?>
Série : Rubrique Abracadabra Auteur : Collectif Prix : 13 € Date de sortie : 02/05/2008 Nombre de pages : 66 Catégorie : Humour Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Dargaud Publié le 24/05/2008 |
En 1968, dans les pages de l’hebdomadaire Pilote, Marcel Gotlib lançait la première Rubrique à Brac et révolutionnait du même coup la bande dessinée, l’humour et la vie des coccinelles. 40 ans plus tard, quelques-uns des plus célèbres compères et fils spirituels du maître, de Binet à Larcenet et Ferri, de Boucq à Zep, en passant par Antoine de Caunes, Guarnido, ou encore Edika se lancent eux aussi, sous la supervision du Maître, dans l’art de raconter n’importe quoi mais sérieusement sur un sujet parfaitement farfelu. C’est donc une nouvelle Rubrique, pas vraiment à-Brac car Gotlib est inimitable, mais merveilleusement hilarante que vous aurez le bonheur de découvrir. Tout simplement magique.
En janvier 68, les lecteurs de Pilote, pourtant habitués à de sévères tranches de rigolade, voient débarquer dans les pages de leur hebdomadaire favori deux pages qui vont révolutionner la culture francophone, la Rubrique à Brac. Dans cet incroyable espace de liberté, Gotlib va se lancer dans l’une des plus grandes aventures comiques de la fin du XXe siècle. Le principe en est simple, raconter avec un langage châtié, voire professoral, n’importe quoi sur un sujet dont l’auteur visiblement ignore tout. Quelques coccinelles, professeur Burp et Isaac Newton plus tard, Gotlib s’arrête et part fonder Fluide Glacial. On peut cependant penser que la Rab est à Gotlib, ce que les Misérables sont à Victor Hugo, son oeuvre majeure.
Aujourd’hui, une chouette bande de chouettes auteurs relèvent le gant et sous forme d’hommages, de reprises ou de rubriques inédites fêtent l’anniversaire de la rubrique à brac.
La crème de la Bande dessinée rend hommage au Maître Gotlib
Des rubriques par Binet, Zep, Edika, Boucq et bien d’autres
La Rubrique à Brac a 40 ans, ça se fête !
L'avis de Marc Bauloye :
Un monument ridicule !!!
Quand il est question de Marcel Gotlib (Gottlieb en fait), je bondis, je frétille. L'idée, c'est de fêter les 40 ans de la RAB. On a pris pêle mêle de prestigieux auteurs (Bilal, Mezières, Tronchet, Tardi, Zep et de parfaits inconnus (enfin, pas très connus – bon sang, mais c'est bien sûr)). Ils n'arrivent pas à la cheville de ce Roi du rire. L'hommage ne donne qu'une envie: celle de relire les véritables RAB. De qui se moque-t-on ? Le grand Gotlib (1,65 m) n'est pas une pompe à fric... A-t-il vraiment supervisé ce monument ridicule dédié à sa gloire ? Pourquoi cet acharnement contre sa coccinelle qui joue un rôle majeur: celui de remplir les vides et de contredire ce qui est raconté dans la case où elle se trouve. Isaac Newton (un de ses personnages fétiches) doit se retourner dans sa tombe... Le Professeur Burp en bafouille et Bougret et Charolles n'en mènent pas large !!! M'enfin (comme dirait qui vous savez), Gotlib, c'est quand même un Grand Prix de la Ville d'Angoulème (1991). Et, modeste avec cela. Je le sais, je l'ai rencontré. Lui, c'est mieux: il le dit dans son autobiographie (J'existe. Je me suis rencontré Flammarion 1993). Bon sang.... Et René Goscinny, l'autre fondateur de la RAB, il penserait simplement qu'on prend le lecteur pour une poire !!!
Mâtin, quel homme, quelle étoile sur son trône majestueux !!!
Mais quelle aubaine de pouvoir évoquer l'oeuvre du véritable créateur (dessinateur, scénariste) de la BD humoristique. C'est dans Pilote (mâtin, quel journal!) que l'aventure commence par les Dingodossiers (1965). Gotlib est alors influencé par le journal satirique américain Mad. Quand Goscinny lui propose de poursuivre seul une série, il plonge. Ce sera la RAB qui dure juqu'en 1972. En fait, Gotlib en a ras-le-bol. La même année, il fonde L'Echo des savanes avec Mandryka, et Brétecher. A partir de là, on se gondole plus, on se marre à fond. Quand il lance en 1975 son propre journal, Fluide Glacial, magazine d'Umour et de Bandessinées , il commence son long trajet vers l'absurde et parfois le scatologique (à ne pas mettre entre toutes les mains). Il coscénarise Les vécés étaient fermés de l'intérieur . Il marque l'art de la BD de sa patte géniale avec Rhââ Lovely, Pervers Pépère, Superdupont et surtout, surtout, Gai Luron (et (il y à) Belle Lurette). En 1980, il se consacre à la rédaction de l'éditorial de Fluide. En 86, il achève son grand oeuvre avec son dernier album: Gai Luron en slip (et me voilà en train de relire toute la série des Gai Luron (s)). D'ailleurs, ne sommes nous pas tous des joyeux lurons ? Maître de l'humour noir (avec Franquin; ils commettent à deux Slowburn, une histoire de chats pas comme les autres), il désigne avec ironie son humour de fin, glacé, sophistiqué. Et ce n'est pas tout, il trouve le temps de préfacer Le livre des bides (Stephen Pile Editions du Cygne 1982). En 2006, on se régale avec une nouvelle autobiographie: Ma vie-en Vrac.(Flammarion). Et on terminera par le début: Gotlib par Numa Sadoul (Albin Michel 1974). Une approche psychanalytique du Roi du rire. Un texte mégalomane comme je les aime.
Ruez-vous donc sur du vrai Gotlib façonné des mains du maître...
ma cote : 5/10
©BD-Best v3.5 / 2024 |