"-Dites, Sam, je voulais vous demander : toutes nos archives sont maintenant enregistrées, mais reste-t-il encore des supports anciens ?
-Des livres ? Voilà, je ne trouvais plus le mot !"
Nous sommes à une époque où les livres n'existent plus. Tout a été numérisé. De toutes manières, ils sont interdits. Will Jones travaille à l'académie historique. Pour un présent heureux, il faut un passé lisse. C'est son job. Comme tous les jours, c'est une belle journée. Le ciel est bleu. Des agents vérificateurs humanoïdes sont venus chez Will pour s'assurer que les implants qui lui ont été insérés dans le cerveau fonctionnent bien, vraie assurance sur le bonheur, et que Kris, sa compagne cybernétique, lui donne entièrement satisfaction : bonne cuisinière, bonne ménagère et douces entrées. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce Will découvre que quelqu'un lui avait glissé dans une poche… un livre !
© Griffo, Rodolphe – Delcourt
A l'académie historique, Will et son équipe travaillent en ce moment sur la relecture des mémos communistes. Ils ont nettoyé l'axe principal de ce parti politique d'autrefois, mais il y a des tas d'annexes, textes et images, à "lisser". Dans ce futur, il semble falloir oublier le passé. Chacun vit dans une certaine virtualité. Après la journée de travail, la principale occupation est de devenir le personnage d'une série "double vie", pour vivre des aventures extraordinaires dans la peau de personnages incroyables. Ça fait du bien dans ce monde où en apparence tout est si propre, sans aspérité. Il aura fallu qu'un livre donne un coup de pied dans la fourmilière : Individu et utopie, c’est son titre. Tout un programme. Will le lit et le fait disparaître dans ses toilettes avant que quelqu'un ne le découvre. Mais on lui en glissera un autre dans la veste, puis un troisième… Qui fait cela ? Dans quel but ? Le deuxième épisode accentue le mystère en basant le propos sur l'identité. Qu'advient-il lorsque notre identité devient gênante pour ceux qui tirent les ficelles de la société ?
© Griffo, Rodolphe – Delcourt
Rodolphe pose les bases d'une nouvelle trilogie, une dystopie… Une utopie ? Ce monde aseptisé ne fait pas particulièrement rêver. Mais ne serait-ce pas quelque chose vers lequel l'humanité pourrait se diriger ? Seul l'avenir dira si Rodolphe aura été visionnaire sur ce coup-là. Comme dans Ter et Terre, comme dans Demain, le scénariste disgresse, imagine, inquiète tout autant qu'il prévient. Ici, on est dans une phase post-SOS bonheur, scénarisé par Van Hamme pour le même Griffo, à une époque où le dessinateur était au sommet de son art. Car si Griffo est un dessinateur assuré, sur lequel on peut compter, même si son trait est parfois aujourd'hui un peu rapide, il adopte plusieurs fois dans la série une technique qui a été reprochée au grand Morris à la toute fin de sa carrière : celle de la photocopieuse. Maintenant, on dit scanner. Qu'un dessinateur de la trempe de Griffo duplique plusieurs fois certaines de ses cases, c'est regrettable. C'est flagrant, en particulier dans le tome 1. Il ne faut pas que ça fasse passer à côté de cette histoire qui porte à réflexion.
© Griffo, Rodolphe – Delcourt
Utopie est un thriller futuriste de la trempe d'un Bienvenue à Gattaca ou autre 1984. Le tome 3 est annoncé pour septembre.
Laurent Lafourcade
Série : Utopie
Tomes : 1 & 2
Genre : Dystopie
Scénario : Rodolphe
Dessins : Griffo
Éditeur : Delcourt
ISBN : 97824130790-33/-40
Nombre de pages : 48
Prix : 13,50 €
"-Mister Crow ! Vous allez pas le croire !! Vous allez vraiment pas le croire !!
-Je croirais ce que tu veux… Si tu le dis moins fort… Quelqu'un a répondu à mon annonce ?
-Ah… Ben non. Ce serait même plutôt le contraire. Ça vient de votre bureau habituel en Californie. Une offre de boulot. Cercueil, funérailles, enterrement et tout le tralala.
-Nan. Chuis… débordé.
-C'est au Texas.
-"au Texas" ??? … Plutôt m'enterrer moi-même. Double non !
-Même pour elle ?"
