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Série : Malone Auteur : Rio & Rovero Prix : 9.80 € Date de sortie : 04/01/2008 Nombre de pages : 48 pages couleurs Catégorie : Polar Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Collection : Ligne rouge Publié le 05/01/2008 |
Petite constatation pour commencer. Il est étrange que la série s'appelle Malone puisque ce personnage n'apparait à chaque fois que dans les dernières planches. Ceci est sans importance mais j'avais envie de le souligner.
Le premier tome de la série Malone nous peignait un tueur à gage très froid, sans aucun sentiment apparent, avec une discipline de fer, une rigueur infaïble qui lui permettait de mener ses missions à bien sans se faire prendre et sans moyen de pression sur lui.
Le tome 2 de la série nous dépeint la suite de la mission de notre tueur à gage. Toujours prêt à tout pour réussir et toujours ultra méthodiste. Tout est programmé, pensé, pas un grain de sable dans le rouage...Mais derrière cet homme à l'apparence de glace se cache peut-être un homme avec un grand H?
Fin de ce diptyque, vraiment excellent qui donne la part belle à la psychologie des personnages. Notre tueur dégage une telle aura qu'on ne peut s'empêcher de s'y attacher...Qui sont les bons, qui sont les mauvais? Tout se dévoile dans cette série également très pilosophique.
Série : Malone Auteur : Rovero & Rio Prix : 9,80€ Date de sortie : 11/01/2007 Nombre de pages : 48 pages en couleurs Catégorie : Polar Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Collection : Ligne Rouge Publié le 22/02/2007 |
Adaptation en bande dessinée des aventures du commissaire Francis Malone, succès du polar. Dans une zone pavillonnaire anonyme, un tueur s'introduit dans la maison du journaliste Pierre Brémond, alors occupé à finaliser un dossier très compromettant pour Alexandre Alberti, célèbre financier international.
Je me suis permis de dire ce que je pensais de l’adaptation de romans en BD (voir critique de « La malédiction d’Edgard ») : très peu de chances de succès. Il y a des exceptions, et Malone en est certainement une.
Casterman a relevé le défi de l’adaptation, et depuis peu en a carrément fait une politique éditoriale assez osée. Ce sont très probablement des « livres d’éditeurs », comme au cinéma il y a des « films de producteurs » (qui achètent les droits de l’histoire, puis choisissent le réalisateur, les acteurs, etc.). C’est donc, toujours probablement, Casterman qui a mis en contact les écrivains dont les succès littéraires seront « recyclés » en BD, et les dessinateurs qui les adapteront. Or, comme tous les dessinateurs confirmés ont été échaudés par le flop des adaptations de Sulitzer dans les années 80, il ne reste que… les dessinateurs confirmables, avec des « oh !» et des « bah !».
Dans le cas de Malone, la surprise est excellente : Casterman a été débaucher en Italie un dessinateur de fumetti inconnu de notre côté des Alpes. Pierpaolo Rovero fait preuve d’un réalisme aussi efficace qu’élégant, et ce malgré que ce touche-à-tout ait fait ses premières armes en dessinant… pour Walt Disney, dans l’équivalent italien de Picsou Magazine. Son style, qu’on pourrait presque qualifier d’aristocratique, colle à merveille au texte de Michel Rio.
Malgré des romans traduits dans un nombre considérable de langues (vingt d’après l’éditeur) et une collection de prix, Michel Rio n’est pas une star de la littérature. Et c’est totalement immérité. C’est un vieux fan qui vous parle, qui a lu et relu tous ses romans aussi concis que précis, pour lesquels l’expression « élégance aristocratique » est également de mise. Des textes ciselés, aux descriptions précises jusqu’à la maniaquerie (et donc un peu ennuyeuses), mais aux dialogues philosophiques vibrants de ce caustique « esprit français » qu’on devait entendre à la Cour de Louis XIV, doublé d’un cartésianisme scientifique farouche et intransigeant (soit dit en passant, Rio a été chercheur en sémiologie avant de se consacrer à la littérature). Esprit aussi puissant qu’orgueilleux (un chouïa narcissique ?), Michel Rio met inlassablement en scène des images plus ou moins sublimées de lui-même à travers chacun des protagonistes de ses romans.
Malone, flic hors norme, est l’un des personnages récurrents de Rio (il apparaît dans 4 romans ; la série BD a donc un bel avenir). Pourtant, Malone ne sert que de prétexte dans « Faux pas », dont le tueur est le véritable protagoniste. Un tueur forcément bel homme athlétique au regard hiératique (entre XIII et Luka), à l’habileté sans pareille dans l’exercice de sa noble profession, mais également doué d’une intelligence et d’une culture qui force l’admiration et dont il se sert, entre autres, pour justifier ses mises à mort.
Le point d’orgue de l’album n’est pas à chercher dans les nombreuses tueries, qui serviront plutôt à appâter les bédéphiles (on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre), mais bien dans un dialogue de sept pages, forcément philosophique, entre le tueur et l’une de ses victimes. Un bain de philo avant un bain de sang, ça ne se refuse pas !
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