?>
Série : Nocturnes Auteur : Clarke EAN/ISBN : 9782803630295 Prix : 14.99 € Date de sortie : 06/01/2012 Nombre de pages : 64 Catégorie : Fantastique Type de reliure : Album cartonnĂ© Éditeur : Le Lombard Publié le 18/01/2012 |
C'est un petit village normal en apparence, où la vie devrait s'écouler paisiblement... Pourtant, tous ses habitants semblent plongés dans l'angoisse. Certains s'affaiblissent étrangement avant de disparaître purement et simplement...Qui est ce Léo qui focalise toutes les attentions ? C'est que, coincés dans le village de sa mémoire, les autres personnages disparaissent tour à tour, victimes d'un secret trop longtemps enfoui. Les rares survivants découvriront-ils la vérité avant la dissolution finale... ?
Plus connu pour ses nombreuses séries humoristiques, c'est cependant la troisième fois que Clarke tâte du style réaliste. Après « Luna Almaden » et « Urielle », tous deux scénarisés par Denis Lapière, c'est seul qu'il signe dessin et scénario de ces « Nocturnes ». Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on assiste là à une jolie révélation. En effet, dans une ambiance étrange, ce stakhanoviste de la BD nous offre là une sorte de thriller intimiste et fantastique. On entre doucement dans ce village (non, rien à voir avec celui du « Prisonnier »), on fait progressivement la connaissance de ses habitants, avant de commencer à s'y attacher, et puis...ils disparaissent. Et c'est vraiment petit à petit que l'on mesure les tenants et aboutissants de cette étonnante histoire, et quand on croit en avoir compris le secret, il est rapidement effacé par une autre révélation qui, elle, donne enfin la clé d'une complète compréhension ! Difficile d'en dire plus et plus simplement sans vous gâcher le plaisir de cette progression et de ces découvertes. Au-delà de ces éléments, c'est finalement vers une réflexion sur le créateur et l'acte de création que conduit « Nocturnes ». Qui est un personnage, qui est son créateur ? Clarke brouille les pistes pour notre plus grand plaisir à travers une construction délicate qui nécessitera sans doute une seconde lecture, passées les surprises de la première, pour en (re)découvrir et apprécier tous les rouages. Côté dessin, on mesure là aussi que ce dessinateur de nombreuses séries humoristiques a vraiment plus d'une corde à son arc. Le dessin d'une grande lisibilité sert le récit et y participe très efficacement, sans surcharge aucune. Les couleurs volontairement dures de Benoît Ers renforcent encore cette inquiétante, lente et triste dislocation d'un univers et de celui qui, dans l'histoire, le porte. Un album sombre et beau, à l'image de sa couverture, et qui méritait sans conteste les honneurs de la (de plus en plus) riche collection « Signé ». Un registre complètement différent pour le dessinateur attitré de « Docteur Bonheur », « Cosa Nostra », « Mister Président » ou « Mélusine », mais dans lequel on aimerait le retrouver, pourquoi pas, plus souvent. Et voilà déjà une belle surprise de ce début 2012 !
©BD-Best v3.5 / 2024 |