Jonas Crow, le croque-mort, l'undertaker, est rappelé aux affaires. Mais pour cela, il lui faut une motivation. Il ne va pas se déplacer jusqu'au Texas pour une simple mise en bière. Si la demande est signée Rose Prairie, ça pourrait bien changer la donne. Direction Eaden City. Il découvrira sur place que c'est son mari le docteur Randolph Prairie qui a fait appel à lui pour deux enterrements : celui du Père Wilson, un prêtre de leurs amis, mort dans un accident la veille, et celui du fœtus d'une patiente, Madame Eleanor Winthorp, qui souhaite mettre un terme à sa grossesse mais qui est très pieuse et exige des obsèques en bonne et due forme pour son enfant. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que l'homme d'Eglise a été envoyé ad patres par Madeleine Esther Oz, alias Sister Oz, membre de la ligue pour la suppression du vice au Texas, se sentant investie d'une mission : empêcher la bénédiction d'un bébé mort-né pour lequel elle veut de surcroît éviter que sa mère n'avorte.
© Meyer, Dorison, Delabie - Dargaud
Paru en novembre, cette aventure de l'undertaker Jonas Crow prend une dimension supplémentaire alors que le parlement vient enfin d'inscrire l'IVG dans la constitution. Qui aurait cru qu'un jour un western aborderait le sujet ? Si on ajoute que les auteurs traitent aussi d'homosexualité dans un milieu si testostéroné, on est vraiment dans un album de genre révolutionnaire. Sister Oz est une Frigide Barjot. Elle est bourrée de paradoxes. Elle lutte contre l'IVG, qui ne s'appelait pas encore comme cela, mais n'hésite pas à provoquer la mort d'un apôtre de Dieu. Etrange pour quelqu'un qui souhaite sauver des vies et prêcher la bonne parole. On verra rapidement que la dame a, comme on le dit vulgairement, des fils qui se touchent.
© Meyer, Dorison, Delabie - Dargaud
Xavier Dorison et Ralph Meyer ne sont pas tendres avec Jonas Crow. Ils le plongent en plein chagrin d'amour. Un espoir de renouer avec Rose ? Et hop, celui-ci est vite avorté (c'est le cas de le dire), elle est mariée. Dorison aborde des thèmes contemporains avec l'avortement et le fanatisme religieux, invitant à se poser la question : peut-on imposer aux autres ses idéaux ? Incarnant un puritanisme puant, Oz est tyrannique, ne laissant pas à chacun le libre arbitre dans ses décisions. Délaissant les grandes plaines pour des intérieurs victoriens, Ralph Meyer passe au pinceau sec, pour apporter plus de profondeur et mieux jouer avec les ombres. Dans cet automne texan, Caroline Delabie renouvelle les couleurs de l'univers de la série.
© Meyer, Dorison, Delabie - Dargaud
"Le monde selon Oz" est le titre de la deuxième partie annoncée du diptyque. Mais celui de Madeleine est nettement moins magique que celui de Dorothy. Qui quittera Eaden City dans une boîte en bois ? Encore quelques mois pour le savoir. En attendant, chacun devra agir en son âme et "bonne" conscience.
Laurent Lafourcade
Série : Undertaker
Tome : 7 – Mister Prairie
Genre : Western
Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Ralph Meyer
Couleurs : Caroline Delabie & Ralph Meyer
Éditeur : Dargaud
ISBN : 9782505119753
Nombre de pages : 64
Prix : 16,95 €
"-Français ! A l'appel de Monsieur le Président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France…
-C'est Pétain ! Plus fort, c'est Pétain !
-Sûr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes… Sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur."
La famille Benhamou, épuisée par la fuite depuis Paris, fait une escale imprévue à Louvigny. Les déménageurs de Jacques Jaujard pensaient être déjà à Chambord. Ils doivent se rendre à Pau, à la tête d'un camion empli d'œuvres d'art, pour éviter qu'elles ne soient spoliées par les allemands. Il va falloir repartir plus vite que prévu et oublier Chambord. Dès demain, les nazis seront là. Ils brûlent tout, rasent tout. C'est alors que la voix du Maréchal Pétain se fait entendre sur un transistor. Le militaire annonce la reddition. La France capitule. Si certains se réjouissent de la fin des hostilités, d'autres, moins naïfs, n'y voient qu'une marche de plus gravie dans l'escalade de la guerre. C'est l'occupation. Il paraît que la France va être coupée en deux par une ligne de démarcation, séparant une zone libre d'une partie occupée. Au sein même de la famille de Babi, tout le monde n'a pas le même objectif. Yvette, pensant qu'il n'y a plus de risques, part rejoindre son mari Jacques à Paris avec son fils Maurice, contre l'avis de sa mère. Pour le reste de la famille, il faut amener au plus vite la Joconde en zone libre.
© Depedri, Chouraqui - Glénat
Ce n'est pas divulguer la fin que de dire qu'ils vont y arriver. On s'en doute dès le départ puisque dans la narration c'est un vieux Babi qui raconte ses exploits à sa famille, et en particulier à un certain Elie, qui prend des notes. Peut-être en fera-t-il un jour une histoire. Ce Elie, on le connaît bien, puisque c'est le réalisateur et metteur en scène Elie Chouraqui. Dans la troisième partie du récit, on assiste à un jeu du chat et de la souris avec l'occupant d'un côté et la famille de juifs et les œuvres d'art de l'autre, qui devront rester cachés pendant des mois et des mois, et les œuvres, et la famille. La suite, on la connaît, ce sera la Libération avec l'arrivée des chars américains.
