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Le train où vont les choses - Philémon (tome 16)
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Le train où vont les choses Série : Philémon

Auteur : Fred

EAN/ISBN : 9782205037418

Prix : 40

Date de sortie : 22/02/2013

Nombre de pages : 13.99 €

Catégorie : Humour

Type de reliure : Album cartonné

Éditeur : Dargaud

Publié le 25/02/2013



Dans le brouillard qui recouvre le marais, Philémon rencontre une drôle de machine, improbable cocktail de ferraille et d’animalité (au regard si doux) qui émet des blurp-pschiiiiiit de détresse. C’est la loco à pattes, ou plutôt, la légendaire lokoapattes — celle qui marche à la vapeur d’imagination et tire le train où vont les choses. Mais justement, elle ne marche plus, elle s’est embourbée car Joachim Bougon, chauffeur de lokoapattes de père en fils, s’est assoupi un instant. Et pendant que Bougon bougonne, Philémon cherche une idée pour la faire repartir. Jadis, Fred avait inventé un bateau ivrogne, frère putatif du bateau ivre de Rimbaud, qui carburait au rhum. Cette fois, il invente la machine à imaginer, celle qui l’a fait carburer lui-même toute sa vie, et qui est restée dans ses cartons pendant 25 ans.



Vingt-six ans... Vingt-six ans ! Quand on pense qu’il y a quelques temps, une marionnette trouvait que sept ans c’était très long pour un président... Vingt-six ans après «Le diable du peintre», Fred nous offre l’ultime voyage de Philémon, ce qui semble être son chant du cygne : «Le train où vont les choses...»
Dans la campagne embrumée, Philémon et Monsieur Barthélémy portent secours à un drôle de chef mécanicien Monsieur Bougon, qui n’arrive pas à faire avancer la Lokoapattes, une locomotive, comme son nom l’indique, avec des pattes à la place des roues. Cette locomotive fonctionnant à l’imagination, qui mieux que nos héros pourraient la tirer d’affaire ?
Fred signe ici un chef-d’oeuvre de plus, un livre qui résonne d’une façon particulière quand on sait les problèmes de santé qu’il a traversé ces dernières années. Cet album teinté de nostalgie boucle la boucle des aventuriers de l’Atlantique, avec une ultime pirouette qu’il fallait oser. Tous les personnages se donnent rendez-vous pour un dernier acte : outre ceux-cités précédemment, on retrouve l’incrédule Hector, père de Philémon, l’oncle Félicien, représentant en quelque sorte Fred à l’intérieur du récit, l’âne Anatole ou encore le Manu-Manu.
Chaque phrase est pensée, chaque mot semble pesé. Fred, qui prétend improviser ses histoires, donne une leçon de récit. Bien sûr, on reste sur sa faim. Bien sûr, on reste sur sa fin. Mais c’est parce que l’on sait qu’on ne partira plus sur les lettres de l’Atlantique avec Philémon. La réalité est qu’on ne quittera en fait jamais le voyage. Le lecteur le découvrira de lui-même.
Graphiquement, Fred nous offre comme d’habitude des compositions remarquables où les cases s'entremêlent, ou encore une page qui se tourne concrètement toute seule.
L’auteur parsème le récit de clins d’oeil à l’ensemble de son oeuvre et de sa vie. Une scène particulièrement émouvante montre Hector discutant avec le fantôme d’un de ses amis morts. Plus loin, Joachim le mécano dit : «Je sens le frais du fond de l’air au fond.» Ne vous inquiétez pas, Monsieur Fred, vous avez tellement embaumé le coeur de vos lecteurs qu’ils garderont toujours pour vous un coin chaleureux dans leurs âmes d’enfants.






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Laurent Lafourcade



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