martin.
Nouvel épisode du centième anniversaire de la naissance de Jacques Martin, nous recevons cette fois Patrick Gaumer pour son ouvrage de référence sur l’incroyable carrière du maître « Jacques Martin - Le Voyageur du temps ». La suite ci-dessous :
Remerciements aux Éditions Casterman
Remerciements à la Galerie Huberty & Breyne
Galerie Huberty & Breyne
Pl. du Châtelain 33
1050 Brussel
+32 2 893 90 30
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Illustrateur et auteur de bande dessinée, Olivier Weinberg rencontre Jacques Martin en 2008, qui lui propose de travailler sur « Les Voyages de Lefranc ». Le premier album résultant de cette collaboration est « Les Reportages de Lefranc - Le Mur de l’Atlantique », paru en 2011.
Nouvel épisode du centième anniversaire de la naissance de Jacques Martin, nous recevons Olivier Weinberg pour sa contribution dans différents albums « Les Reportages de Lefranc ». La suite ci-dessous:
Remerciements au Bivouwag Waterloo
Bivouwag Waterloo
Chaussée de Bruxelles, 216
1410 Waterloo
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Lien chronique Bd Best "Les juges Intègres"
© Jacques Martin – François Corteggiani - Christophe Alvès – Casterman
Quatrième épisode du centième anniversaire de la naissance de Jacques Martin, nous recevons François Cortéggiani & Christophe Alvès pour le trente- deuxième tome des aventures de Lefranc, « Les juges Intègres». La suite ci-dessous
Remerciements à Casterman
Remerciements à la Galerie Huberty & Breyne
Galerie Huberty & Breyne
Pl. du Châtelain 33
1050 Brussel
+32 2 893 90 30
Propos recueillis par Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Entretien avec William, créateur de Tizombi, de Wat et surtout des Sisters, l’un des plus grands succès de ces dernières années dans la BD d’humour, dont le seizième album vient de paraître.
Bonjour William, Les sisters reviennent pour un 16ème album, Cap ou pas cap’ ? Je te propose une interview Cap ou pas Cap. Cap ou pas Cap qu’on commence comme ça ?
On y va.
Cap ou pas Cap de faire des portraits dans des magazines ?
Effectivement, avant de faire de la BD, j’ai fait des portraits. J’avais un copain qui faisait des caricatures et je me suis dit que pour me démarquer j’allais faire des portraits. A l’époque, je travaillais à l’usine et pour arrondir mes fins de mois, le week-end, je partais dans les fêtes de villages pour « croquer » les touristes. Je ne les ai jamais publiés dans des magazines. C’était très formateur en même temps. Ça a été mon école.
© William - Bamboo
Cap ou pas Cap de signer une BD historique ?
C’est déjà fait, alors Cap.
Ma première BD était une BD médiévale qui s’appelait Alban de Montcausson. C’était une romance qui se passait pendant la guerre de cent ans. Ça m’a amusé. Il y a des faits historiques mais c’est tout de même romancé. Ça a été ma première expérience de bande dessinée avec beaucoup de documentation, un dictionnaire sur Violet le duc, des armoiries, les armures de l’époque, etc … J’acceptais tout ce qui venait. J’avais un copain qui était passionné de BD et de médiéval et qui m’a proposé un scénario qui se passait dans son village à Florentin-la-Capelle dans l’Aveyron. J’ai trouvé ça vraiment sympa. Il y avait une histoire en plus avec cette romance avec la belle Héloïse et le chevalier Alban. C’était ma première BD éditée localement. Je faisais des illustrations pour Aveyron magazine et les rédacteurs en chef m’ont proposé de travailler sur cette BD et de l’éditer. C’était une première expérience pour mon scénariste et pour moi. J’ai pu aller dans les festivals avec cette BD historique.
© William, Ajalbert - Les BD d'Aveyron
Cap ou pas Cap d’accepter un scénario signé Georges Lautner ?
Cap aussi, bien sûr. Ça a été une riche expérience. Rencontrer déjà ce metteur en scène culte était très impressionnant. Je dois dire que lui était très simple, mais on peut être impressionné par l’homme, le réalisateur. Il a su me mettre tout de suite très à l’aise. Avec l’éditeur Emmanuel, Proust, on a fait ce diptyque qui, à la base, ne devait être qu’une seule histoire et on l’a terminé au tome 2. Les ventes n’étant pas celles espérées, on n’a pas pu faire un tome 3. C’était très agréable de bosser avec Georges Lautner.
© William, Lautner - EP
Tu es papa de deux filles. Cap ou pas Cap de les mettre en scène dans une BD ?
