Qui veut gagner 1 million de dollars ? Qui oserait encore répondre à cette question tant elle est absurde ?
Voyons, que ferais-je avec un million... tant d'images se succèdent, un léger rictus apparaît sur le coin de mes lèvres... de toute façon, ça n'arrive qu'aux autres...
C'est ce que pensaient une jeune mère de famille, un employé de bureau quadragénaire, un adolescent perturbé et un retraité paisible. Mais un jour, un sombre individu leur sert un million de dollar sur un plateau. Quel bol ! A oui, j'oubliais il y a une seule "minuscule" condition... devenir le héros d'un jeu "killer" plus réaliste que jamais. Les règles sont bien définies, les armes sont livrées avec le mode d'emploi. Bon amusement !
Tuer quelqu'un, moi, jamais ! Je préfère encore qu'on saisisse ma maison, que ma femme me quitte, que le nouveau compagnon de ma mère me batte, que ma femme ne puisse bénéficier du traitement médical lui permettant de guérir, que mes enfants n'aient pas les cadeaux de leurs rêves... à moins que... un tout p'tit meurtre de rien du tout, qui le saurait... serais-je assez fou pour laisser passer cette "chance" unique...
La morale disparaît très vite lorsqu'un million de dollars est en jeu...
Dans ce quatrième et dernier tome, le jeu touche à sa fin. Rachel est morte, Moses et Tobey sont hors course ; et Henry est le grand gagnant qui empoche, comme convenu le million de dollars promis... Il n'aura guère le temps d'en profiter car il sera froidement abattu. Qui ??? Qui est l'auteur de ce geste inattendu, qui ne respecte plus les règles, qui est le coupable ? Quand un acteur non prévu entre dans la course, rien ne va plus. Et si tout était calculé ? Si la vie n'était qu'un éternel recommencement ? Si ceux qui coupent et tirent les ficelles étaient les seuls vrais joueurs à s'amuser...
Ce dernier tome clos cette excellente série de manière magistrale. Ceci confirme cela : le tandem Callède/Gihef réussi à nous faire pénétrer dans un univers rudement bien formaté. Le suspens est intense, l'intrigue est déroutante, le scénario retord et le dessin élégant mettent en valeur les stéréotypes des personnages habilement sélectionnés.
Mention spéciale à Marie Lefebvre pour le splendide habillage tout en couleurs.
Dans la lignée de Pulp Fiction sauf que, cette fois, c'est Quentin Tarantino qui se régale !