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Série : L'ART DU CHEVALEMENT Auteur : Philippe Dupuy & Loo Hui Phang EAN/ISBN : 9782754809580 Prix : 15 € Date de sortie : 25/11/2013 Nombre de pages : 72 Catégorie : Tranche de Vie Type de reliure : Album cartonnĂ© Éditeur : Futuropolis Publié le 17/02/2014 |
Au fond de la fosse 9 et 9 bis, Orféo, un jeune mineur, s'apprête à remonter par la cage d'ascenseur Pigeon, un vieux cheval qui travaillait au fond de la mine depuis des années. Mais au lieu de remonter dans le bâtiment minier qui surplombe la fosse, ils se retrouvent devant une structure en verre : le musée du Louvre Lens, vide de tout visiteur. Par quel mystère ont-ils traversé le temps ? On n'en saura rien. Mais, frappé par la beauté du lieu et des oeuvres exposées, en partie pour calmer Pigeon, dont les yeux ont été bandés pour le protéger de la lumière du jour, Orféo parcourt le musée et lui décrit à l'oreille ce qu'il voit. Dans cette atmosphère irréelle, leur chemin va croiser des oeuvres d'époques très lointaines et très différentes qui vont. s'animer sur leur passage et dialoguer avec Orféo. Et ce dialogue à travers le temps entre les chefs d'oeuvre du musée et le jeune mineur raconte l'histoire des hommes, de leurs guerres, de leurs souffrances, de leur grandeur. Un lien intime se tisse entre le courage évoqué dans les scènes épiques des oeuvres exposées dans le musée et celui des générations qui ont sacrifié leurs vies au labeur ou à la guerre. Car l'humain est coeur de l'histoire, qu'il s'agisse de l'histoire des guerres ou de l'histoire de l'art.
Après plusieurs albums consacrés au Louvre, la collaboration des éditions Futuropolis avec les Musées Nationaux s’étend au Louvre-Lens. Loo Hui Phang et Philippe Dupuy exposent l’art du chevalement.
Orféo remonte de la mine Pigeon, un vieux cheval ayant fait son temps. Ensemble, ils déboucheront près d’un musée, le Louvre-Lens, qu’ils visiteront sous le guidage et les yeux bienveillants des œuvres d’art.
« - Mais qu’est-ce que la beauté selon vous ? »
« - Je ne sais pas. Une belle femme, c’est beau. La beauté, c’est ce qui procure du plaisir quand on la regarde. »
« - Et nous autres, vous nous trouvez beaux ? »
« - Vous êtes des œuvres d’art. Vous êtes donc agréables à regarder. »
« - Pas nécessairement. L’art n’a pas pour vocation d’être agréable. »
« - Il sert à quoi alors ? »
« - A rien. Rien d’utile. C’est là sa valeur. L’art permet de se défaire du monde pragmatique, du monde des tâches à accomplir. Il transporte vers l’essentiel, vers l’invisible, un lieu à part. Il est l’occasion d’un vécu intense. »
Ce dialogue entre Orféo et les œuvres résume l’essence et le sens de ce récit. Tel le cheval guidant le mineur dans les galeries, les œuvres guident le visiteur à travers l’obscurité. Les antiquités grecques et égyptiennes ou encore Madeleine Marchand sculptée par Thomas Boudin sont tout autant d’accompagnateurs, d’éducateurs ou de mentors.
Tout en délicatesse, Loo Hui Phang raconte « une histoire de l’art et de la mine, d’amour et d’amitié, de contemplation et de labeur, de lumière et de charbon… » Avec une grâce toute féminine, elle nous embarque dans les galeries noires de la mine et lumineuses du musée. Avec un onirisme délicat, elle justifie la fonction des lieux.
Entre un trait charbonneux et épuré, Philippe Dupuy dépeint subtilement les différents lieux. La planche de la remontée de la mine est une œuvre d’art à elle seule.
En annexe, le vocabulaire de la mine et de celui de l’histoire de l’art se font écho, comme s’ils avaient été éternellement liés. Les principales œuvres rencontrées dans le récit sont également représentées en photos, accompagnées de leurs descriptifs.
Avec L’art du chevalement, le lecteur profane entrera au musée comme un cheval pataud et en ressortira rassuré avec la légèreté d’un ignorant ayant acquis le savoir.
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