© Depedri, Chouraqui - Glénat
Le héros du Louvre est une histoire de guerre mais c'est aussi une histoire de l'Art. Jacques Jaujard a pris une décision salvatrice en organisant la fuite des œuvres. Tout un patrimoine aurait certainement disparu corps et biens sans cela. Outre le sourire de Monna Lisa, dans les œuvres les plus célèbres dissimulées par Babi Makloouf Benhamou, il y avait un autre tableau majeur de Léonard de Vinci : Sainte Anne, la Vierge et l'enfant Jésus jouant avec un agneau. Cette peinture, qui fait la couverture du tome 2 et que l'on verra raccrochée à sa place dans le final, représente tout un symbole. Jésus serre l'agneau sacré contre lui. Ça signifie qu'il accepte le sacrifice. Il sait qu'il mourra pour que les hommes vivent. Jésus rassure sa mère par son sourire. Si celle-ci s'inquiète, la grand-mère Sainte-Anne sait que son petit-fils vivra dans le cœur des hommes au-delà de la mort, pour l'éternité. L'allégorie prend une dimension incroyable en plein milieu de la guerre, quand personne ne pouvait prédire l'issue du conflit. Elle donne de la force et de l'abnégation à tous ceux qui résistent contre l'ennemi sans savoir s'ils en sortiront vivants.
© Depedri, Chouraqui - Glénat
Letizia Depedri, dans un trait semi-réaliste et une ambiance sépia, et Elie Chouraqui, avec l'attendrissement d'un petit-fils qui a aujourd'hui dépassé l'âge de son grand-père, montrent comment le monde a sauvé l'Art, alors que d'habitude c'est lui qui sauve le monde. La trilogie du Héros du Louvre se clôt avec émotion. On retrouvera en principe dès la fin de l'année Babi sous les traits de Kad Merad au cinéma.
Laurent Lafourcade
Série : Le héros du Louvre
Tomes : 2 – Le jeu du silence / 3 – Liberté !
Genre : Aventure historique
Scénario : Elie Chouraqui
Dessins & Couleurs : Letizia Depedri
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344057711 / 9782344057728
Nombre de pages : 56
Prix : 12,90 € / 13,50 €
"-Alors, c'est fini, on ne reverra jamais le pays Qâ, Thorgal ?
-Je l'ignore, Jolan.
-Pied d'Arbre me manque déjà. C'est lui qui m'a appris à me servir de mon arc !
-Je sais, mon enfant… Durant cet étrange voyage, il a veillé sur toi comme sur son propre fils. (…) C'est étrange, les vents ont brutalement changé de sens, et cette brume, à l'horizon, arrive à la vitesse d'un cheval au galop !"
De retour du pays Qâ, Thorgal Aegirsson et sa famille voient leur embarcation attaquée par des poissons volants enfantés par les brumes. Leur drakkar détruit, Thorgal, Aaricia et le petit Jolan se réfugient sur une barque qui les conduit vers une terre inconnue où ils sont accueillis par des indigènes tout peinturlurés. Aaricia, enceinte et blessée, est soignée par un chaman. Le peuple indien est sous l'emprise du Wendigo, un manitou maléfique très puissant depuis le pays des esprits qui se délecte de voir le peuple des hommes s'entre-tuer, ce qui est le cas entre deux tribus ennemies. Le démon fait la taille de dix guerriers, pieds de boucs, cornes de cerf, griffes et crocs acérés. Une légende dit qu'il n'y a qu'un moyen de se débarrasser du Wendigo : le toucher entre les yeux avec une flèche taillée dans la plus haute branche de l'arbre de vie. Cette même légende dit que c'est un guerrier à la peau claire venu des terres froides au-delà de l'océan qui accomplira l'exploit. Tiens donc !
© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard
La voie semble toute tracée pour que Thorgal se distingue une fois de plus dans une aventure aux frontières du surnaturel. La tâche ne va pas être aussi facile que ça. Un serpent de mer vénéré dans des temps anciens va venir mettre son grain de sel. Il l'a déjà fait puisque c'est lui qui a poussé le viking sur ce nouveau continent. Alors que l'on pense, lui le premier, que le destin de Thorgal est tout tracé, il y a toujours un caillou dans la chaussure, un grain de sable dans l'engrenage. Plus que jamais, l'enfant des étoiles va devoir prendre les choses en mains pour sauver pas seulement sa famille.
© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard
Après l'excellent album de Robin Recht, ce deuxième opus de Thorgal Saga était encore plus attendu au tournant. Fred Duval sort un atout majeur de sa manche : placer son histoire sur le chemin du retour du Pays Qâ, le cycle magistral de la saga Thorgal, l'une des plus fantastiques épopées d'heroïc-fantasy de la bande dessinée. Même si l'histoire s'en détache complètement, Thorgal et les siens en sont tout empreints. On le ressent au plus profond d'eux-mêmes. A partir de ce postulat, Duval sort la grande artillerie des légendes de monstres mêlées au folklore nord-américain. Après avoir collaborés ensemble sur un XIII Mystery, le scénariste retrouve Corentin Rouge. Le dessinateur sublime l'histoire, que ce soit dans les décors de forêts ou dans les scènes d'action, parfois un peu violentes quand même. On sent que les auteurs ont voulu faire grandir Thorgal avec son public. On n'aurait pas vu certains passages dans le journal Tintin. Toujours est-il que le Wendigo et le serpent de mer n'ont rien à envier à King Kong et Godzilla. Rouge ose les découpages percutants et les cases gigantesques. Il a atteint une maturité graphique impressionnante.
© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard
Yann et Roman Surzhenko, deux habitués des mondes de Thorgal, sont annoncés aux commandes de Shaïgan, la prochaine Thorgal Saga. On n'a donc pas trop à craindre du résultat. Reste à savoir s'ils resteront dans le classicisme ou s'ils prendront des chemins escarpés. En attendant, Wendigo s'inscrit indéniablement dans la liste des albums remarquables de la série.
Laurent Lafourcade
Série : Thorgal Saga
Tome : 2 - Wendigo
Genre : Heroïc Fantasy
Scénario : Fred Duval
Dessins : Corentin Rouge
Couleurs : Walter & Corentin Rouge
D'après : Rosinski & Van Hamme
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808205917
Nombre de pages : 128
Prix : 24,50 €
"-Et vous v…voulez quoi ?
-Je vous ai entendue chercher quelqu'un…
-Donnad…
-Shht ! Il y a des noms qu'on ne prononce pas.
-Vous savez où le trouver ?
-Ça se pourrait. Mais c'est une information de grande valeur !"
Sangre porte en elle la marque des ténèbres. Depuis que son père et son frère ont été assassinés par les écumeurs, et que sa mère a été enlevée le même jour pour en faire une esclave, Sangre a soif de vengeance. La marque la fait souffrir et se nourrit de la violence. Sangre cherche à retrouver sa mère et à éliminer l'un après l'autre les responsables de la tragédie. C'est à Thériasme que la jeune femme fait la connaissance d'Ortho-trois-narines, un humble marin du fleuve qui sait où trouver celui qu'elle cherche à présent, Donnadion. Il lui apprend que le bourreau vit dans un méandre du fleuve, à cinq jours de navigation. Sur un petit archipel sauvage protégé par la mangrove qui abrite des esclaves évadés, Donnadion est devenu un ermite pacifique que les rebelles vénèrent.
© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil
Sangre est accompagnée dans sa quête par un grand chien blanc, appelé Loup. D'ailleurs, n'en est-ce pas un ? Elle va par ailleurs retrouver Dame Ydrelène, qu'elle a jadis sauvée. Sangre a également un pouvoir magique : celui de suspendre le temps pendant quelques secondes, sauf pour elle, ce qui lui permet d'agir sur le cours des événements. Cependant, après l'usage du pouvoir, elle perd momentanément la vue. Elle doit donc l'utiliser avec parcimonie et ruse. Arleston a construit comme à son habitude un univers bien cadré, bien borné. Comme dans ses autres séries d'héroïc-fantasy, le concept est fort. Au contraire des autres, celle-ci est bien plus violente. Il n'y a pas l'humour de Lanfeust, mais il y a l'exotisme de Ekhö. Il n'y a pas des petites bestioles mignonnes comme dans Ekhö, mais il y a une véritable quête comme dans Lanfeust.
© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil
Stefano Vergani prend la suite d'Arnaud Floch au dessin. Il s'empare du monde de Sangre avec grâce. Ses combats font preuve d'un certain lyrisme. Ils sont chorégraphiés. Vergani amène Sangre vers un destin, dans une mission dont on devine la fin. Mais il n'empêche que l'on vibre pour elle. Associé avec Gloria Vezzaro, Vergani opte pour des couleurs presque pastellisées, avec un petit côté années 70-début 80, comme on en voyait dans des séries comme Nahomi de Crisse.
© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil
Avec Sangre, la vengeance est un plat qui n'attend pas pour être mangé. Il ne se mange pas froid. Il se mange, tout simplement.
