Série : Les aventures de La Mort et de Lao-Tseu Auteur : François Boucq Prix : 9.95 € Date de sortie : 21/10/2009 Nombre de pages : 48 Catégorie : Humour Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Fluide Glacial Publié le 15/10/2009

On savait que Boucq était un génie du dessin. Il suffit de voir la mort en face pour savoir qu'il est aussi un philosophe hors pair. Enfin il ne s'agit pas de voir sa mort à soi, mais celle de Boucq. Ou plutôt son livre. Bref, de lire le tome 4 de la Mort...Un philosophe, disions-nous, doublé d'un brillant humoriste-ce qui est loin d'être répandu. Car pour réussir à faire rire avec la mort, et de façon aussi légère, il faut posséder une bonne dose de sagesse. Et puis pour appeller son cochon Lao Tseu...

Personnage parmi les plus originaux et inattendus du monde de la BD, La Mort se montre ici dans ses plus beaux et drôles atours. Boucq nous prouve une fois de plus qu'avec lui, la mort est éternelle.

Voici le quatrieme tome d'un album de la mort sur La Mort elle même qui s'affiche ici et encore d'une manière inattendue. C'est une véritable renaissance depuis le dernier opus. François Boucq nous montre une fois de plus la grandeur de son trait d'humour et graphique. Les gags ne s'essouflent pas au sujet de la faucheuse. Pire encore elle vous arrachera votre dernier souffle et vous fera mourir de rire.

L'avis de Marc Bauloye :

La dame à la faux se retrouve sur le banc des accusés. Elle s’est rendue coupable de harcèlement sur la personne de gentilles petites vieilles dames bien comme il faut. Pour sa peine, elle devra désherber les jardins de ses victimes avec sa faux. Et, pour faucher, elle est experte avec son instrument, la Ginette à trois lames anti-réincarnation. Ses vacances, elle les passe dans un cimetière car, sur la plage, des matrones adipeuses la dégoûtent. Et, ce d’autant plus qu’elles se moquent de jeunes femmes bien faites. François Boucq (Le Janitor, Bouncer, Bouche du Diable, La pédagogie du trottoir), Grand Prix d’Angoulême en 1998, exorcise sa peur de la mort en la tournant en ridicule. Il ose briser tous les tabous avec un humour noir et macabre comme l’a fait Franquin avec Les Idées noires et Cauvin avec Pierre Tombal. Certains gags sont savoureux, d’autres de mauvais goût. Mais, les dialogues, recherchés, contribuent à provoquer l’hilarité. En mettant La Mort en scène, Boucq joue sur notre peur primale, l’angoisse de chacun devant l’inéluctable. Gloser sur la mort amène inévitablement à déclencher  une réflexion sur le trépas. Le comique provient du fait que La Mort, qu’il dessine avec un trait élégant, détaillé, fouillé et précis, est une bonne vivante avec des objectifs louables (elle veut faire de la place pour les jeunes...). Sans être trop sordide, ni trop déplacé, l’humour cynique de Boucq consiste à raconter avec détachement et amusement, les choses les plus abominables ou les plus opposées à la morale. Grinçant, drôle, caustique, jubilatoire, cet humour remplit une fonction thérapeutique pour le corps et l’esprit. Chez Boucq, le comique de mots, de m?urs, de situation et de répétition contribue le plus souvent  à susciter le rire, voire le sourire. Néanmoins, certains traits décochés manquent leur cible. Et, quand il dessine la déchéance humaine, à dessein hideuse, c’est le dégoût qu’il engendre chez le lecteur. Personnellement, le fait de se moquer du sommeil éternel me met mal à l’aise, même si c’est fait avec talent.  Mais, il faut bien se résigner à accepter que la mort et l'angoisse font  partie de la vie humaine…
Il est conseillé aux âmes sensibles de s’abstenir de goûter aux joies macabres de la faucheuse…

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