Alors, je dirais que je suis Cap. Mais au départ je n’étais pas Cap. Quand j’ai créé le blog Un air de famille en 2006, je travaillais en tant que coloriste puisque mes BD ne marchaient pas. J’avais vraiment envie de dessiner. J’étais frustré de coloriser les dessins des autres. Je me suis dit pourquoi ne pas me lancer. Mes filles me faisaient rire, se disputaient et se rabibochaient dans la minute. Je me suis lancé dans des petits dessins que j’ai scannés et mis sur un blog. Tout a commencé comme ça. Je leur ai demandé si je pouvais mettre leurs prénoms. La petite avait 6-7 ans et la grande 9-10. Elles ont quatre ans et demi d’écart. Elles étaient d’accord. Il y a des copines fictives, d’autres réelles. Certains prénoms des copains étaient inventés pour éviter les catastrophes à la maison.
© William
C’est Grâce à ce blog mettant en scène blog mettant en scène Wendy et Marine que tu as été repéré par Bamboo ?
Alors, c’est marrant parce que j’ai rencontré Christophe dans un festival. Je dédicaçais Baraka avec Georges Lautner et lui dédicaçait Les Pompiers. On a échangé et sympathisé. On avait pas mal de goûts en commun. On est né la même année. On a les mêmes goûts en pop culture. Il me suivait un peu sur le blog et moi j’aimais son côté comique gag à la page. Christophe m’a dit que s’il lui venait une idée il m’enverrait quelques scénars. Il y en avait un sur deux femmes de ménage qui avaient des super pouvoirs genre James Bond girls. Il y avait un autre projet avec des fées et un petit lutin. C’était des personnages que j’avais créé sur le blog et je lui ai dit qu’on pourrait faire un petit truc là-dedans, en enrichissant un petit peu cet univers.
Sur mon blog, je faisais plutôt des dessins genre dessins de presse. J’ai demandé à Christophe de me faire une mise en page écrite pour voir si j’arrivais à retranscrire ça et le transformer en page de BD. Comme le résultat nous plaisait, on l’a proposé à Olivier Sulpice, éditeur chez Bamboo. Il m’a appelé tout de suite pour me dire qu’il était intéressé. Je lui parle de Christophe au téléphone, en lui disant qu’il aimerait bien m’aider pour scénariser, qu’on travaillerait donc à deux sur les scénars.
© William, Cazenove - Bamboo
Tu mets donc beaucoup de tes filles dans la série. Souffles-tu des idées à Cazenove qui les met en forme ?
Là, cela fait quatorze ans qu’on travaille sur Les Sisters. Maintenant, Christophe connait bien les personnages. Il me propose des trucs aussi, par exemple en rapport à des souvenirs avec son frère. En général, je lui propose un thème pour l’album. Les idées me viennent comme ça le matin. Je les note sur mon téléphone et lui envoie plusieurs bribes de scénarios. Il met tout ça en forme, construit un gag en bas de page sous forme de découpage écrit. On tente d'éviter les poncifs mais quelques gags reviennent, des thèmes récurrents comme le journal intime ou la jalousie de Wendy pour Sammy son petit copain. L’univers est assez riche.
© William, Cazenove - Bamboo
Y mets-tu aussi un peu de ton enfance ou bien penses-tu que les générations évoluent trop vite pour pouvoir le faire ?
Non franchement, je n'utilise pas mes souvenirs d'enfance,
Le papa est un personnage qui est en second plan. Je n'ai pas du tout eu la même enfance. J’ai une sœur 4 demi frères et deux demi sœurs,
C’est vraiment la vie de mes filles, raison pour laquelle ça s’appelle « les Sisters » et non « Un air de famille ». Je voulais vraiment me consacrer sur les deux personnages. Si on avait gardé Un air de famille, les gens auraient pu confondre avec le film de Cédric Clapish. « Les sœurs » ou « les frangines », ça n’était pas terrible. Et puis l’idée du franglais avec « Les sisters » m’est venue car elles s'appelaient souvent ainsi,
© William, Cazenove - Bamboo
Comment faire justement pour rester au contact des jeunes générations, parler comme eux, les sensibiliser, les faire rire ?
