Paris, octobre 1923. Au petit matin, dans le quartier Saint-Lazare, on découvre une main humaine dans une poubelle. Le même jour, alors qu’elle vient de rendre visite à sa soeur en banlieue, Adèle Blanc-Sec échappe de peu à une tentative d’assassinat. Un peu plus tard, une limousine se présente devant l’inquiétante usine du docteur Cube, pour une bien mystérieuse visite. C’est sur ces entrefaites que l’on retrouve plusieurs vieilles connaissances : Lucien Brindavoine, enrhumé jusqu’aux yeux, son comparse Charles Chalazion grimé en clochard et Léon Dandelet, dit “le dentiste”, animé des plus mauvaises intentions… Quel est donc le lien entre tous ces personnages et événements ? Le Labyrinthe infernal sera publié en deux tomes. Cette histoire fait également l’objet d’une pré-publication en feuilleton, dans un journal en couleur, format A3 (trois numéros pour chaque tome, tirage unique, également diffusés en librairie).

Le retour en forme d’un petit Blanc-Sec !!!

Tout commence par un cauchemar d’Adèle où apparaît un monstre de la préhistoire et une main coupée (clé de cette histoire qui démarre sur les chapeaux de roue). Ensuite, notre héroïne devient la cible de tueurs maladroits. Apparaît alors une galerie de personnages rocambolesques (savants fous, policiers idiots, malfrats, artistes) sortis du chapeau de Tardi et qui invitent à relire toute la série. Vengeance de femme jalouse, policier transformé en minotaure sanguinaire, clones d’Adèle : tout y passe pour notre plus grand plaisir et pour nous faire rigoler case après case dans un délire surréaliste. Tout cela servi chaud par des dialogues époustouflants. On peut dire que l’auteur prolifique qu’est Tardi (spécialiste d’histoires très dures sur la guerre des tranchées de 1914 et véritable monument de la BD) a réussi son coup.

Il nous a fait attendre neuf ans pour donner une suite aux aventures de la première héroïne de BD créée dans les années 70 et qui s’inscrit dans le courant féministe de l’époque. Une femme de 25 ans, romancière populaire qui écrit aussi avec succès ses propres aventures. A l’opposé des midinettes de BD, elle fume, elle boit, porte des chapeaux extravagants, est d’une curiosité maladive et n’a pas d’opinion politique. Et dire qu’il faudra encore attendre le prochain (et dernier) épisode de la série (Le Bébé des Buttes-Chamont) pour connaître le dénouement de cette passionnante aventure à lire absolument si on aime la vraie BD.