Geoffroy : Tout ça sent bon le déjà vu, mais moins en BD que dans le cinéma hollywoodien. Le scénario d'"Elysée république" est un doux mélange de blockbusters tels que « L’affaire Pélican » et « Pleins pouvoirs », à la sauce française. Le Président en fonction est une sorte de Mitterrand cynique et de droite (mais Mitterrand était cynique et de droite, direz-vous). Son challenger fait plutôt dans le Largo Winch de gauche, idéaliste, courageux, incorruptible et tout. Le témoins du meurtre commis par le Président est forcément une splendide jeune femme que la garde prétorienne met tout en œuvre pour éliminer. Toutes les bonnes vieilles recettes sont rassemblées, jusqu’au cousin sympa, dragueur et soiffard pour détendre l’atmosphère – version bretonne de Simon Ovronaz et autres Ernest Laverdure.

 

Ceci dit, si les recettes existent, c’est parce qu’elles ont fait leurs preuves et que le public en redemande. Dans le plus pur style des scénarios de Van Hamme, le scénario de Rémy Le Gall se lit d’une traite, sans ennui. Un soir de migraine, ça ne fait de tort à personne

 

Bégé : Cette série explore les ressorts du monde politique en s'appuyant sur les véritables mécanismes et dynamiques de pouvoir de la vie politique française. Une plongée contemporaine au coeur du pouvoir politique, de ses méthodes, de ses techniques, de ses usages et de ses réseaux, comme on ne l'avait jamais encore visité en bande dessinée. Les décors institutionnels, les rouages législatifs et exécutifs ont été rigoureusement restitués avec le plus grand réalisme. Le héros est une personnalité politique. Aussi humaniste que charismatique et frondeur, il est député du Morbihan, responsable d'une formation politique et candidat à la magistrature suprême. Le premier tome nous introduit en plein coeur des rapports de force politiques et des stratégies électorales. Un monde dans lequel le héros se trouvera confronté, accidentellement, à une énigme à double facettes dont les enjeux, abyssaux, alliant raison d'Etat, contrôle du pouvoir et ambitions personnelles, pourraient faire vaciller la Vème République.