Alors, ça ce n’est pas évident parce qu’il y a le langage qui évolue tout le temps, l’argot, le verlan, etc… Il faut être vraiment toujours aux aguets. J’écoute souvent mes filles parler et je me dis : « Tiens, ça, c’est pas mal. ». Je ne leur dis pas et quand elles voient les albums me disent : « Je me rappelle j’avais dit ça ! ». Je ne les scrute à la loupe mais dès que je peux choper une expression, quelque chose d’actuel, j’essaie de le mettre quelque part. Christophe n’a pas d’enfant mais il pose beaucoup de questions en festival. On essaie de rester à la mode sans trop l’être car Les Sisters n’est pas une BD pour être à la mode. Il y a des gens qui abandonnent la lecture, peut-être trop enfantine pour eux. Et d’autres qui continuent. J’ai vu en dédicaces des parents qui ont lu et qui font lire à leur gamin. Il y a plusieurs lectorats et plusieurs façons de lire la BD.
© William, Cazenove - Bamboo
Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, quelles sont les différences de caractère entre Wendy et Marine ?
Elles ont un fort caractère toutes les deux, deux caractères bien distincts, des fortes personnalités. C’est ce qui m’a fait faire ce blog. Je trouvais ça marrant et je me demandais si d’autres vivaient cela à la maison. C’est marrant autant elles sont très différentes physiquement et autant coté caractère, elles en ont un très fort toutes les deux. C’est pour ça que ça peut partir tout de suite en live. Mais elles s’adorent. Tout ça continue à leurs âges, même si la plus grande a quitté le nid.
© William, Cazenove - Bamboo
Le premier album des Sisters est paru en 2008. Si on considère qu’elles avaient déjà à l’époque 8 et 12 ans, elles auraient aujourd’hui 21 et 26 ans. Tu les fais d’ailleurs réellement vieillir dans un gag en toute fin d’album mais elles gardent leurs particularités. Est-ce pour garder contact avec le public des débuts de la série qui a grandi avec elle, pour accrocher de nouveaux lecteurs et lectrices plus âgées ou bien tout simplement pour le fun ?
Pour la dernière page, avec Christophe, on a trouvé que ce serait marrant de faire un gag où elles seraient adultes. En fait, elles se projettent donc elles s’idéalisent. Elles n’ont pas changé en fin de page. Elles ont le même physique alors que quand j’ai commencé la BD Marine avait huit ans. Je ne savais pas à quoi, elle allait ressembler plus tard. Elles s’imaginent ce qu’elles seront. De même, depuis une dizaine d’albums, on a décidé avec Christophe en début de page de les faire plus jeunes, donc Marine à deux ans et Wendy en a cinq ou six. C’est devenu un gimmick.
© William, Cazenove - Bamboo
Un hors-série des Sisters à la vingtaine est-il envisageable ?
Non, cela ne m’intéresse pas. Sur la dernière page, elles ne sont pas réellement plus grandes. On va un peu dans le futur pour que ça raisonne par rapport au gag. Je dis ça maintenant, peut être que je changerai d’avis plus tard. Je ne comprends pas pourquoi je ferais une blonde écervelée, alors que Marine est grande maintenant. Elle est intelligente et instruite, ça ne collerait plus. Ce qui m’intéresse c’est la petite qui apprend la vie par le biais de sa grande sœur.
Comment est né le concept des Super Sisters ?
C’est pareil, c’est quelque chose que j’avais créé sur le blog. J’ai toujours aimé les comics. Et j’ai trouvé ça marrant de faire quelques pastilles où elles auraient des supers pouvoirs. J’ai laissé ça dans un coin et, avec Christophe, un jour, on a pensé que ce serait drôle d’inclure un gag où elles apprennent à devenir des supers héroïnes, avec des costumes avec le W et M. C’est resté. Il y a une page dans chaque album où elles ont ce super costume. En 2010, l’éditeur m’a proposé de faire autre chose entre deux albums des Sisters. On a fait un premier album des Super Sisters, puis un deuxième. C’est un univers qui me plaît depuis tout jeune et mes lectures de Strange.
© William, Cazenove - Bamboo
A propos de Super-héros, tu es plutôt Marvel ou DC Comics ?
Je suis les deux. J’ai commencé avec DC Comics et je me suis mis plus tard à Marvel. Quand j’étais jeune, je prenais tout ce qui venait dans la seule librairie du coin. Il fallait que je dévore des cases. J’achetais donc tous les magazines, moins chers que les albums.
Les Sisters se déclinent en petits romans, en dessins animés, en magazine, … Tout ça semble étourdissant. Comment arrives-tu à contrôler tout ça ?
