?>
Série : Big K Auteur : Nicolas Duchêne & Fabian Ptoma EAN/ISBN : 9782203050198 Prix : 11, 95 € Date de sortie : 27/02/2013 Nombre de pages : 48 Catégorie : Thriller Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Publié le 04/03/2013 |
New York, années 70. Après avoir liquidé Salvi, Big K. prend en main un autre contrat commandité par Tony Lucchese : éliminer James Aceyla, le frère toxicomane du comptable attitré des Lucchese. Devenu incontrôlable et menaçant, James constitue un facteur de désordre pour les affaires de la famille. Récompensé de ses loyaux services par la gérance du sex-shop que tenait Salvi, Big K. entreprend de s’acquitter de son nouveau contrat, avec un goût de la violence et de la mise en scène qui fond froid dans le dos. Mais dans le même temps, deux ombres font leur apparition dans l’horizon personnel du tueur…
Il fallait oser s'inspirer du bien réel Richard « Iceman » Kuklinski, tueur à gages et serial killer employé par les familles mafieuses new-yorkaises pour créer le personnage de Big K. Et, il faut le reconnaître, cette audace et la manière dont les auteurs abordaient ce sujet faisaient une bonne part de l'intérêt du tome 1 de la série. Malheureusement, cet effet de surprise n'existe plus aujourd'hui et dans cette Invitation au Mal on a le sentiment de suivre le sanglant train-train quotidien d'un psychopathe glacial. On discute beaucoup au long de ces 48 pages, rythmées par de complaisantes scènes d'exécution ou de tortures, mais il est bien difficile de rentrer dans l'histoire. Logique, le personnage de Big K n'a vraiment rien d'attachant, et sa progression de « machine à tuer » qui semble invincible laisse très peu de place à un quelconque suspense. Littérature, séries télé et cinéma (un film consacré à Kuklinski doit sortir en juin...) nous ont abreuvés de serial killers en tous genres, ces dernières années, avec, parfois, de belles réussites. Ici, on a quasi l'impression que Fabian Ptoma atteint déjà les ennuyeuses limites de son sujet. Big K basculant progressivement vers le business de la drogue, une rencontre avec un « homologue » féminin semble se profiler dans le tome 3. Il faudra peut-être cela pour regonfler le soufflé déjà retombé. Côté dessin, Nicolas Duchêne nous offre encore quelques beaux décors urbains poisseux à souhait pour l'assassin y tracer son itinéraire sanglant. Dès le départ, une comparaison avec Le Tueur de Matz et Jacamon semblait inévitable, aujourd'hui on mesure toutes les différences existant entre les deux séries et la comparaison s’arrête là !
Série : Big K Auteur : Nicolas Duchêne & Fabian Ptoma EAN/ISBN : 9782203040670 Prix : 11.50 € Date de sortie : 25/01/2012 Nombre de pages : 48 Catégorie : Thriller Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Publié le 23/01/2012 |
New York, 1977. En service commandé pour le compte d’une famille mafieuse, Big K vient d’exécuter l’un des nombreux contrats qui font l’ordinaire de sa vie de tueur à gages : liquider Pesci, l’un des membres de l’organisation convaincu d’avoir noué secrètement des contacts avec le FBI. Routine, ou presque, pour ce grand escogriffe efficace et froid, que les truands euxmêmes en sont venus à craindre pour son total manque d’affect ; aucun vice ne semble avoir prise sur lui, aucune faille n’est perceptible dans cette cuirasse d’apparence inhumaine… On apprendra pourtant, à coup de flash back-coups de poing, que Big K est le pur produit de la violence de la rue telle que seule New York peut la secréter, y compris à l’intérieur même des familles...
Vous l'aurez compris, avec un tel « pitch », Nicolas Duchêne et Fabian Ptoma ne font pas dans la dentelle. A la fois tueur à gages et, on le découvrira, serial killer, Big K (pour Kielowski) risque de se tailler une place bien à part dans l'univers du 9ème art. On pense évidemment au « Tueur » de Jacamon et Matz, mais ici le ton est encore différent, et le nouveau venu risque de s'avérer, dans ses prochaines aventures, dangereusement incontrôlable. Librement inspiré du parcours de Richard « ice man » Kuklinski, authentique tueur professionnel employé par les « familles » mafieuses américaines et dont une des particularités était de filmer ses victimes en train de se faire dévorer vivantes par les rats (!), c'est une véritable descente aux enfers que l'on entame en emboîtant le pas de Big K, qu'il s'agisse de son passé, de son présent ou, on le suppose, de son avenir. Le dessin de Nicolas Duchêne ne recherche pas le réalisme à tout prix mais privilégie plutôt un aspect expressionniste qui sert parfaitement cette thématique et les ambiances glauques développées par le scénario de Fabian Ptoma. Tous les personnages se révèlent inquiétants et passablement déjantés et au milieu de cette jungle urbaine un prédateur tel que Frank Kielowski -suivi comme une ombre inquiétante par ce que l'on peut identifier comme le « fantôme » de son frère- ou la personnification de sa schizophrénie, est sans doute le mieux à même de tracer sa piste, sauf peut-être quand il ne peut résister à l' appel du sang évoqué par le titre et dont on découvrira la véritable dimension quand sa route croisera celle d'un malheureux prêtre. Pas de temps de respiration, sauf peut-être en admirant de bien belles images de New-York qui ne sont pas sans rappeler Will Eisner, mais qui sont surtout là pour renforcer le rôle joué par la ville et ses bas-fonds dans la fabrication d'un Big K. Difficile de trouver plus sombre, ce qui nous amènera, tout en reconnaissant les indéniables qualités de cet album, à souligner l'audace de ses auteurs de s'attacher à un tel sujet, mais également que le bouquin s'adresse sans aucun doute à un public averti.
©BD-Best v3.5 / 2024 |