Laurent Lafourcade
Série : Sangre
Tome : 4 – Donnadion le béat
Genre : Héroïc-Fantasy
Scénario : Christophe Arleston
Dessins : Stefano Vergani
Couleurs : Stefano Vergani & Gloria Vezzaro
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302098398
Nombre de pages : 56
Prix : 15,50 €
"-Mon cher Capitaine, j'ai besoin du meilleur électeur de ce pays pour remplir une mission vitale ! Je vous ai désigné volontaire pour cette mission… Mais sachez que l'avenir économique et l'influence dans le monde de notre nation sont désormais entre vos mains !!!"
Le Capitaine Rokoko est convoqué par la plus haute autorité de l'Etat : le Président de la République. Il confie au marin une mission de la plus haute importance. Entre Londres et Paris, au beau milieu de la Manche, on a repéré comme un gros bouillonnement. Une île va émerger à cet endroit dans pas longtemps. Rokoko est chargé de prendre la tête d'une expédition pour, dès l'émersion de l'île, y planter le drapeau de Paris sur Mer. Or, au même instant, à Londres sur Mer, la Reine, la Couine, confie la même mission au commandant Harry Cover. Qui des mangeurs de grenouilles ou des buveurs de thé remportera le challenge ? C'est sans compter les perturbations du mage Dodududo qui manigance un plan démoniaque tout au fond de son repaire.
© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir
Voici une bande dessinée animalière sortie du tiroir. Les éditions du même nom n'auront jamais si bien porté leur nom. L'aventure parue pour la première fois dans l'hebdomadaire Pistil en 1979 est éditée pour la première fois en album, près de quarante-cinq ans plus tard. Paris est Paris sur Mer, une île aux contours de la France que l'on connaît. Londres est Londres sur Mer, la même chose correspondant au Royaume-Uni. Le Capitaine Rokoko est une sorte de perroquet, capitaine du bateau "Fluctuat nec Mergitur", qui, contrairement à son nom, sombre à chacune de ses sorties, s'échouant sur des récifs. Il est épaulé par Mamour, un éléphant qui assure la fonction de moussaillon. En filigrane de la bataille de la Manche, Dodududo rêve de mettre Paris en bouteille. Y parviendra-t-il ? Les relations internationales seront-elles apaisées après cette histoire ?
© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir
Aventure et humour sont au programme de cet album qui aurait pu être le premier d'une longue série. Jean-Pierre Terrien et Gilbert Lions ont un graphisme Spirou-années 70-compatible. Les dessinateurs ont lu les aventures citadines de Macherot comme Le retour de Chlorophylle ou Chaminou et le Khrompire. On n'atteint pas la même qualité mais les auteurs n'ont pas à rougir de leur fort honorable travail. Au scénario, Jean-Pierre Terrien et Gilbert Lions s'en donnent à cœur joie dans une histoire fort bien construite, avec running gags et calembours à gogo. C'est mignon, c'est amusant, un brin suranné aujourd'hui mais ça témoigne aussi d'une époque. Gilbert Lions n'est pas un inconnu puisqu'il co-écrivait entre autres les aventures de Sylvio avec Philippe Luguy dans Pif gadget. Pour cette réédition, les couleurs ont été modernisées par Marité.
© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir
Paris sur Mer est de ces histoires cachées dans les pages des magazines à la grande époque de la presse BD. C'est merveilleux au sens propre du terme. Espérons que les éditions du Tiroir nous en dégotent d'autres dans le style.
Laurent Lafourcade
One shot : Paris sur Mer
Genre : Aventure humoristique
Scénario & Dessins : Jean-Pierre Terrien & Gilbert Lions
Couleurs : Marité
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931251041
"-De toute part, je n'ouïs que louanges de vos actions !
-En obéissant à la volonté de votre majesté, je ne fais que mon devoir, Sire.
-Le devoir est une chose, la loyauté en est une autre. J'ai l'intention de vous nommer à la charge de Lord du sceau privé… Vous succèderez ainsi au Comte de Wiltshire, le père de ma défunte épouse et abandonnerez de fait votre fonction de maître des rôles.
-C'est un honneur, Sire."
Londres 1536. Henri VIII, père de Marie Tudor, adoube Thomas Cromwell au rang de Baron. Ce titre sonne à ses oreilles comme la plus douce des récompenses. Pendant que le Roi s'occupe d'affaires internes, il envoie sa fille Marie, à York, pour qu'elle persuade John Hussey de renoncer à l'insurrection. Pour elle, son père se trompe d'adversaire. C'est Robert Aske qui mène les insurgés. Elle refuse la mission. Qu'importe ! Cromwell se chargera de mener la répression. L'homme va cristalliser les haines. Il est l'incarnation de l'intolérance du Roi, de son fanatisme et de la violence aveugle dans cette guerre de religions. Pour Cromwell, il est nécessaire de chasser les suppôts de l'Eglise du Pape qui noyautent les monastères.
© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt
Marie Tudor refuse de se prêter à un mariage arrangé pour consolider la position de son père au sommet de l'Europe. Là encore, Cromwell est envoyé aux négociations. Il invite celle qui a pour l'instant renoncé à ses prétentions au trône à reconsidérer son point de vue. Qu'elle réfléchisse au bénéfice personnel qu'elle pourrait en tirer. Entre Cromwell et elle, le torchon brûle. Elle n'a aucune estime pour cet homme qui incarne le bras armé d'une autorité despotique qu'elle désapprouve. De son côté, son père va se marier pour une énième fois. Cromwell, toujours lui, lui présente le portrait qu'il a fait peindre de celle qu'il prévoit comme épouse pour son souverain afin de renforcer les alliances internationales. Henri VIII se laissera-t-il séduire ?
© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt
Corbeyran traite l'Histoire façon thriller psychologique. Dans ce deuxième épisode, Marie Tudor reste en position d'observatrice. Elle fait preuve d'un sang froid et d'une maîtrise de soi impressionnante. Thomas Cromwell est l'éminence grise de son père. L'histoire du portrait est un véritable gag historique, comme si avait été inventée ce jour-là l'expression de comédie dramatique. On se croirait dans une parodie télévisée. Et pourtant, l'anecdote est véridique. Marie va pouvoir regarder Cromwell, comme on dit vulgairement, se crasher en plein vol. elle n'aura plus qu'à ramasser ce qui devrait lui revenir de droit, mais ça, ce sera l'objet du troisième et dernier tome. Claudio Montalbano laisse la vedette aux personnages historiques. C'est propre, c'est net. Ça pourrait sembler passe-partout mais Montalbano réussit à exprimer sa personnalité dans certaines cases plus lâchées.
© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt
Souvent, les bandes dessinées historiques sont bourrées de récitatifs et ont du mal à se détacher d'une approche détaillée et scolaire. Leurs auteurs n'ont qu'à lire Corbeyran. La construction de cette série est exemplaire. Le scénariste ferait aimer l'Histoire aux réfractaires parce qu'il démontre que, quand c'est bien fait, ça se lit comme une BD d'aventure.
Laurent Lafourcade
Série : Les reines de sang
Tome : Marie Tudor la reine sanglante 2
Genre : Histoire
Scénario : Corbeyran
Dessins : Claudio Montalbano
Couleurs : Jean-Paul Fernandez
Éditeur : Delcourt
ISBN : 9782413044819
Nombre de pages : 56
Prix : 14,95 €
"-Qu'est-ce qu'il me veut ? N'a jamais vu de loup, ou quoi ? Grrr…"
Dans l'enclos d'un zoo, un loup est énervé. Il n'a qu'un œil depuis sa capture dix ans plus tôt. Il navigue sans arrêt, de long en large, agacé par un jeune garçon qui l'observe, immobile, alors que les enfants, normalement, ça gesticule et ça bouge dans tous les sens. Jusqu'à la semaine dernière, une louve était avec lui, mais elle est morte. Le lieu est triste et froid. Tous les jours, il revoit le garçon qui reste à l'observer en silence. Celui-ci suit la bête du regard. Le loup d'Alaska se demande donc s'il intéresse l'enfant, lui qui a décidé de ne plus se préoccuper des hommes. Il ne va pas à l'école ? Il n'a pas d'amis ? Il n'a pas de famille ? Le loup va s'arrêter de marcher et fixer l'enfant, les yeux dans les yeux, sauf que lui n'en a qu'un. C'est alors que le garçon va faire quelque chose qui va mettre le loup en confiance.
© Sapin, Pennac - Nathan
Classique de la littérature jeunesse étudié dans de nombreuses classes d'écoles primaires et de collège, L'œil du loup, de Daniel Pennac, est adapté en bande dessinée par Mathieu Sapin. Quatre chapitres jalonnent le récit : celui de la rencontre, celui qui va raconter la vie du loup de sa naissance à son arrivée au zoo, celui des premières années de l'enfant en Afrique, pour terminer avec leur rencontre dans ce monde nouveau pour eux deux, démontrant tout ce qui peut passer par le regard.
© Sapin, Pennac - Nathan
Mathieu Sapin adapte un succès littérature. Pas facile de pénétrer l'imaginaire de milliers de lecteurs qui se sont appropriés l'histoire. Il réussit son coup en choisissant de rester au plus proche des phrases et des mots de Pennac, étant parfois à la limite du livre illustré, plaçant néanmoins des dialogues autant que faire se peut. Le texte reste furieusement d'actualité, avec les préoccupations écologiques, animales et humanitaires qu'il soulève. Le trait léger du dessinateur d'Akissi (déjà en Afrique) permet de mettre le doigt sur des sujets sensibles, permettant aux plus jeunes d'en prendre conscience. Dans le cahier final, on en apprend plus sur la genèse du récit par Pennac et sur son adaptation. La couverture est remarquable. Deux demi-visages de part et d'autre, celui du loup et celui du garçon, sont séparés par un double décor, celui de l'Alaska, avec les chasseurs traquant la bête, surplombé par celui de l'Afrique.