J’acquiesce et je suis content dès que l’éditeur m’informe de tous ces petits bonus. C’est l’éditeur et toute son équipe qui font tout pour promouvoir la série et créer des rencontres, des opportunités, comme le dessin animé. On a eu plusieurs rencontres pour cette adaptation télévisée avec plusieurs studios. On a eu quelques déconvenues avec certaines boîtes de prod. Pour le jeu vidéo, ça s’est fait très vite. Le magazine, lui, a été lancé par Milan Presse.
Pour toutes ces choses, on nous propose et nous avons un regard de validation. C’est l’équipe de Bamboo qui gère tous ses produits dérivés. Il y a des petites figurines Plastoy qui vont sortir pour le jeu vidéo collector à la fin de l’année.
© William, Cazenove - Bamboo, Milan
© William, Cazenove - Bamboo
Abordes-tu ton travail de la même façon en BD et sur les autres médias ?
Pour le dessin animé, au début, cela m’a demandé un peu de travail. On a vu les producteurs. Il fallait créer tout un univers. Je leur ai redessiné tous les personnages dans un style un peu plus cartoon, pour les Character Design. Il a fallu créer de nouveaux personnages pour le dessin animé qui n’existaient pas dans la bande dessinée, comme Madame Georgette la voisin, le vigile, les commerçants. Je les ai représentés de face, de trois-quart, sous divers angles. On a assisté au doublage. C’est une sacrée expérience de voir les acteurs incarner ses propres personnages.
Pour le jeu vidéo, c’est différent. Ce sont les personnages copiés collés de la BD.
© William, Cazenove - Bamboo
On annonce également un long métrage au cinéma avec de vrais acteurs.
Pour l'instant, ça reste assez flou et moi je me concentre sur la BD. Pour tout ce qui est produits dérivés ou adaptaions je laisse l’éditeur s’en charger. Quand c’est bien fait, c’est super. Pour l’instant, on est très contents du dessin animé, du jeu vidéo et du magazine, des figurines ou des jeux de société.
Alors que, comme Roba avec Boule et Bill ou bien Franquin avec Gaston, tu aurais pu, au bout d’un moment rester sur ton confort avec les Sisters, tu t’es lancé dans d’autres séries. As-tu créé Tizombi comme une échappatoire pour garder les pieds sur Terre ?
Alors c’est pareil qu’avec les Sisters. Ça part d’un délire sur un blog que j’avais en 2009. J’avais créé ces petits personnages que j’ai proposé sur un forum et j’ai eu un super accueil avec ces petits personnages qui ont mûri. J’ai fait des illustrations. J’ai même sorti à compte d’auteur le Tizombi zéro. J’en ai tiré 250 exemplaires et j’ai tout vendu. J’en ai envoyé un exemplaire à Olivier qui m’a dit : « Je n’aime pas les zombies mais ton petit personnage me fait rire. Si tu veux, on propose à Christophe d’y travailler. » Il y a eu quatre tomes. Je ne peux pas tout faire. Il me faut six mois pour faire un album des Sisters. Comme après chaque album, pendant un mois, j’ai besoin de ne pas faire de BD, en gros, il me restait quatre mois. J’ai donc confié les couleurs de Tizombi à Elodie Jacquemoire, comme pour Wat.
© William, Cazenove - Bamboo
D’où te vient ce goût des macchabées ? Du Thriller de Michael Jackson ?
Michael Jackson m’a marqué, c’est sûr. Mais j’ai surtout été marqué par les film de Romero. Ce sont les films de mon adolescence : La nuit des morts-vivants, Zombies, Le retour des morts-vivants, ... On les regardait et on adorait se faire peur avec ça.
© William, Cazenove - Bamboo
Tizombi a une particularité qui lui est propre.
Oui, c’est le seul zombie à être né zombie. C’est une idée de Christophe. Le personnage que j’avais créé sur le blog était tout seul et s’ennuyait. De temps en temps, il y avait une poule. Il mangeait la poule et après il pondait des œufs. Il n’y avait pas de scénario. C’était juste des dessins comme ça pour le délire. Christophe a trouvé le « truc ».
Comment parler de zombies aux enfants ? T’est-il arrivé de t’auto-censurer pour ne pas montrer des scènes trop trashs ?
Tizombi, c’est trash dans le visuel mais pas dans le fond. C’est bien crado mais il y a ce côté humoristique comme dans Pierre Tombal. L’ambiance est morbide mais pas effrayante.
© William, Cazenove - Bamboo
Il y a quelques mois, toujours avec Christophe Cazenove, tu changes de dimension. On passe à des histoires plus longues pour présenter Wat, la fée qui avait perdu ses ailes. Qui est cette lointaine cousine de Clochette ? Est-ce que ce personnage résonne en toi ?
