Auteur : Kim Dong-Hwa Prix : 15,95 € Date de sortie : 01/01/2007 Nombre de pages : 307 Catégorie : Manga Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Collection : Ecritures Publié le 17/11/2006

Dans le premier tome, Kim Dong-Hwa nous faisait découvrir la vie d’une jeune veuve, Namwon, tenancière d’une auberge, et de se petite fille Iwha. Une vie belle dans sa complicité de femmes et dans son contact avec la nature, mais pas toujours rose, dans la société patriarcale traditionnelle coréenne. Dans ce second volet de la trilogie, Iwha se sent devenir femme et approche doucement des secrets des adultes.

L’équivalent occidental de ce chaleureux récit féminin, ce serait la série des Heidi, si on y avait parlé du sexe avec autant de naturel. « Heidi amoureuse », « Heidi se caresse », « Heidi découvre l’odeur du sperme ». Désolé pour l’ironie, c’était vraiment trop tentant. En fait, cette Histoire Couleur Terre est délicieusement fraîche, désarmante de naturel, de tendresse et de poésie - à condition justement de ranger au placard cette fameuse ironie survitaminée par l’abus de Fluide Glacial et autres Echo des Savanes. Dans la première partie du volume, où il est effectivement question exclusivement de la découverte du corps, tout n’est qu’ordre et beauté, calme et volupté. Sans le luxe donc, mais tout le monde s’en fout. Tout serait bien dans le plus joli des mondes ruraux si la jalousie ne s’en mêlait. L’amoureux d’Iwah se trouve être le serviteur d’un vieux barbon, version coréenne de ceux qui hantent les pièces de Molière en voulant invariablement acheter leurs mariages avec les tendrons dont sont épris leurs fils. Ledit vieux barbon éloigne son serviteur et profite de son absence pour tenter de réchauffer sa vieille carcasse en épousant Iwah. La vaillante aubergiste résiste au chantage : le bonheur de sa fille ne vaut pas la richesse. Et la suite ? Au prochain et dernier épisode.Le graphisme de Kim Dong-Hwa, spécialiste du sunjung (manhwa pour les filles) alterne de rares cases détaillées, dédiées à la nature, et des dessins simplissimes, où le décor brille par son absence sans que cela gène le récit. Avec sa sensibilité à fleur de peau et son goût pour les beautés du quotidien, il est en quelque sorte le frère spirituel coréen de Tanigushi (L’homme qui marche, Quartier lointain). Tanigushi qui se trouve être, justement, le pilier de la collection Ecritures de Casterman. Le monde est petit, non ?

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