© Sapin, Pennac - Nathan
Plus qu'une histoire d'amitié, de confiance, L'œil du loup est une histoire de respect, un récit œcuménique démontrant la puissance du vivre ensemble et de la tolérance. Pas étonnant que le livre n'ait pas quitté les bibliothèques et les librairies depuis quarante ans. Mathieu Sapin lui offre une nouvelle et belle vitrine.
Laurent Lafourcade
One shot : L'œil du loup
Genre : Emotion
Scénario & Dessins : Mathieu Sapin
Couleurs : Clémence Sapin
D'après : Daniel Pennac
Éditeur : Nathan bande dessinée
ISBN : 9782092494639
Nombre de pages : 80
Prix : 19,90 €
"-Marre ! J'en ai marre de ce XVIIème siècle soi-disant moderne mais qui ne permet pas à une femme cultivée d'enseigner autre chose que la couture ou les bonnes manières… Me voilà obligée de ma sauver de chez moi parce qu'on me prend pour une hérétique ! On croit rêver ! Pff ! Comment je vais faire, moi ?
-Eh bien Madame, je connais quelqu'un susceptible de vous aider…
-Ah bon, et qui est donc ce bon samaritain ?
-Moi ! Je me présente, Jean-Antoine Poquelochon !"
Automne 1672, tel un chevalier d'Eon, une femme, Amina, se travestit en homme. Mais elle, c'est pour enseigner. Démasquée, elle est contrainte d'arrêter la mission qu'elle s'était donnée. C'est alors qu'elle rencontre dans une taverne un certain Jean-Antoine Poquelochon, directeur de la troupe "L'illustré théâtre". Rien à voir avec ce Molière dont on entend parler. Amina va s'intégrer aux comédiens dont les spectacles mêlent divertissement et instruction. C'est l'une des sept histoires qui composent ce troisième volume des Profs refont l'Histoire.
© Sti, Pica, Guénard - Bamboo
On commence dans un village d'irréductibles, à une époque où toute la Gaule est envahie. Toute ? Non. Un petit village résiste à l'envahisseur. Mais détrompez-vous, nous ne sommes pas en Armorique, mais dans le Lot où, suite à la défaite d'Alésia et la reddition de Vercingétorix, des gaulois refusent de rendre les armes. Dans leur village fortifié, des druides, ancêtres de nos chers profs, cherchent à échapper à l'ennemi. En Islande, vers 970, on accompagnera des vikings à la conquête de "l'âme d'Erik" (le rouge). Puis direction le Machu Picchu, dans l'Empire Inca du XVIème siècle. Déjà à l'époque, les profs en avaient marre de répéter et les évaluations surprises étaient en vigueur. Côté punitions, par contre, ça pouvait aller jusqu'à l'autel sacrificiel.
© Sti, Pica, Guénard - Bamboo
Moins historique si ce n'est du côté patrimoine littéraire, voici une parodie d'un conte de Charles Perrault avec Amineige et les 7 profs. Simplet se charge de l'EPS, Joyeux la philo, Dormeur… euh… on ne sait pas, Timide la SVT, Atchoum la chimie, Prof l'Histoire et Grincheux, lui, il fait la grève. On y découvrira Boulard, ou plutôt Bouloir, dans un rôle inattendu. Retour à la vérité (ou presque) historique avec un petit tour chez les Indiens dans le Dakota à la fin des années 1860 au clan des Faons Farons. Interdit de fumer derrière le tipi des sanitaires. On conclue avec l'incroyable histoire de Jack London dans le Klondike canadien.
© Sti, Pica, Guénard - Bamboo
La machine à remonter le temps de l'Education Nationale est en marche. Pica, dont le trait retrouve de plus en plus de sa superbe, et Sti, l'un des meilleurs gagmen de sa génération, sont aux manettes. Dans le genre, on se marre plus que dans Le piège diabolique. N'est-ce pas, professeur Mortimer ? Ben, oui, fallait être prof au lycée Fanfaron !
Laurent Lafourcade
Série : Les profs refont l’Histoire
Tome : 3
Genre : Humour
Scénario : Sti
Dessins : Pica
Couleurs : Jacqueline Guénard
Éditeur : Bamboo
ISBN : 9791041103300
Nombre de pages : 48
Prix : 11,90 €
"Je dois libérer la couleur de la prison de la ligne"
Une mère, Marie Raymond, figure de proue du mouvement de l'Art formel !
Un père, Fred Klein, portraitiste et paysagiste postimpressionniste !
