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Série : Wayne Shelton Auteur : Cailleteau & Denayer Prix : 10.40 € Date de sortie : 02/04/2008 Nombre de pages : 48 pages couleurs Catégorie : Espionnage Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Dargaud Lien spécifique : http://www.dargaud.com/front/albums... Publié le 02/05/2008 |
1945. Dans Berlin en flammes, des patrouilles américaines anéantissent les derniers foyers de résistance nazie. Un lieutenant S.S. réussit à remettre un dossier à un colonel balafré qui s’enfuit aux commandes d’un de ces chasseurs à réaction révolutionnaires sur lesquels Hitler comptait pour renverser le cours de la guerre.
2007. Wayne Shelton reçoit un appel au secours d’un vieux copain de bordée, devenu moine. Blessé, réfugié dans son église, près de Clermont-Ferrand, il est traqué par un commando de fous furieux à l’accent espagnol…
Mercenaire du Christ !!!
Des femmes à damner un saint !!!
Quand Jean Van Hamme et Christian Denayer ont créé Wayne Shelton, j'ai salivé de plaisir. C'est n'est pas si souvent qu'on trouve en BD un héros quinquagénaire. Sa première aventure comprenait 2 tomes. Je préfère les one shoot (un seul album), mais là, cela en valait la peine. Il y avait un baronnet anglais, un cascadeur espagnol et une pickpocket professionnel (Honesty Goodness). C'était la castagne et une histoire d'évasion. Shelton avait un plan en béton. Il était amoureux d'Honesty. Van Hamme se servait de ses connaissances du monde de la finance, de la politique. On nageait dans l'exotisme et Denayer nous dessinait des femmes à damner un saint (de saint, il en sera question plus tard). Par contre, l'humour était plutôt de bas étage. De Shelton, on savait juste qu'à 19 ans, il avait commandé une unité spéciale de sabotage au Vietnam, expérience qui l'avait beaucoup marqué. Incapable de vivre une vie normale, il avait fait de la contrebande au Moyen-Orient qu'il connaissait comme sa poche. Son seul amour, c'était Honesty qu'il n'épouserait jamais. Et puis Van Hamme jeta l'éponge comme pour Thorgal, comme pour XIII. Il fallait un nouveau scénariste. Le choix paraissait prometteur: Thierry Cailleteau, le scénariste d'Aquablue. Hélas, à partir du tome 6, « L'otage », le repreneur connaissait de gros problèmes d'essouflement qui devenaient manifestes au tome7.
Une lance qui peut donner la résurrection !!!
Dans « La lance de Longinus », tout commence à Berlin, en 1945. Un nazi s'enfuit avec un mystérieux dossier nommé Longinus. Dans une prison, les américains découvrent un jeune moine crucifié et torturé. Bien plus tard, Shelton retrouve dans une église un vieux pote, Roch Gourdain qui a besoin de lui de toute urgence. Ce dernier s'est fait moine et protège un coffret sacré. Tous ses frères ont été assassinés par un commando. Lui-même est blessé. Il entraîne Wayne dans un passage secret et lui fait promettre de ne pas ouvrir le coffret. Les deux hommes ont alors une invitée surprise, Mona, qui se présente comme historienne (c'est cousu de fil blanc). Elle ouvre le coffre qui contient la lance de Longinus, le légionnaire qui a achevé Jésus sur la croix. On lui attribue un pouvoir mystique et miraculeux. Elle peut donner la résurrection !!! Wayne accepte, en tant que mercenaire de la convoyer à Jérusalem en passant par Istanbul. La suite est à découvrir dans l'album: d'énormes ficelles et d'épouvantables stéréotypes au niveau du scénario. Je vous laisse juge. Et dire qu'il y aura une suite à ce navet. Heureusement, Denayer se surpasse pour sauver quelque peu l'histoire...
Au fourneau...
On ne présente plus Jean Van Hamme qui a délaissé le monde des affaires pour devenir Le meilleur scénariste de BD: outre XIII et Thorgal, il a concocté un one shoot éblouissant: « Le grand pouvoir du Chninkel ». Il nous gâte avec Largo Winch (une série télévisée et un film en préparation), Les maîtres de l'orge, Lady S, Blake et Mortimer et un summum, Histoire sans héros. Le dessinateur Christian Denayer est moins connu et a eu du mal à percer. Mais il a quand même eu une carrière prolifique: Yalek, Alain Chevallier, Les casseurs (qui font sa renommée), Gord, Génération Collège (un four, un flop), TNT (du même acabit). Pour Wayne Shelton, il se défonce et fait en grande partie le succès de la série. Thierry Cailleteau, c'est un peu l'inconnu. C'est un scénariste français qui a travaillé sur Aquablue et occupé la fonction d'éditeur chez Vents d'Ouest. Il y a un monde entre l'univers d'Aquablue et Wayne Shelton. Est-il vraiment le scénariste approprié ? Point positif pour la série, les ventes sont tout à fait honorables: les lecteurs ne s'attachent pas seulement à des auteurs, mais aussi à des personnages. Affaire à suivre...
Wayne Shelton 007 n'est pas au service de sa majesté, mais au secours d'un vieil ami devenu moine. Il devra lancer une opération tonnerre pour ramener la lance de Longinus. Demain ne meurt jamais serait la faculté de cette arme sacrée .Il sera épaulé par la belle Mona, certainement rien que pour vos yeux lui aura-t-il dit, notre grisonnant goldfinger. Le casino royal est donc lancé pour une aventure dangereusement vôtre avec des effluves d'ésotérisme.
Un album remplit de stéréotypes (par exemple les nazis, tous des grands blonds avec des gueules de boxeur) mais aussi très agréable à lire. Bon sinon, il faudrait dire à Wayne de changer de voiture, car la Mini (on dirait un album sponsorisé par cette marque), c'est loin de valoir une Aston-Martin. Il faudra aussi m'expliquer comment les américains ont fait pour arriver dans les faubourgs de Berlin en 1945 .Je ne pense pas que les russes à l'époque auraient apprécié cette incursion. Mais bon, depuis qu'on sait que le Führer meurt un autre jour et va bientôt ressusciter, on n'est pas une aberration prête.
Le monde ne suffit pas certainement à notre bon vieux Wayne.
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