Je ne sais pas si le personnage résonne en moi, c’est un univers. Le petit peuple m’a marqué aussi. J’ai toujours aimé ça. Plus jeune, je lisais le Peter Pan de Loisel. Je préfère sa fée Clochette à celle de Disney. Il y avait le coté graphique et nouveau. J’ai aussi toujours aimé les trolls et tout cet univers rattaché. Graphiquement, Wat ressemble à une des copines de Wendy. On me dit souvent que c’est Samy avec des ailes. Samy, en fait, c’est la petite fée qui est devenu la copine des Sisters. C’était un dessin prévu au début pour les Fables de comptoir, un projet qu’on avait avec Christophe.
© William, Cazenove - Bamboo
Wat retourne à la campagne après avoir vécu en ville. Est-elle une héroïne post-COVID ? Autrement dit, tout comme la crise sanitaire a fait se poser des questions à de nombreux citadins qui se sont dirigés vers un retour à la terre, Wat serait-elle née s’il n’y avait pas eu de confinement ?
Oui, parce que l’album s’est fait avant le confinement. La période de colorisation a eu lieu pendant le confinement mais c’était un hasard.
© William, Cazenove - Bamboo
La perte de ses ailes, c’est une privation de libertés. Y a-t-il une métaphore qui se cache sous cet événement ?
Non, on ne va pas chercher si loin. Il y a toujours une quête dans les albums d’aventures et Christophe a trouvé cette idée. C’est bien, parce qu’il y a plusieurs petites histoires mais il y a toujours cette quête. Il faut toujours qu’il y ait quelque chose dans le scénario qui tienne la route et vers quoi le lecteur va et espère.
Wat a perdu ses ailes et je ne sais toujours pas si elle va les retrouver. Christophe me garde des surprises. Une fée qui perd ses ailes, un troll qui les a piquées, ça fait le charme de ce duo improbable. La BD est souvent une histoire de duos.
© William, Cazenove - Bamboo
Les sisters, Tizombi, Wat, n’est-ce pas trop dur de mener trois séries de front ?
Je ne mélange pas les projets. Quand je travaille sur Sisters, je suis à fond sur Sisters. Je ne peux pas travailler sur plusieurs projets en même temps. Tizombi est en pause. Il dort dans sa tombe, mais j’espère y revenir un jour. Je ne suis pas seul décideur. Il y a aussi les ventes. Wat a très bien démarré. Le tome 2 sera terminé à la fin de l’année, la coloriste prendra le relais. L’album sortira au printemps. Je ne sais pas encore si l’an prochain je ferai un autre Wat ou Tizombi.
Comment s’organise une de tes journées de travail ?
Je travaille de façon très scolaire. Le fait d’avoir amené mes filles à l’école parce que ma femme travaillait et moi j’étais à la maison, c’est resté en fait. Le mercredi après-midi, je fais de la paperasse mais je ne travaille pas. Je travaille de 8h à 12h. Je fais une pause jusqu’à 14h et je reprends jusqu’à 19h. En principe, j’attaque la planche en noir et blanc en début de semaine et je mets la couleur en fin de semaine. Sur Les Sisters par exemple, j’essaie de faire deux planches couleurs comprises dans la semaine. Sur Tizombie et Wat, je fais trois planches mais seulement en noir et blanc. Je travaille en écoutant la radio ou de la musique. Je regarde parfois des vidéos, des documentaires, … Et parfois, il n’y a rien. J’ouvre la fenêtre et j’écoute les oiseaux qui chantent.
© William, Cazenove - Bamboo
Allez, on termine comme on a commencé. Y aurait-il de la place pour un projet dans lequel on pourrait retrouver William en tant qu’auteur complet ? Cap ou pas Cap ?
C’est un doux rêve, mais je ne sais pas si c’est réalisable… Aurais-je assez d’énergie pour créer toute une histoire qui tienne la route ? Surtout parce que moi quand je commence un truc, ça part dans tous les sens. Et après, je me dis que je ne suis vraiment pas scénariste. Les dialogues, je suis assez à l’aise avec ça, mais le scénario non. Alors un album de gags, pourquoi pas, mais une longue histoire de 46 planches non. Mais ça n’est pas du tout d’actualité. Et puis, j’ai toujours aimé travailler en binôme. J’ai besoin d’un certain confort vis-à-vis du scénario pour créer le découpage, la mise en scène, le dessin.
Merci William !
© William, Cazenove - Bamboo
Interview réalisée par Laurent Lafourcade, avec l’aimable participation de Kris Arnal
©BD-Best v3.5 / 2024 |