C'est dans ce vivier artistique que naît, le 28 avril 1928, Yves Klein.
Vivier, mais pas carcan car ses parents ne le "forceront" pas le moins du monde dans cette direction.
Il passe ses premières années à Nice, avant de partir pour Paris y vivre une vie de bohème, en esprit libre.
L'été, la petite famille descend à Cagnes-sur-Mer rejoindre d'autres artistes. Yves est alors confié à sa tante Rose. Cette dernière, divorcée et sans enfant, est une fervente catholique. Elle tente alors de lui inculquer certaines valeurs plus strictes.
Arrive ensuite la Seconde Guerre Mondiale. Forçant la famille Klein à s'installer dans le sud de la France, elle y trouve une certaine "normalité".
Devenu adolescent, le jeune Yves se prend de passion pour le judo, sa discipline, sa rigueur, sa précision ! Il s'y liera d'amitié avec le poète Claude Pascal et le peintre Arman (Armand Fernandez). Ensemble, ils ont le projet de se "partager le monde".
C'est ainsi que vers 20 ans, il imagine sa "symphonie monoton-silence" qui ne sera jouée pour la première fois qu'une dizaine d'années plus tard !
© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024
Voyageant énormément, il découvre le métier d'encadreur à Londres.
De retour à Paris, il participe à de nombreux salons organisés par sa mère. Il y côtoie de nombreux artistes ... qui ne le considère que comme le fils de ...
Et c'est en 1952 qu'il réalise son plus grand rêve : se rendre au Japon ! Il y organise des expositions des œuvres de ses parents et ... se perfectionne dans le judo !
Rentré en France 2 ans plus tard, il développe sa conception de l'art à travers 2 pseudo catalogues d'œuvres monochromes n'existant pas ... encore : l'illusion de l'art !
"Je veux que le public ressente cette "minute de vérité". Qu'il atteigne ce degré de contemplation où la couleur devient une pure et pleine sensibilité."
Il est l'heure pour lui de faire exploser sa créativité, sa vision artistique à travers ses peintures et réalisations dans des projets "hors normes" et totalement révolutionnaires, telles ses Anthropométries !
Il crée et fait breuveter une couleur bleue, la plus pure imaginable, l'IKB. Bleu profond outremer à la fois mat et brillant, il le met au point avec un ami chimiste, Edouard Adam.
Participant à la naissance du "Nouveau Réalisme", il prône une vision innovante du réel.
© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024
Lorsqu'il meurt, à 34 ans, après avoir marqué de son empreinte éternelle ... et colorée, l'art pictural, ses amis pensent d'abord qu'il vient de se lancer dans un nouveau projet artistique ! Désormais ses œuvres seront immatérielles et réalisées dans le plus grand atelier du monde ...
C'est la biographie de cet artiste pluridisciplinaire que nous narre Julian Volvoj, mise en images libres et éclatées par Wagner William. Un exercice tant littéraire que pictural pour cet artiste inclassifiable mais incontournable dans l'art contemporain.
Par son style narratif, Julian Volvoj réussit à nous immerger dans l'univers du parcours créatif d'Yves Klein.
Ecrivain et scénariste new-yorkais, il apprécie tout particulièrement cet exercice de biographie vivante. Traduit en de nombreuses langues, ses romans graphiques offrent souvent à ses dessinateurs l'espace nécessaire à leur imagination sans borne.
© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024
Et justement, malgré un dessin réaliste, Wagner William se libère totalement des codes de la BD traditionnelle, notamment au niveau de sa mise en page. Prenant sa double page comme un espace de création vide, il le "remplit" au gré de la narration dans un esprit ouvert et sans les entraves des cases et bulles classiques. Cet artiste visuel brésilien, également peintre, écrivain et éditeur, rend ici clairement hommage, au travers sa "déstructuration" de la page, à l'âme vagabonde et "hors cadre" d'Yves Klein.
Une approche picturale et narrative qui cherche autant l'envolée que la profondeur de l'œuvre originale, soulignant sa quintessence absolue et inclassifiable dans un courant ou mouvement unique.
© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024
Quoiqu'il en soit, une superbe découverte du parcours, de la vie de cette étoile filante dont la brièveté de l'existence est inversement proportionnelle à l'impact qu'il a laissé derrière lui sur la peinture et les arts en général !
Yves Klein et ses "Anthropométries" : extrait
© Antenne 2 - 1962
Thierry Ligot
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Titre : Yves Klein - Immersion
Scénario : Julian Voloj
Dessin, couleurs : Wagner William
Traduction : Laure Picard-Philippon
Editeur : Marabout
Collection : Marabulles
Parution : 21/2/2024
Pages : 144
Format : 29,5 x 22,8 x 2 cm
ISBN : 978-2-5011-6349-1
Prix : 29,90 €
©BD-Best v3.5 / 2024 |