Série : Gus
Auteur : Christophe Blain
Prix : 13.50 €
Date de sortie : 12/01/2007
Nombre de pages : 76
Catégorie : Humour
Type de reliure : Album cartonné
Éditeur : Dargaud
Publié le 19/01/2007 |
|
Au menu, cinq histoires ambiance « western » dont les héros, Gus, Clem et Gratt, accessoirement occupés à attaquer banques et trains, cherchent activement l’âme sœur. Nous avions découvert un échantillon de cette série, Nathalie, dans le Pilote Spécial Noël : planqué avec ses copains dans une cabane perdue au fin fond de l’Ouest sauvage, Gus vit les affres de l’amour presque platonique (ce « presque » est très énervant) avec Nathalie, une femme aux orgasmes ébouriffants (en solo), qui va épouser un homme « exceptionnel » dont elle est « très éprise ». En clair, Gus n’arrivera pas à coucher avec elle. Cette première aventure donne le ton des suivantes : Gus, Clem, Gratt ; El Dorado ; Linda Mc Cormick ; Isabella. On y voit les trois copains en virée à El Dorado, « l’endroit ultime », la ville où les femmes sont libres… La ville où Gus et Gratt se feront trimballer comme des bleus, tandis que Clem rencontrera l’amour torride et ses affres, vu qu’il est marié — ce qui amènera ses copains à lui prouver leur amitié de manière assez expéditive. (Le « happy end » est sidérant.) On y voit également Gratt larguer Linda Mc Kormick (la femme du juge), parce qu’elle ne sent pas bon — ce qui oblige les copains à quitter la ville et leur boulot de shérifs qu’ils avaient réussi à dégoter, pour aller se planquer en zone forestière, où ils sont ravis de revenir à des activités plus « créatives ». Entre deux attaques de trains, donc, Gus fait la popote, pendant que Clem cultive un secret. Un chouette secret qui s’appelle Isabella et qui pousse Gus à écrire une belle lettre pleine de ratures — nous n’en dirons pas plus, la fin est trop jolie. Ces aventures dans les vastes étendues du Far West ouvrent un nouvel horizon dans l’univers de Blain, jusqu’ici plutôt maritime (Isaac le Pirate) ou antique (Socrate avec Sfar). Néanmoins, le mot « western » — un genre périmé, de nos jours — ne doit pas rebuter le lecteur. En effet, si les accessoires (bottes, chevaux, colts, saloons, etc.) appartiennent au western, les personnages de Blain sont, avant tout, les héros touchants d’histoires de cœur et de fesses susceptibles d’émouvoir tout un chacun. Sans parler de l’amitié, qui est le fil de toutes leurs galères. Car ils ont l’art de se fourrer dans les galères avec beaucoup d’entrain— Gus parce qu’il est monté sur piles, Clem parce qu’il n’écoute pas sa conscience (pourtant bavarde), et Gratt parce qu’il oublie de réfléchir avant de coucher avec une femme de juge, entre autres…
Ce premier album de la série Gus est une perle burlesque. Héros touchants, femmes très féminines (dans des genres très divers), mise en scène tordante — le tout porté par un dessin stylé et nerveux, assorti à l’ambiance énergique du récit. De plus, cette série a de beaux jours devant elle : Blain a déjà mis en chantier les trois tomes suivants, intitulés Peggy (la banquière, pas la cochonne), Ernest et Rose — des prénoms identifiables « outre-Atlantique » puisqu’une édition américaine est déjà prévue. Où cela nous mènera-t-il ? Personne ne sait — et surtout pas l’auteur. En effet, une fois que Blain a lâché un personnage dans la nature, il s’y attache et il est incapable de le quitter — pour notre plus grand plaisir. (Isaac était censé rentrer chez lui à la fin du tome 2…)
Autre(s) critique(s) de cette série